samedi 31 mars 2007

Fanes de navet sautées à l’italienne (recette d'exception)

Ami(e)s gastronomes, je n’ai pas l’habitude de donner des recettes de cuisine. Mais, là, je vous livre une recette chic et de saison, pour briller en société: les fanes de navet sautées à l’italienne. A faire d’urgence avant que tout le monde n’en entende parler.
J’aime à faire mes achats de fruits et légumes dans un petit magasin bio de la rue Saint Denis. Le vendeur a souvent des trucs marrants à proposer. C’est lui qui m’a fait découvrir les rutabagas et la patate douce. Ce matin, point de patate douce, désarroi. Il me propose LE légume du moment, la fane de navet, recommandées par un pote italien à lui. C’est un légume rare, dont la saison est courte. Je vois bien que je tiens là le légume d'exception, celui qu’on ne voit pas chez tout le monde. Il me conseille de faire sauter les fanes à la poêle avec un peu d’ail, et de manger avec des pâtes ou un poisson, comme en Italie. Il laisse le sort des navets (qui pendouillent au bout des fanes) à mon bon plaisir. Je n’ose pas lui dire que je ne saurais jamais quoi faire avec des navets, je ne veux pas passer pour un blaireau, et j’acquiers donc la botte de fanes et, accessoirement, les navets qui vont avec. Je redescends la rue St Denis fier comme un coq, mes fanes de navet bien en évidence, en bousculant les passants ordinaires qui ignorent sûrement tout de ce fin légume (place, manants, place !).
Je me précipite dans ma cuisine et commence à préparer la recette que j’illustre de quelques clichés pour éviter les erreurs (à suivre de haut en bas et de gauche à droite):


- couper les fanes et les rincer sous l’eau claire
- les détailler en morceaux assez grossiers
- dans une poêle, faire chauffer un peu d’huile d’olive, une pointe d’ail
- faire sauter les fanes à feu vif (j’ai mis aussi des champignons, j’aime bien les champignons, mais c’est optionnel), attention, ça réduit pas mal !
- un petit jus de citron pour déglacer le tout à la dernière minute, poivre et sel, et hop !
- servir chaud, par exemple avec un poisson au beurre blanc comme ci-dessous (le homard grillé tout simple est aussi une possibilité).

Voilà, c’est d’une facilité déconcertante, il n’y a plus qu’à déguster ! Sympa, non ?

Mon petit secret pour éblouir vos invités: prévoyez un légume de secours, parce que c’est quand même très mauvais.

mercredi 28 mars 2007

L'heure d'été

Grâce à l’heure d’été, je peux à nouveau démarrer mon jogging urbain à 7 heures du matin quand il fait encore nuit. Je sais bien que d’ici peu, il fera de nouveau jour à cette heure-là, mais en attendant, j'en profite ! Par ce beau matin de printemps, galoper dans le noir, dans les rues désertes avec l’air frais qui fouette le visage, c’était géant. Les avenues désertes, l'Opéra, la place Vendôme endormie, Le Louvre dans la brume du petit matin, rien que du très beau. A cette heure-là on croise surtout des travailleurs dédiés à la propreté des lieux (et il y en a vraiment beaucoup).

J’ai aussi croisé des gros corbeaux qui se disputaient des bouts de viande balancés par les bouchers de la rue St Honoré, derniers survivants des vieilles Halles. Poésie du Vieux Paris, peut-être, mais pour un jeu de crétins, c'est vraiment un jeu de crétins. Ces corbeaux sont sans doute les descendants de ceux qui traînaient autrefois autour de la potence qu’a chantée François Villon et qui se dressait à l’ange de la rue (d’où le nom de la rue de l’Arbre-Sec). Je ne leur ai pas demandé leur pedigree, j’étais trop pressé. Sales bêtes !

