mercredi 28 février 2007

J'irai pas en vacances chez Tonton (la chanson de la FOL)

L’été de mes 13 ans, je suis allé en colonies de vacances à Saussignac en Dordogne, dans un centre de la FOL (je n’invente rien, la FOL existe encore).
Super vacances sous la tente, à faire des balades en forêt, de la spéléo (j’ai pas aimé, c’est froid et humide) et surtout de longues journées de canoë sur la Dordogne. Ça c’était rigolo, surtout quand on insultait les gens qui pique-niquaient au bord de l’eau et les pêcheurs à la ligne. Sur la fin du séjour, on s’est mis à tisser des sortes de napperons en fils de laine jaune et orange parfaits comme cadeau à ramener la maison. Je crois bien que mon napperon a survécu, c’est dire si c’était de la qualité, à l’époque.

Le soir, il n’y avait rien d’autre à faire qu’à glander autour du feu de bois avec les moniteurs qui jouaient de la guitare. Deux ou trois chansons me sont restées de cet été-là. Je me souviens d’une surtout que nous avait appris un soir un mono pas très marrant, mais qui jouait super bien de la guitare. Il passait parfois sa guitare à des grands de 15-16 ans qui savaient démarrer « Jeux Interdits » mais qui finissaient en vrille. Lui, malgré sa tête sinistre, il en jouait plein d’autres des musiques, et des super bien. Je retranscris ici, de mémoire, sa chanson:
J’irai pas en vacances chez Tonton, yéyé, parce que Tonton, yéyé, c’est une péda-a-a-a-leu,
J’irai pas en vacances chez Tonton, parce que Tonton, c’est une tata !
C’est une tata, mais c’est mon oncle, même si ça rime avec furoncle,
Mais je n’veux pas, non je n’veux pas, non je n’veux pas m’furonculer !
J’irai pas en vacances chez Tonton, yéyé, parce que Tonton, yéyé, c’est une péda-a-a-a-leu,
J’irai pas en vacances chez Tonton, parce que Tonton, c’est une tata !

Il y avait plusieurs couplets, je me souviens de celui-là:
L’dimanche matin, il reçoit du monde, après déjeuner, ils font la ronde,
Parait qu’ça se fait, après déjeuner, chez des gens tout ce qu’il y a de bien élevé !
J’irai pas en vacances chez Tonton, yéyé, etc…, etc…


Cette chanson, toute la colo l’a copieusement braillé sur les chemins, sur la Dordogne en canoë, et lorsque la troupe traversait les villages assoupis. Inutile de dire que l’on gueulait ça sans malice, l’air était sympa, on aurait braillé n’importe quoi et on ne s’en privait pas. Le contexte n’était pas conservateur ou facho ; la FOL, c’était plutôt le genre barbus socialo-communisses. C’était juste l’époque de "La Meilleure Façon de Marcher".

Je ne sais pas du tout d’où vient cette chanson. Internet, pourtant riche en archives improbables, n’a pas gardé trace de cette œuvre lyrique. Etait-ce une création originale du mono ? Inspirée par la chanson de Pierre Perret de 1968 : « Non, j’irai pas chez ma tante » (je n’en connais pas l’air, donc je ne peux pas dire) ? Mystère.

Le Web n’abritait donc pas de trace de cette œuvre jusqu’à présent. Ce modeste post se propose de réparer cet oubli, pour servir l’Histoire.



mardi 27 février 2007

Tempus fugit

Sur le pont de l’Hôtel de Ville. Un grand mec (genre 2 mètres, comme on fait maintenant), mais pas un jeune freluquet, non, un grand garçon, un adulte, dans les 20 ans sans doute, barbiche et tout, hein ? Il se balade avec un couple plus âgé, disons, ses parents, c’est pas bien important.
Montrant l’Hôtel de Ville à son père, il lui demande : « il était pas Maire de Paris à une époque, Chirac ? ».
Le père : « ah ben oui, il était maire de Paris ».
Le père, pas étonné, non, normal. Moi, totalement sidéré.
Il n’avait pas l’air attardé le grand garçon, non. Il est français, oui, sans doute. C’est juste que, Chirac, il a cessé d’être maire de Paris il y a 11 ans et qu’à l’époque le grand garçon il était peut-être petit garçon, si on y pense. Alors que moi, voyons voir, en 1995…
Bon, on arrête de se faire mal. J’ai croisé sur un pont un grand crétin avec ses deux crétins de parents. Pas de quoi en faire un post.

