dimanche 31 octobre 2010

God Guns Gays

La campagne de mi-mandat s’achève aux Etats-Unis, avec quelques soucis pour Barack Obama. Les démocrates et lui ont face à eux une des droites les plus bêtes du monde, que des éditorialistes ont résume sous l’expression « God, Guns, Gays ». Dieu est mis à tous les sauces aux USA, mais la droite du Tea Party fait surtout appel à Lui sur les thèmes les plus obscurantistes tels que la lutte contre le terrorisme, sous-entendu la lutte contre l’islamisme pour ne pas dire contre l’islam. Le droit de porter des armes, inscrit dans la constitution il y a 2 siècles, est une notion semble t’il vitale pour une partie de l’électorat, et sûrement pour le business des marchands d’armes. Enfin, les droits des homosexuels, sur des sujets divers allant de la discrimination sur les lieux de travail jusqu’au mariage et au droit à l’adoption sont un thème bien « clivant », comme les aiment les républicains les plus rassis.
Quel peut être l’impact de ces thèmes en France, dans un contexte pré-électoral certainement très préoccupant pour le pouvoir en place, mais encore en manque d’un sujet de controverse bien clivant ? Sur le thème de Dieu, notre bon Président, toujours à l’affut de ce qui se fait de mieux aux USA, fait des travaux d’approche pour se concilier l’électorat catholique mais dans notre pays laïque ce n’est sans doute pas un sujet qui peut faire la différence le jour de l’élection. Le droit de porter des armes évoque chez nous le droit des chasseurs, là non plus, pas de qui attendre un raz-de-marée électoral. Reste le thème des gays. C’est un sujet peu utilisé, en tout cas de façon trop visible, par la droite française, qui s’est couverte de ridicule au moment du débat sur le PACS. Pourvu que ça dure, Inch'Allah.

dimanche 24 octobre 2010

Dignity

Le gouvernement anglais a annoncé un plan d’austérité, et les anglais comprennent que c’est pour le bien du pays. Une large majorité de français semble approuver un mouvement qui remet en cause l’allongement de 2 ans (2 ans !) la durée de travail avant la retraite. Les notions de l’intérêt du pays, de l’effort collectif face aux difficultés et de la prise en charge par chacun des ses responsabilités et de son destin semblent être moins importantes que le droit à ne plus rien faire pour la collectivité. En 2005, les londoniens ont fait preuve d’une dignité exemplaire après les attentats dans le métro de Londres : pas un cri, pas une scène d’hystérie, rien que le silence, la dignité face à l’imbécilité et à l’intolérance. Nous gagnerions à nous inspirer des valeurs des anglais dans ce rayon. Il est certain que l'exemple vient de haut et que le sens de la dignité n'est pas une valeur fondamentale de nos gouvernants, mais, à leur décharge, ce sont les français qui les ont élus.

Un des plus grands malheurs qui ait affecté notre pays est que, en 1801, George III ait renoncé aux droits des souverains anglais sur la couronne de France qu’ils avaient continué de réclamer, non sans raison, depuis Edward III. En ce jour, veille du 250ème anniversaire du couronnement de George III (25 octobre 1760), il me semble juste et bon de le rappeler, et de s'en désoler.

lundi 18 octobre 2010

Fan des sixties

Train de banlieue, hier après-midi. Dialogue entre une jeune black et un encore plus jeune black, son frère vraisemblablement, tous deux joliment habillés en dimanche :
- Eh Nixon ! Nixon ! (Nixon n’entend pas, car il est sur une autre banquette, de l’autre côté du couloir, avec un iPod sur les oreilles. Je me dis que jai mal entendu, il ne peut quand même pas s’appeler Nixon) Nixooooonnn !! (ah ben, si)
- Ouais ?
- P’tain t’es sourd ?
- Ouah, non, hé
- T’as l’numéro à Maeva ?
- A qui ?
- A Maeva, Maeva, t’es sourd, Nixon ?
- Ouah, non, hé. Tu m’dis quoi, là ?
- MA-E-VA, t’as son tel ?
- Qui ça ? Maeva ? La blanche qui m’fait réviser ? Ouah, non, hé. T’es relou. T’as qu’a y demander à Indira.