Non, je préfère rester sur l’image de ce joli canard qui déambulait dans les allées du jardin des Tuileries. Peinard, il se dandinait tranquillement, pas flippé du tout. Il prenait l’air avant que la foule ne l’oblige à se réfugier au centre de son bassin. Lui aussi, il goûtait le temps volé à la journée qui commençait.

lundi 26 mars 2007

Sainte Radegonde. Priez pour nous pauvres joggeurs

La forêt de Montmorency est un lieu propice au jogging dominical. La bande est plus ou moins nombreuse selon les humeurs, les saisons et le menu du déjeuner. La troupe athlétique suit toujours le même parcours, sauf ce dimanche où, (comme il y a 15 jours, mais si je rentre dans les détails je vais vous embrouiller) nous parcourûmes d’un trot léger l’inusité chemin de La Sainte Radegonde et nous esbaudîmes devant un endroit moussu en bord de chemin nommé La Fontaine de Sainte Radegonde. Belle occasion, me suis-je dis pour essayer d’en savoir plus sur la dame. Wikipédia nous donne une biographie assez fouillée (pour l’époque) de cette reine des Francs d’origine thuringienne, née vers 513 et qui fut une des 4 femmes de Clotaire 1er (les trois autres, comme on s’en souvient, étant Chunsina, Ingud et la soeur d’Ingund, Aregund). Clotaire 1er, aussi connu sous le nom de Clotaire le Vieux était un des 4 fils de Clovis, pour vous situer. Radegonde fut la captive de Clotaire dès l’âge de 5 ans (voir gravure ci-contre), et, malgré ses tentatives, elle ne réussit pas à échapper à celui-ci quand il se mit en tête de l’épouser vers 532 (il avait donc mijoté son coup pendant quatorze ans, ce chafouin de Clotaire). Son royal époux courait beaucoup le guilledou, malgré ses nombreuses épouses. Le jour où il massacra son frère, Radegonde (fille sympa mais faut quand même pas pousser) perdit patience, opta pour une vie monacale et créa, à Saix (ben oui, Saix, dans la Vienne), un hospice pour secourir les malades. Clotaire, garçon quelque peu pusillanime, voulut récupérer la malheureuse. Radegonde s’enfuit en courant à travers un champ où de l’avoine venait d’être semée, et fit instantanément pousser l’avoine pour s’y cacher (épisode connu sous le nom de « miracle des avoines »). Suite à quoi, Clotaire abandonna la partie et laissa son épouse créer le monastère Notre-Dame à Poitiers (plus connu de nos jours comme monastère Sainte Croix, suite à une relique, morceau de la vraie croix, donné par l’Empereur de Constantinople, Justin II, à Radegonde). On ne rigolait pas beaucoup dans cette abbaye, gérée par Radegonde et sa copine Agnès de Poitiers, qui fut, me dit-on la première abbesse de la première abbaye de femmes à être créée. L'abbaye devint un centre influent pour le maintien de la paix, grâce au rayonnement de celle qui fut, peu de temps après sa mort en 587, canonisée (Agnès, le fut aussi, normal). Elle fut enterrée dans l'église Sainte-Marie-hors-les-murs (aujourd'hui Sainte-Radegonde) à Poitiers.