dimanche 25 février 2007

Le 11 Septembre revisité (comment passer un bon week-end pluvieux)

Surfant de blog en blog ce week-end, je suis tombé sur un nid de sites concernant les conspirations autour du 11 Septembre 2001. Je n’avais pas réalisé l’ampleur de la controverse ni le fait que le mouvement était aussi organisé.
Un site canadien fait l’inventaire des retombées médiatiques de ces rumeurs. tout au long de 2006. En regardant rapidement tout ça, on voit qu'il y a deux plus gros points d’interrogation. Premier point: la raison pour lesquelles les tours jumelles se sont effondrées aussi vite. Le parallèle fait avec des destructions délibérées d’immeubles à l’explosif est, effectivement saisissant. En question annexe : pourquoi un immeuble proche du WTC qui n’a été heurté par aucun avion s’est-il aussi effondré. Autre gros point d’interrogation : comment un énorme Boeing a-t-il pu pénétrer les étages inférieurs (rez-de-chaussée ?) du Pentagone sans rien heurter sur son passage (pas même la pelouse parait-il) ? En dehors de ces points majeurs, il y a une foultitude d’autres points de controverse, entretenus par toute une série de bouquins dont il faut bien assurer la promotion. Un des sites les plus fournis sur la question, très complet, avec fautes de frappe, vente de T-shirts, bouquins à vendre, témoignages d’experts et vidéos plus ou moins tronquées est celui-ci. Il y a aussi une vidéo plus longue (911 mysteries), disponible sur Google.

Pour résumer le tout, Wikipedia en anglais, mais aussi en français (je n'ai pas eu le temps de vérifier le tamoul) a un long article sur la question, qui reprend toute l’histoire, sans réellement trancher dans un sens ni dans l’autre, malgré ce que disent les résumés du début de texte. Suspense !

Comprenez-moi bien : je ne prends pas partie dans l’histoire. Mais je sais d’expérience que l’on se demande souvent comment rester scotché des heures devant son PC. Je suggère juste ce sujet des mystères du 11 Septembre comme une solution à ce difficile problème. Ne me remerciez pas. Comme le dit avec beaucoup plus de talent que moi l'immense Céline Dion : YOU ARE WELCOME.

samedi 24 février 2007

BlogCloud (pub pour)

Rigolo ce mur de blogs. Et pas compliqué pour s'y inscrire. Juste un conseil, évitez la couleur jaune (je suis en bleu marine, classique, efficace, racé). Comme disent les meilleurs traducteurs électroniques: pour inscrivage, cliquetez ici BlogCloud

La science des rêves



Bien dormi cette nuit, fait de beaux rêves ? Mmmoui, merci.
Une chose me tracasse : le monde des rêves est celui de tous les possibles, de tous les délires. Or, je crois bien que mes rêves tournent presque toujours autour de choses du quotidien, en mélangeant bien sûr des tas de choses sans rapport (c’est bien le moins), les époques et les gens. Il m’est arrivé d’imaginer des scénarios avec des retournements de situation qui me réveillent tellement ils sont géniaux, mais c'est pas tous les jours.
Evidemment, je fais des rêves délirants de temps en temps. En restant dans un registre acceptable pour toute la famille, il y a eu le coup fumant du troupeau de zèbres miniatures qui galopaient sous ma mezzanine pendant que des poissons bleus et rouges magnifiques nageaient tranquillement dans toute la pièce (en évitant le chat qui essayait de les attraper quand ils passaient au ras du sol. Pas bêtes, ces poissons).


Mais quand même, pourquoi se limiter aux choses vécues ou à peu près crédibles, même déformées par l’imagination ? Pourquoi ne fais-je pas d’avantage de rêves en Technicolor par Cecil B. de Mille ? Qu’est-ce qui m’empêche de rêver des aventures épiques, de traverser les galaxies à la vitesse de l’éclair, de pulvériser des dragons, de sauver le monde ou plus simplement de zigouiller tous les connards? Sans mettre l’univers à feu et à sang, je pourrais au moins traverser les murs, être Michel-Ange ou une chanteuse black adorée par la foule, me téléporter dans l’avenir, faire des trucs de ouf. Eh ben non, rien d’aussi glorieux que ça.