mercredi 13 octobre 2010

Laurence

Je ne compte plus, dans les congrès, le nombre de gens dont la tête me dit quelque chose, mais dont je ne souviens absolument pas qui ils sont et quelle langue ils parlent. Vu le nombre de quidams qui me serrent la main d’un air complice et qui essaient de lire mon nom sur mon badge, je sais bien que je ne suis pas seul : « hello, how are youuu ? », « it’s great to see you ! », etc…L’avantage des petits congrès est que le contact est plus facile, et, parfois, les badges plus gros et faciles à lire : « How are… Ouups.. Comment ça va depuis la dernière fois ? ».
Sortant hier d’un tel petit congrès à Berlin, je repasse à l’hôtel avant de sortir. Joli hôtel, c’est de là que Michael Jackson avait failli balancer son bébé par la fenêtre à la foule hystérique, c’est vous dire le genre. Et qui vois-je venant vers moi dans le hall ? Une petite dame souriante. Je ne la replace pas immédiatement mais la partie a plus archaïque de mon cerveau me dit « elle est française, tu y vas, son nom va te revenir». Je marche donc à sa rencontre, large sourire aux lèvres, cherchant le badge, que je ne vois pas, et lui tend la main :
Moi : Bonjour, Madame, comment allez-vous ?
Elle : Bonjour, Monsieur. Je vais très bien, je vous remercie
Moi : Vraiment ce congrès est passionnant. C’est la première fois que je viens, mais je suis ravi, et vous, vous étiez-là l’an dernier ?
Elle : Hmmm… un congrès ? J’ai quelques rendez-vous à Berlin voilà tout
Moi (toujours affable) : Je suis confus. Je suis Mr Sameplayer de Big Company, et je suis sûr que nous nous connaissons...
Elle (toujours plus affable) : Je suis Laurence Parisot du MEDEF
Moi (Gloups !) : Ah. Je me disais bien que je vous avez déjà vue. Euh… ravi de vous rencontrer, donc.
Elle : Et je travaille beaucoup pour les intérêts de Big Company, vous savez
Moi : Et je vous remercie de ce que vous faites pour Big Company. Au revoir, Madame.

C’est fou comme, dès qu’il est à l’étranger, le Français sait reconnaître le Français au premier coup d’œil. C’est un don, ça ne s’explique pas.

dimanche 10 octobre 2010

10/10/10 10:10:10

Il fallait bien que je trouve quelque chose pour effacer rapidement la honte du billet précédent. Le prix Nobel de la paix, comme me l’ont signalé des dizaines de lecteurs et de lectrices attentifs est décerné par un jury norvégien et non suédois. Même si à l’époque d’Alfred Nobel les deux pays n’en faisaient qu’un c’est quand même un détail qui compte. L’autre détail étant, bien sûr, que la Norvège ne fait pas partie de la Communauté Européenne, à l’exception d’Eva Joly.
Je me suis fait la réflexion – intéressante – en regardant un reportage sur Eva Joly que cette dame doit beaucoup, en termes de reconnaissance médiatique, à ses lunettes rouges, et que cela a ses bons et ses moins bons côtés. D’un côté, elle devra porter des lunettes rouges jusqu’à la fin de ses jours si elle veut éviter qu’on ne la confonde avec la dame du tabac-PMU d’en bas. D’un autre côté, dès qu’elle change de couleur de lunettes, elle passe totalement inaperçue et peut tranquillement aller faire son tiercé au tabac-PMU d’en bas sans être dérangée par des fâcheux. Evidemment, depuis que je me suis fait ces réflexions, j’ai trouvé des tas de photos d’Eva Joly avec des lunettes noires, mais cela n’enlève rien à la profondeur de l’idée.
Tout celà m’approche tout doucement de l’objet de ce billet, à savoir l’heure fatidique à laquelle je voudrais le poster : 1o heures 10 minutes et 10 secondes en ce 10/10/10. Il n’est encore que 09 :48 :24 en ce dimanche matin ensoleillé du 10/10/10, mais je crois que je vais arrêter là ces profondes réflexions.
Comme on dit en Finlande, à chaque jour suffit sa peine, poil au renne.

vendredi 8 octobre 2010

Vive la Suède !