J’ai bien regardé la page «saint fun facts» de Catholic Online, site bourré d’anecdotes absolument tordantes sur divers saints et saintes, et très joliment illustré, mais rien sur Sainte Radegonde. Elle a quand même été largement honorée autant sous le nom de Sainte Radegonde que Saint Radegund, puisque que au moins 14 villages français, 5 paroisses anglaises et une station de ski autrichienne lui sont dédiées. Elle est aussi la sainte patronne de Jesus College à Cambridge, ce dont tout le monde ne peut pas se vanter parmi les nombreux saints et saintes de l’histoire. Un bled allemand, St Radegund bei Graz, semble représenter la sainte femme sous les traits d’une sorcière, ce que je trouve de très mauvais goût, même pour des protestants germaniques. Je n’ai pas pu trouver quels types d’interventions pouvaient être espérés de Sainte Radegonde, mais je m’interroge sur la position que l’église peut avoir sur ce genre de question, de toutes façons (si je trouve, je fais un post, promis).
Je n’ai pas trouvé de mention précise des miracles attribués à la sainte, même si l'eau de la fontaine de la forêt de Montmorency est censée guérir de la stérilité (c'est fou le nombre de fontaines situées dans des lieux buissonneux, près de sous-bois moussus et accueillants, qui guérissent de la stérilité). Un site la nomme comme sainte patronne des cuisinières, mais il semble que Saint Laurent et Sainte Marthe tiennent la corde. Ce désordre de saints patrons est quand même infernal, il faut bien le dire (appellez-moi le patron, ai-je envie de dire). Il y a des saints patrons pour des tas de métiers (Sainte Cécile de Rome pour les poètes, Saint Christophe pour les débardeurs (les débardeurs? alors ça, je savais pas), Saint Louis pour les passementiers (OK), Saint Raphael pour le renseignement (?), etc...). Mais aucun saint pour les sportifs. Scandale ! Je propose Sainte Radegonde comme sainte patronne des joggeurs (les VTTtistes n'avaient qu'à y penser avant, tant pis pour eux). Je vais me renseigner sur les formalités.

Attention tout de même, avant de vous emballer, il y a eu d’autres saintes nommées Radegonde. Il y a eu une sainte Radegonde ou Aragone qui fut martyrisée à Chaumont en Bassigny dans le département de la Haute-Marne, avec sainte Oliviera. « Les Huns d'Attila voulurent attenter à leur honneur. Elles préférèrent la mort » nous dit le site Nominis qui semble assez pointu. Il y eut aussi la mystérieuse (et donc sans doute très envoûtante) Radegonde de Wellenberg dont on sait seulement qu’elle est décédée en 1330. Si vous avez des informations sur cette personne, n’hésitez pas, la page Wikipédia la concernant ne demande qu’à être alimentée.

Au fil de mes recherches j’ai aussi appris que la forêt de Montomorency est connue pour abriter une fougère rare, l’osmonde royale, d’une rare beauté (voir ci-contre) et connue, je cite, « pour ses propriétés diurétiques, astringentes, toniques et purgatives notamment ». C’est tout bonnement fascinant. Peut-être, me demande-je, son nom vient-il de Saint Osmond ? Peut-être bien. Mais vous vous débrouillerez tous seuls pour en savoir plus sur ce saint, parce que moi, ça commence à me gonfler tout ça. Allez en paix.

dimanche 25 mars 2007

Mon corps, lui, il sait (en breton: my beau-dy noz)

Lu, avec un peu de retard, il est vrai, l'article du Monde 2 du week-end dernier "Parano dans l'assiette" qui décrit par le menu notre paranioa alimentaire. C'est vrai que c'est dingue comme on ne peut pas s'empêcher, dans nos pays, de choisir ce que l'on mange en fonction de critères pseudo-médicaux pour rester mince et vivre plus longtemps. C'est totalement dément. On est obèse ou on ne l'est pas, largement de par son patrimoine héréditaire, et, pour le reste, par des habitudes alimentaires acquises dans la petite enfance. Les régimes sont à 95% inutiles.
Tenez, moi, par exemple, la providence m'a gratifié d'un physique avantageux. Je ne peux pas, malgré mes efforts, devenir bouffi et hideux. Qu'y puis-je ? Rien, c'est clair.
C'est donc décidé, je ne vais plus me nourrir que de yaourts gourmands au chocolat Mamie Nova. C'est ce que mon corps réclame, et il sait ce qu'il lui faut, lui, dans sa sagesse suprême.