Suis-je normal? Devrais-je jouer à de jeux vidéo avant de dormir, me bourrer la gueule, ou me porter candidat à la Présidence pour rêver à des trucs déments ? Je vais écrire à Sarko, tiens, pour lui demander à quoi il rêve.

mercredi 21 février 2007

Week-end à Rome

Pas encore eu le temps de préparer un joli post, de retour de la Ville Etenelle. J'hésite entre la zennitude la plus extrême (le haiku définitif sur Rome) et la description foisonnante et chatoyante de l'Urbs (disons en 3 volumes, un par jour de séjour, pour commencer). Je crois qu'il faut que ça mûrisse un peu, tout ça.
Voici, en attendant mieux, cet extrait du "Journal d'un curé de campagne" de Bernanos, acheté en courant à l'aéroport et lu dans l'avion du retour. Pour l'instant je suis sous le charme du bouquin, attendons encore avant de nous emballer. Voilà ce que dit le vieux prêtre experimenté à notre jeune protagoniste:
"Tu es bien de cette race de gens qui, ayant donné deux sous à un vagabond, se scandalisent de ne pas le voir se précipiter du même coup chez le boulanger pour s’y bourrer du pain de la veille, que le commerçant lui aura d’ailleurs vendu pour du pain frais. A sa place, ils iraient aussi chez le marchand du vin, car un ventre de misérable a plus besoin d’illusion que de pain. Malheureux! l’or dont vous faites tous tant de cas est-il autre chose qu’une illusion, un songe, et parfois seulement la promesse d’un songe? La pauvreté pèse lourd dans les balances de mon Père Céleste, et tous vos trésors de fumée n’équilibreront pas les plateaux. Il y aura toujours des pauvres parmi vous, pour cette raison qu’il y aura toujours des riches, c’est-à-dire des hommes avides et durs qui recherchent moins la possession que la puissance. De ces hommes, il en est parmi les pauvres comme parmi les riches et le misérable qui cuve au ruisseau son ivresse est peut-être plein des mêmes rêves que César endormi sous ses courtines de pourpre. Riches ou pauvres, regardez-vous donc plutôt dans la pauvreté comme dans un miroir car elle est l’image de votre déception fondamentale, elle garde ici-bas la place du Paradis perdu, elle est le vide de vos cœurs, de vos mains. Je ne l’ai placée aussi haut, épousée, couronnée, que parce que votre malice m’est connue. Si j’avais permis que vous la considériez en ennemie, ou seulement en étrangère, si je vous avais laissé l’espoir de la chasser un jour du monde, j’aurais du même coup condamné les faibles. Car les faibles vous seront toujours un fardeau insupportable, un poids mort que vos civilisations orgueilleuses se repassent l’une à l’autre avec colère et dégoût. J’ai mis mon signe sur leur front, et vous n’osez plus les approcher qu’en rampant, vous dévorez la brebis perdue, vous n’oserez plus jamais vous attaquer au troupeau. Que mon bras s’écarte un moment, l’esclavage que je hais ressusciterait de lui-même, sous un nom ou sous un autre, car votre loi tient ses comptes en règle, et le faible n’a rien à donner que sa peau."
J'ai dû lire ce passage 5 ou 6 fois. Je chercherai plus à loisir à comprendre pourquoi il m'interpelle autant. En attendant, la lecture continue. Y'a pas à dire, les classiques sont probablement classiques pour de bonnes raisons.
PS: merci à ce Monsieur de m'avoir offert la possibilite d'un efficace copié-collé.