Ils ont osé attribuer le Prix Nobel de la paix à un dissident chinois. Dans le climat de veulerie, de populisme, de bêtise, de médiocrité ambiante, heureusement, survivent quelques défenseurs des valeurs que l'Europe aime à penser universelles. La meilleure chose qui soit arrivée à l'Europe est que les pays scandinaves rejoignent un beau jour l'Union Européenne. Ils savent ce qu'est une vraie démocratie, et ce que veut dire le mot "principe". Tack så mycket Sverige !
PS: si quelqu'un sait dire en suédois "merci au jury Nobel de m"avoir fourni un sujet inespéré de billet en cette période de manque d'inspiration bloguesque", je suis preneur (Tack, par avance, bien sûr).

lundi 4 octobre 2010

Le journalisme d'investigation

Ca fait longtemps qu’on ne voyait plus Bernard Kouchner. Et puis toutes ces rumeurs sur sa mise au placard, son départ et tout, on était inquiet. Tout récemment, à ma grande surprise je l’ai retrouvé. Il faut bien chercher, mais si on regarde France 24 on voit à quel point il joue un rôle pré-éminent sur la scène mondiale. France 24 nous informe très, mais alors très, bien là-dessus.
Une chaîne que l’on ne peut pas soupçonner de partialité, M Kouchner a été très clair là-dessus.

vendredi 1 octobre 2010

La pommade Cochon

Depuis 2 ans, j’avais tout essayé pour me débarrasser de cette verrue plantaire , dont plein de trucs qu’on trouve sur Internet :
- faire mariner une écorce de citron dans du vinaigre d’alcool et placer l’écorce, coté imbibé par le vinaigre, sur la verrue, le tout couvert par un bon pansement (flotch, flotch)
- faire brûler la verrue sauvagement à l’azote liquide par un dermato (ça fait un mal de chien, je sais je l’ai fait 3 fois en 2 ans)
- la brûler à petit feu avec de l’acide salicylique passé amoureusement au pinceau, puis recouvert d’un pansement (attention, ça lance pas mal)
- la couper au cutter régulièrement (c’est fou ce que ça produit comme cochonneries une verrue grattée au cutter), puis passer de l’acide salicylique au pinceau, etc…, etc…
Franchement, cette verrue commençait à me gâcher la vie. Pas moyen de marcher pieds nus sur des rochers, la sensation de brûlure (à cause de l’azote, de l’acide ou des deux) devenait lancinante, le genou commençait à faire mal car j’évitais de marcher directement dessus et, du coup, appuyais mal le pied par terre. Bref, l’enfer, oui Madame, l’enfer.
Jusqu’au jour récent où un petit podologue de quartier, qui ne payait pas de mine (mais se faisait quand même payer 35 Euros), m’a parlé du côté magique des verrues, des créatures capricieuses, au comportement des plus mystérieux, contre lesquelles tous les moyens pouvaient être employés, jusqu’aux plus improbables : l’ « étouffer » au vernis à ongles, faire du yoga, la maudire très, très, très fort aussi souvent que possible, aller voir un rebouteux en campagne (« y’en a qui ont des dons », essayer l’homéopathie, manger des suppléments alimentaires, tout ça dit d’un air accablé par la vie. C’était un podologue à qui les verrues cassaient les pieds, je pense. Et il m’a parlé, d’un air las, sans trop y croire, de la pommade Cochon, me disant qu’il ne fallait pas s’attendre à un miracle (bien sûr) mais qu’au bout de quelques mois d’applications régulières et de pansements occlusifs, de taille au cutter jusqu’à ce que la bête saigne, entrecoupées de pauses pour laisser la peau saine se reconstituer, peut-être, peut-être, peut-être (c’est lui qui souligne), que la maligne verrue abandonnerait le combat.
Eh bien, Mesdames et Messieurs, j’ai le bonheur inouï de vous annoncer qu’après 4 applications de pommade Cochon, 4 applications seulement (c’est moi qui souligne) la verrue nous a quitté. Disparue, adios, aouf viderzine. J’aimerais tant remercier les héritiers du bon, du très bon Docteur Cochon, qu’ils n’hésitent pas à se manifester. Ils n’auront pas affaire à un ingrat. Cochon qui s’en dédit (Je sais, c’est nul, comme chute, mais je suis content, vous pouvez pas comprendre, oink, oink).