vendredi 23 mars 2007

E pericoloso sporgersi






Ne me demandez pas pourquoi m’est revenue en tête l’autre jour cette étiquette familière aux clients de la SNCF. Je veux dire aux clients d’avant les trains Corail, je ne sais pas s’il en reste beaucoup. J'avais complètement oublié « Nicht hinauslehnen", c'est pourtant pas faute de l'avoir lu des centaines de fois.
En ce temps là, les gares et les trains fleuraient bon le tabac froid, il n’y avait que des compartiments, et pour passer d’un wagon à l’autre il fallait emprunter des passages à soufflets, brinquebalants, obscurs et assourdissants ah, quelle époque trépidante !
Les bidasses étaient particulièrement nombreux, déprimés et imbibés les dimanches soirs. Les jours de quille ça gueulait ferme "zéro !" "zérooooo !" (zéro jour de service militaire). Dans les compartiments, juste sous les miroirs, il y avait des vues en noir et blanc des beaux paysages de France, trois d’un côté et trois de l’autre, bien alignés. Il y avait aussi des rideaux beigeasse super rêches qui sentaient la vieille couverture, et les vitres s’ouvraient, bien sûr, en coulissant vers le bas. Quel bonheur de se pencher au dehors et se prendre le bon air en pleine poire (en espérant ne pas se prendre un mégot car l’on fumait le tabac à l’époque dans les trains, si, si). Les jeunes de maintenant ne connaissent plus ces joies simples et vraies. Et surtout, ils ne peuvent plus comprendre un des chefs d'oeuvre de Marcel Gotlib "Et père y colle au zoo ce porc Jerzy". Misère !
On était en plein communion avec la nature aussi, pour sûr ! : en se penchant un peu, on voyait les rails défiler à toute vitesse par le trou des chiottes (d’où l’utilité de l’étiquette ci-dessous).

Je n’ai jamais mangé au wagon restaurant, trop inabordable sans doute. On emmenait son sandwich ou on les achetait sur les quais de gare, à des types qui en avaient des montagnes empilées sur des chariots. A propos de restauration, un garçon presque de mon âge avait fait scandale dans le voisinage pour avoir, alors qu’il voyageait seul en train, mangé au wagon restaurant. Vous vous rendez compte ? Et, en plus, il avait mangé du melon, alors que c’était même pas la saison ! Quelle extravagance, c’est pas Dieu possible ! Les parents s’excusaient d’autant de prodigalité. Fils ingrat, il s’est pris deux claques pour avoir bouffé du melon dans le wagon restaurant. Je vous parle des années 70, là, pas de l’époque de Dickens. Le saumon, et encore plus le saumon fumé, était un mets rare et précieux. Le bifteck était l’aliment roi pour les enfants et le melon un truc qu’on ne mangeait que l’été (puisqu’il n’y en avait que l’été, forcément).
Je ne sais vraiment pas pourquoi je raconte ça. Mais, puisque c’est écrit, je lègue ce témoignage d’une époque enfuie aux générations futures, qui liront ça en se disant que c’était vachtement mieux avant. C’est exactement mon objectif de vous faire croire ça, petits cons, braves jeunes gens.

mardi 20 mars 2007

Bretagne, mer de contrastes

Rendons encore une fois hommage à la Bretagne et à la bretonnitude.
Je suis récemment tombé sur le site "La Cuisine de la Mer". Voilà un crévindieu ed'site blog qui fleure bon la Bretagne, l'iode, le beurre salé, les embruns, le kouign aman, tout ça, mais aussi (c'est moins connu sauf à Concarneau ) le soleil, les cigales, la plage tiède et la mer à température idéale.
Particulièrement remarqué, le post sur la façon de faire cuire la coquille Saint Jacques. Moi qui pensais qu'il fallait les mettre dans une poêle chauffée à donf', j'en suis encore tout retourné.

