lundi 25 février 2008

Paris, the movie

Paris de Cédric Klapisch. Voilà un bon film, bien fait, avec un scénario qui tient debout et des acteurs qui tiennent la route.

Quelques bémols quand même : c’est le Paris un peu cra-cra que nous connaissons trop bien. Un peu de glamour n’aurait rien enlevé au propos. Les coupes de cheveux merdiques, les dents jaunes, les peaux luisantes, bien sûr, ça fait réalisme populo, mais toute de même, coco, faut penser à l’International ! Nous, ça va, on connaît la vie réelle, mais les touristes, faut les faire un peu rêver.
Aussi, on voit bien que c’est Paris d’avant les Vélib’, avec les chantiers un peu partout dans les rues et quelques pauvres vélos qui passent, déglingués et esseulés. Grace à Bertrand, ce Paris-là a disparu.
Un mot, enfin, pour une partie de mon vaste lectorat : c’est un film hétéro, il faut bien le dire. Il y a plein de scènes ou des gens plutôt vieux et assez moches s’embrassent à qui mieux mieux ; âmes sensibles vous êtes prévenues.

Mais je ne veux pas décourager qui que ce soit d’aller voir cet anti-Astérix aux Jeux Olympiques (tiens, au fait, il a fait un bide gros comment celui-là?). C’est un bon film, bien ficelé. A propos de ficelle, il y a au moins une bonne raison de courir voir "Paris" : Karine Viard en boulangère ! C'est quand les Oscars?

samedi 23 février 2008

La maladie de Sarkozy

Un journaliste espagnol révèle, dans El Pais, la maladie de Sarkozy : comme plusieurs autres présidents, Sarkozy est malade et l’Etat doit fonctionner malgré sa maladie. Pompidou souffrait de la maladie de Waldenstrom, Mitterrand de la prostate, Sarkozy est malade de l’ego.
Le journaliste, Lluis Bassets, décrit la façon dont son ego et son narcissisme puéril l’isolent progressivement des français mais aussi de ses collaborateurs.
Chose intéressante, Courrier International a repris l’article mais sa couverture qui indique « Vu de Madrid, Sarkozy ce grand malade » a été refusée pour affichage par la régie publicitaire de la RATP. L'entourage veille à préserver la tranquillité du patient.

dimanche 17 février 2008

Pan ! t'es mort

Un groupe de pression s’est manifesté suite au nouveau massacre dans une université américaine : « Students for Concealed Carry on Campus ». Il y a 12000 membres dans cette association et ils en ont gagné un millier grace à l'actualité toute récente.

Leur idée est lumineuse: si les étudiants avaient le droit de porter des armes cachées, il y aurait moins de massacres dans les lycées et les universités, car un tireur fou serait rapidement mis hors état de nuire. Intéressante approche de la question.

samedi 16 février 2008

Un léopard sur le garrot

J'ai comme l'impression que je découvre les bons bouquins après tout le monde. Eh bien, cette époque est finie ! Je suis passé ce matin à la FNAC et j'y ai vu le livre que je viens de finir en Numéro 3 des meilleures ventes. Je n'avais aucune idée qu'il s'agissait d'une "nouveauté", mais voyant celà, je me suis décidé à vous écrire ces quelques lignes. Pour que, vous aussi, puissiez briller en société.

J’ai donc pris « Un léopard sur le garrot » de Jean-Christophe Rufin la semaine dernière, presque au hasard, dans une petite librairie. J’avais énormément aimé « Les causes perdues » qui racontait, sous forme de roman, comment le pouvoir éthiopien dans les années 80 avait organisé la famine de tout un peuple et instrumentalisé les ONG pour son propre profit. Depuis, je n'avais rien lu de lui. Et ce livre dont je n'attendais pas grand-chose, m'a totalement captivé.
J-C Rufin est actuellement notre Ambassadeur à Dakar (la 3e ambassade française dans le monde par la taille, ais-je appris). Le sous-titre « Chroniques d’un médecin nomade » pouvait suggérer un autoportrait un peu flatteur, ou en tout cas ouaté, d’une Eminence d’âge mûr, qui se retourne avec émotion sur sa folle jeunesse, et commence à penser aux hermines de l’Académie Francaise. Ce livre est tout le contraire. J-C Rufin décrit l’ennui de son enfance, la piètre estime dans laquelle il se tenait et continue largement de se tenir, avec une franchise étonnante. Il explique sans détour comment il a réalisé que l’exercice de médecine, après l’avoir passionné et occupé sa vie, l’a ennuyé profondément et coupé de la vraie vie. Comment il s’est retrouvé engagé dans l’humanitaire, dans des rôles bien peu reluisants d’apparatchik manipulé par les « politiques » de Médecins Sans Frontières. Il décrit une bonne partie de l’histoire des mouvements humanitaires français, avec l’élégance de ne dénigrer personne nommément, et avec une liberté de ton déconcertante pour un personnage, somme toute, public. Ses descriptions des cabinets ministériels, des ambassades, mais aussi du métier d’écrivain tel qu’il le pratique sont passionnantes et superbement écrites. Ce livre m’a énormément touché par ce qu’il dit des grandeurs et des petitesses de ces milieux que je connais de mieux en mieux et qui, malgré ses cotés sombres, reste un environnement passionnant et extrêmement enrichissant. Aussi parce que je comprends trop bien pourquoi on peut vouloir tourner la page de l’exercice de la médecine pour embrasser des horizons plus vastes sans pour autant renier les valeurs que l’on acquiert pour toujours, à travers des expériences que l’on a vécu trop jeune pour avoir pu les analyser à leur juste valeur.
Il y a mille raisons pour lesquelles un livre peut toucher différentes personnes, à différents moments, dans différentes circonstances. Un bon livre fait résonner quelque chose de différent en chacun de nous. Celui-ci est un très bon livre. Et il est encore suffisamment frais pour en faire un post qui ne donne pas trop la honte.