Mais il y a mille et une informations au delà des recettes qui font de ce site une caverne d'Ali Baba. Qui aurait cru qu'autant de science, de sagesse et de beauté puisse exister dans un environnement pareil aussi méconnu de nous autres, citadins? Très rafraîchissant, rien que du vrai, de l'authentique, un site qui décoiffe vraiment, loin des clichés.

dimanche 18 mars 2007

Darfour - Vous faites comme vous voulez

Je n'aime pas beaucoup le Nouvel Observateur. Je trouve qu'il y a énormément de pub (amusez-vous à compter les pages de pub, c'est très instructif), beaucoup trop d'états d'âmes, d'indignations de toutes sortes, et d'éditoriaux bavards. Et très, très peu d'informations que l'on n'ait pas déjà lues ou entendues ailleurs (ce qui devrait, quand même, être la raison d'être d'un média, non ?).

Le dernier numéro du Nouvel Obs ne m'a pas fait changer d'opinion. Mais, pour, une fois, un éditorial m'a touché. Celui de Jacques Julliard sur le Darfour qui se termine par ces mots "il y a quelque chose que l'assassin redoute plus encore que le châtiment : c'est le bruit, c'est la lumière".
Après ce que j'ai écrit sur le Nouvel Obs, je ne vais pas tartiner des pages pour dire pourquoi je pense que Jacques Julliard a raison. Non, en fait, même si il y a déjà eu des milliers de pétititions douteuses ou inutiles, des tas de bonnes causes dévoyées, des gens généreux abusés par des crapules, je vais simplement signer l' Europétition. En me demandant si les gentillettes et nombrilistes souris de la blogosphère peuvent aussi, de temps en temps, devenir des armes de bruit et de lumière.

samedi 17 mars 2007

Le ragoût de Monique - On nous écrit depuis la Bretagne

Nous nous honorons d'avoir de temps à autre la visite d'une lectrice de Concarneau (Le Cabelou, pour être précis).
Cette dame ne laisse pas de trace sur ce site, car la Bretonne est, certes, rude, mais elle est avant tout pudique.
Or donc, cette lectrice nous signale la toute nouvelle vidéo de Tetesaclaques.tv. L'histoire d'une recette canibale qui tourne mal. C'est bien du fun, quoué !

Bretagne, un point. Brittany, one point.

jeudi 15 mars 2007

La démocratie progresse partout

Réjouissons-nous ! Deux évènements récents montrent que l’humanité avance sur le chemin de la démocratie, du progrès et, pour tout dire, du bonheur.
Khaled Cheikh Mohammed, « le cerveau des attentats du 11 Septembre » vient de confesser, après 3 ans passés à Guantanamo, donc dans les conditions les plus idoines, toute une litanie d’attentats, décapitations et horreurs en tous genres. On annonce qu’il va être jugé par une cour militaire d’exception, bravo, c’est la démocratie qui va y gagner. Réjouissons nous aussi que le New York Times (le plus éclairé des journaux US) ait choisi, parmi mille, cette photo pour illustrer son propos de façon neutre, mesurée, et objective, comme il sied à un journal de qualité. Le Monde a d'ailleurs repris le cliché sans sourciller, c'est dire s'il n'y a vraiment aucun problème. On a dû oublier de demander à Khaled Cheikh Mohammed s’il n’avait pas aussi bouffé le Petit Chaperon Rouge. Il était sûrement dans le coup.

Par ailleurs, en Pologne, les braves frères jumeaux Kaczynski ont décidé de demander aux journalistes, enseignants, fonctionnaires, etc… de signer une déclaration indiquant qu’ils n’ont jamais collaboré avec la police politique de l’époque communiste, qui s'est achevée il y a 17 ans. Refuser de signer expose au risque de licenciement immédiat. Les gens honnêtes n’ont rien à cacher, nous le savons tous, Staline l’a assez répété. Comme aimait aussi à répéter le Petit Père des Peuples, qui en connaissait un rayon: en avant vers un avenir radieux !

Boulette (La Com' ce difficile métier)

mercredi 14 mars 2007

Europe 1 m’inquiète

J’écoute Europe 1 le matin depuis que je me suis fatigué des longueurs et des langueurs de France Inter. Les Guignols de Canal Plus et d’autres sources bien informées disent que c’est une station de droite, à cause de son actionnariat, de Jean-Pierre Elkabbach, etc…

Je ne suis pas nécessairement d’accord, mais là je commence à être troublé : Catherine Nay (la dame là, à droite) auteure d’une biographie de Chirac et, plus récemment d’une biographie best-seller de vous-savez-qui vient de passer d’une chronique le week-end à trois chroniques le matin à l'heure de plus forte écoute dans les salles de bains (7h42), les lundis, mercredis et vendredis.
En période électorale, ceci ressemble fort à de la Com’ pour un des candidats. Ce matin, elle nous a expliqué dans sa chronique pourquoi Nicolas Sarkozy avait tout à fait raison de proposer la création d’un ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Contrairement à ses chroniques bien léchées du week-end, celle de ce matin était un peu hésitante (la commande est peut-être arrivée à la dernière minute ?), mais le message était sans ambiguité: Sarkozy a raison, Ségo et Bayrou sont des ânes. On fait dans l’artillerie lourde, finis les chichis. On va y avoir droit 3 fois par semaine (j'attends avec intérêt de voir qui chroniquera les mardis, jeudis et week-ends...) Il n’y aurait pas comme un poil d'inquiétude, chez certains communiquants, là ?

lundi 12 mars 2007

Intermède publicitaire - Tetesaclaques.tv


A défaut d’idée de post génial, un peu de pub pour un site québécois de vidéos bien fun, tetesaclaques.tv. Au début il faut un peu s’accrocher parce que l’accent de nos cousins boréaux est un peu hermétique, souventes fois (jolie expression qui nous vient directement de « often times », bien sûr, à moins que ce ne soit l’inverse ?). Et puis ils ont un tellement bon accent américain quand ils sortent des mots anglais qu’on ne capte pas forcément tous les détails. Voir, à cet égard, dans la vidéo fameuse de Halloween, la référence aux « Pop Tarts » de la maison Kellogs. Pour qui n’a jamais essayé, parmi les mille et unes tentations colorées qu’offrent les rayons des supermarchés nord-américains, ces délicates pâtisseries (en fait d’ignobles saloperies au goût chimique) l’allusion peut rester un peu obscure. Ce serait dommage parceque cette vidéo-là semble avoir eu un franc succès au Québec. Dommage aussi, parcequ'avec des Pop Tarts on peut faire de jolis lance-flammes. Je recommande aussi chaudement les sketchs du Pilote et Le ski. Mais après ça, you’re on your own, avec ces crisses de vidéos et les maudjites Pop Tarts.

PS: Y'a pas trop de couleurs et de liens hypertextes débiles dans ce post, hein ? Moi je trouve que c'est joli, intéressant et pas excessif, mais je reste ouvert au dialogue.

samedi 10 mars 2007

Le slogan de l'année - Bravo La Poste !

Entendu ce matin à la radio une pub pour La Poste. Le slogan est magistral : "Notre valeur ajoutée vous aide à grandir". Yeah ! C'est bien tourné, original, accrocheur, précis. On voit l'avantage concurrentiel hyper bien, là, ch'tassure. Ca suggère plein d'impulsions folles chez l'auditeur. Il veut se précipiter à la poste, le gars, là, tu vois ? Avec ça, le Service Public attend la mondialisation de pied ferme.