mercredi 13 février 2008

Le bourrichon

Dans la série « mais pourquoi est-ce que je pense à des âneries pareilles ? »: aujourd'hui, le bourrichon.
Bourrichon est une variante de "bourre" ou encore « bourriche », panier d’osier tressé grossièrement que l’on peut porte comme on veut, mais, entre autres sur la tête.
Par extension, bourriche a pu signifier la tête, d’où l’expression « se monter le bourrichon », apparue au XIXe siècle et qui ne signifie rien d’autre que « se monter la tête ». Voilà qui n’était pas bien compliqué, en fait.
PS: Les mots « bourrichon » et « bourricot » n’ont aucun lien entre eux. Se monter l’âne n’entre pas dans les sujets que nous traitons ici. Naturellement.

samedi 9 février 2008

Fuck you two

Je n’ai jamais compris pourquoi les Anglais montrent leurs deux doigts pour dire « fuck you », alors que les Américains se satisfont d’un seul doigt et les français ont besoin d’un bras entier.



En regardant en documentaire sur la bataille d’Azincourt (1415), tout s’est éclairé. L’armée française, riche en chevaliers, en princes et nobliaux sûrs de leur victoire faisait face à une armée anglaise inférieure en nombre, mais comportant un grand nombre d’archers. Avant le début de la bataille, les deux camps se font face et s’insultent copieusement. Les français avaient promis de couper les doigts des archers anglais qu’ils feraient prisonniers. Les doigts les plus cruciaux pour un archer sont ceux qui tendent la corde de l’arc, l’index et le majeur. En réponse aux vociférations des français, les archers anglais ont exhibé leurs deux doigts en braillant des tas d’insanités. Cela a copieusement énervé la belle chevalerie française, ce qui se comprend. Les chevaliers se précipitèrent en une charge superbe et furent massacrés par les archers aux deux doigts perfides.

Le « V » de Churchill, est une façon plus amène d’user des deux doigts brandis, paume tournée vers l'extérieur cette fois. Mais Winston lui-même s’emmêlait parfois un peu les pinceaux (trop de brandy ?).

jeudi 7 février 2008

C’est quoi vot’ petit nom ?

Survolant un article sur Lyon, je vois que l’ancien maire, Louis Pradel, était surnommé par ses administrés « Zizi Pradel », « pour une raison obscure » dit le journal.
Il y avait dans la petite ville ou j’ai passé mon enfance un très vieux médecin de fort bonne famille, le Dr Mordret, que tout le monde, grands et petits, appelait « Zizi Mordret ».
Dans la famille, nous avons une Poupette qui doit aller sur ses 80 ans.
Les traditions se perdent. Quel dommage que l’on ne donne plus de surnoms idiots aux petits enfants.

mercredi 6 février 2008

Fès Beauté Institut

Les hommes ont de plus en plus de mal à se faire coiffer de nos jours. On fuit les salons à mémères, l’accueil faussement professionnel (« oui, c’est pour quoi ? », devine, conasse) les coiffeurs/euses jacassants et trop familiers/ères, les anecdotes de vacances dont on n’a rien à faire, les « je peux vous offrir un café ? », les magazines à la con, les « je vous mets quelque chose sur les cheveux ? ».
Le pire est l’attente (combien ça va prendre la coiffure du sale gosse? Et le mec, là, il est pas assez coiffé comme ça, pourquoi ça traine encore? Et la poufiasse avec ses bouts de papier d’alu dans les cheveux, c’est encore une demi-heure, à l’aise). Sans parler de la déception du résultat, montré dans un miroir passé dans le dos alors qu’il est bien trop tard pour encore pouvoir faire quelque chose.
Non, pour nous les vrais hommes, il n’y a qu’une seule adresse : « Coiffure Fès 9 Euros », rue Greneta dans le 2ème, entre rue St Denis et Boulevard de Sébastopol.