La plaquette qui détaille le concept est disponible d'un simple clic. Juste un doute: pourquoi ce document sur les solutions globales et personnalisées s'appelle t'il "générique.pdf" ? Doit-on en attendre des déclinaisons géniales ? Nous avons grand hâte de savoir !

mercredi 7 mars 2007

Histoire du peuple juif - Perplexité

Regardé sur Arte le documentaire « histoire du peuple juif ». Un de ces documentaires qu’on ne voit que sur Arte, ce qui me laisse supposer que les Allemands en sont friands. On reconnaît le genre aux personnages en costume pour illustrer le propos, à un commentaire gnan-gnan et à une musique mélodramatique omniprésente. J’ai laissé tomber en court de route, mais je peux quand même rapporter que l’histoire est celle de la persécution du peuple juif depuis 2 millénaires.
Ayant récemment séjourné à Rome, ville de la Chrétienté, je m’interroge : Jésus a été crucifié par les Romains. Pourtant, ce sont les juifs portent le chapeau de cette histoire depuis cette époque. Alors que les Romains, qui ont pourtant crucifié ce juif en ont fait l’un des leurs en devenant chrétiens. En plus, leurs descendants ont, en son nom, contribué à martyriser le peuple juif. Il y a vraiment eu un déficit de communication quelque part.

lundi 5 mars 2007

Effet de manche, la vie des autres (bis)

Depuis pas mal d’années, lorsque je tombe sur quelqu’un qui fait la manche et qui, pour une raison ou une autre, me touche, je donne le maximum de ce que je peux. Je me dis que tant qu’à donner, autant donner quelque chose qui vaille le coup. Un billet de 20 Euros n’a aucune importance pour moi, alors que pour quelqu’un dans la galère ça peut changer la journée. Je n’ai absolument aucun mérite à faire ça, je peux me le permettre. Ce qui est intéressant est la réaction des gens qui demandent une pièce et se retrouvent avec un billet ou deux.
Ca m’est encore arrivé ce soir. Un type avec un gros sac à dos m’aborde près de Beaubourg, plutôt jeune, l’air crevé. Il me dit qu’il est en « galère de Grenoble ». Je sors mon portefeuille et je lui donne 30 Euros (j’en avais 40). Son premier réflexe a été de me dire « oh non, quand même pas ! ». C’est dingue, non ? Ce type est à la rue et il se sent obligé de faire des politesses, d’être élégant ?!
Ce n’est pas la première fois que je vois cette réaction. Les gens sont toujours surpris, parfois émus, mais pourquoi est-ce que leur premier geste est de refuser (pour se raviser bien vite, mais quand même) ? Est-ce une trace de notre culture franco-catholique ? Est-ce que la « bonne éducation » revient comme un réflexe, même chez les gens les plus malmenés ? Est-ce qu'ils voient dans 20 Euros une valeur que je n’y vois plus ?
Question subsidiaire : pourquoi ai-je voulu garder 10 Euros dans mon portefeuille ? Réflexe paysan venu du fonds des âges ? Radinerie atavique ?

samedi 3 mars 2007

Mon poisson rouge est aérophage


Mon poisson est disponible pour un casting avec Jean-Luc Delarue pour l'émission: « Mon animal familier a des TOC ».
Un de mes poissons rouges a régulièrement de gros problèmes de flottaison : il remonte comme un bouchon à la surface de l’eau, sauf s’il nage frénétiquement pour rester immergé, ou qu’il se coince sous la pompe de l’aquarium (le machin noir, à droite sur la photo). La première fois que je l’ai vu faire ça, je me suis inquiété, de même que son colocataire qui lui tournait autour d’un air intrigué. Je pensais que l’infortuné animal était atteint d’une affection qui lui serait bientôt fatale. Pas du tout, cela fait des mois qu’il fait ça et qu’il se porte – apparemment – à merveille. Il sort tout guilleret de dessous sa pompe quand la bouffe arrive, et il se balade régulièrement, de façon tout à fait normale, sans problème d’équilibre. Le reste du temps, il repose, couché sur le côté sous la pompe. Même si l’autre poisson n’a aucun souci, je me demande si je ne devrais pas changer de marque de flocons de nourriture. Il y a peut être là-dedans un truc qui le fait gonfler.

Je devrais peut-être suivre les conseils de ma cousine : contre les gaz intempestifs, le bicarbonate est souverain. Je vais en leur balancer deux cuillérées dans l’aquarium, tiens. Ca va être excellent pour leur vie de couple.