Ici, pas de chichi. Atmosphère de gars vrais et poilus. On ne jacasse pas; « bonjour » en arrivant ou « Salaam aleikoum » si on est un pote, ça suffit. Un endroit sévèrement burné, un peu crade tout à fait sobre ; rien dans le décor, tout dans le service. Pas le genre à vendre des produits de beauté, non, l’homme se sert de savon et s’asperge d’eau de toilette quand il sort en boite, point final. Pour l’ambiance sonore, la radio sur une station beur ou la télé suffisent amplement. De quoi, des CD ? et quoi encore ? C’est pas un dancing ici. On n’est pas perturbé par les discussions, on ne dit rien si on n’a rien à dire. S’il y a du monde sur les chaises d’attente, pas d’angoisse. Les mecs assis sont soit des potes des coiffeurs, soit les coiffeurs eux-mêmes, soit on ne sait pas trop qui mais en tout cas ils ne sont pas pressés, ils regardent la télé ou ils attendent quelque chose, on ne sait pas mais cela ne nous regarde pas. Un minimum de paroles échangées avec le personnel, souriant mais pas bavard, on est entre gars rudes. En moins de deux minutes on est sur le siège avec sa serviette autour du cou, et en moins de 10 on est dehors, coiffé de frais et réconcilié avec l’humanité.

dimanche 3 février 2008

La séance des misanthropes

J’ai déjà raté deux séances d’Into The Wild pour cause de salle de cinéma pleine de gens. Rage. Comme tous les parisiens, j’exècre la foule, je fais le maximum pour éviter de faire la queue, d’attendre, de me retrouver dans un troupeau de consommateurs. Nous sommes assez nombreux dans ce cas, je crois bien, la foule des gens qui veulent éviter la foule.
J’aime bien les séances de cinéma du dimanche matin, mais elles sont de moins en moins calmes pour les raisons citées ci-dessus. J’ai essayé la première séance du samedi matin, dans l’idée que si les séances du dimanche matin sont celles des insomniaques, des vieux mal lavés, des pauvresses esseulées et des mécréants, celles du samedi devraient être encore plus tranquilles puisque, le samedi matin, le parisien fait ses courses.
Vingt minutes avant la séance, nous étions, effectivement trois dans la salle, sur les sièges de la dernière rangée tout en haut de la salle en amphithéâtre, à bonne distance les uns de autres. Le véritable misanthrope cinéphile aime à être en plein milieu de la rangée, mais avec un siège libre de part et d’autre, et si possible aussi un devant lui. Il est irascible et craint, par-dessus tout, les coups de pied dans le dossier, il faut le savoir, d’où l’attrait de la toute dernière rangée: on est tranquille sur ses arrières.
Nous ont progressivement rejoints un simple d’esprit (titubant, l’air crade, avec un grand sac, mais il s’est mis sur un siège en bas (simple d’esprit, je vous disais)), un grand jeune type hirsute avec un sac à dos, une parka à capuche, un gros bonnet et d’énormes écouteurs sur les oreilles (tenue tout à fait bien pour Into The Wild). Et puis, un petit couple qui a pris deux sièges cote à cote, ça faisait joli un couple au milieu d’ours mal léchés entourés de sièges vides. Bonheur, me suis-je dit, calme, volupté, la France qui se lève tôt, tout ça. Et puis les pubs ont commencé et, à ma grande inquiétude la salle a commencé à se remplir. C’est le problème avec les cartes UGC, tout le monde a vu les mêmes pubs 10 fois, les gens arrivent à la dernière minute. Angoisse ! Des gens !! Oh my God !!! Peu à peu, il y en a même des qui ont osé nous déranger, nous les trois vraiment désagréables dans la pénombre des sièges tout en haut. Une petite dame enrhumée a dérangé tout le monde pour venir s’asseoir à coté de moi, mais elle n’a pas fait de bruit avec ses Kleenex, sinon c’était deux claques, direct. L’autre siège est quand même resté vide. Heureusement qu’il y a encore des gens qui respectent les convenances.
Sinon, le film était très, très, bien. Pour les détails, voir la critique de Julien, une belle critique comme je les aime.