dimanche 18 février 2007

La vie des autres


Après avoir hésité jusqu’à la dernière seconde à prendre un billet pour La Môme, dont on ne m’a pas dit que du bien, je me suis finalement allé voir La vie des Autres (Das Leben der Anderen) de Florian Henckel von Donnersmarck. L’histoire est celle d’intellectuels est-allemands surveillés par la Stasi pour des motifs plus ou moins nets : la défense du socialisme (rien à dire), la concupiscence d’un Ministre (ça ne se voit plus depuis la chute du Mur, des choses pareilles), la soif d’avancement d’un petit chef (idem). L’ambiance est maronnasse, les coiffures approximatives, les tronches bouffies, les yeux cernés, les vêtements clairement pas haute-couture, et les Trabant bien rares dans des rues luisantes et mal éclairées. Jusque là, rien d’inattendu. Les choses commencent donc de façon classique avec les portes de prison qui claquent, l’humidité qui suinte des murs, les flics antipathiques, etc… Progressivement, le scénario se complique quand l’agent de la Stasi chargé de surveiller un des écrivains chéris du régime commence à mélanger les genres. Je n’en dirai pas plus sur l’histoire, je ne suis pas comme certains critiques qui vous racontent le film ; des gens pareils sont la honte de la profession.
Simplement dire que ce film montre rapidement rien n’est aussi simple qu’il n’y paraît. Le scénario aurait pu verser dans le misérabilisme ou l’indignation à bon compte (pas bien compliqué : les spectateurs d’aujourd’hui sont dans le camp des "bons", ils savent ce qu’il y avait derrière les idéaux socialistes, et comment l’histoire de la RDA a finit). Les acteurs sont excellents, le suspense bien entretenu. Les motivations psychologiques des deux principaux protagonistes ne sont pas totalement claires, mais sans doute cela s’appelle t’il tout simplement de l’humanité. Ce qui aurait pu verser dans un hymne à la bonté (allez voir le film, vous comprendrez l’allusion) est une œuvre bien plus riche et bien plus dérangeante.

On sort de là content d’avoir vu un très bon film mais aussi, je crois bien, lâchement soulagé de ne pas avoir vécu dans des circonstances où il faut choisir entre la peste et le choléra, et en payer le prix jusqu’à la fin de ses jours.

vendredi 16 février 2007

La science en marche (the suite)

A l’occasion de l’écriture du chef d’œuvre ci-dessous, je suis tombé sur les inévitables jeux de mots à base de « straight » et de « gay », du genre « Gay sheep? Let's get the facts straight » (qu'est-ce qu'on se poile!).
Ceci m’a donné l’idée d’un petit test : où en est la science des traducteurs automatiques ? J’avais lu il y a longtemps l’anecdote du traducteur automatique du KGB des années 60 qui avait traduit l’expression The spirit is willing but the flesh is weak” par “The vodka is strong but the meat is rotten”. Impayables, ces bolcheviks ; avec des outils pareils, la guerre froide n’était pas gagnée. Cette histoire m’avait bien fait rire, même si je vient de découvrir qu’elle était sans doute une pure invention.
Or donc, me suis-je dit, la science a fait des bonds gigantesques depuis cette époque, c’est sûr. J’ai donc testé la traduction de l’expression « Put the record straight » par toute une série de traducteurs en ligne. Résultat :
« Placez le disque droit » est gagnant toutes catégories (Babel Fish, Google, Systran, Dictionnary.com, et j’en passe). C’est un bon conseil. Quel insensé voudrait mettre un disque de travers ? Que nenni, mets moi donc ça droit !
« Régler le rapport directement » nous conseille Free Professional. Bon, si vous le dites.
« Mettez le record directement » préfère translation2.paralink.com. Mmmoui, pouvez préciser votre pensée ?
« Mettez le record tout droit » ah oui, là c’est lumineux, merci LEC Affiliates
Seul Reverso a bien fait son travail en disant : « Mettre les choses au clair ». Bravo Reverso, good job.

Juste pour le fun, j’ai testé aussi “The spirit is willing but the flesh is weak”. Sans doute lassées de 40 ans de moqueries, toutes les machines ont répondu « l'esprit est disposé mais la chair est faible ». Elégant, rien à redire. Comme quoi : 1. Les machines apprennent de leurs erreurs passées 2. Les machines communiquent entre elles. Les comiques feraient bien de se méfier.

mercredi 14 février 2007

La science en marche (eh bêêêêê, bêêêêê…..)

Je n’ai pas pu voir le documentaire d’Arte hier soir dont d’aucuns nous ont déjà chanté les mérites en avant-première et exclusivité mondiale. Si la Freebox a bien fait son travail, le programme a quand même dû être enregistré. En revanche, sur un thème voisin, je suis tombé récemment sur la controverse concernant les travaux d’un certain Charles Rosseli. Il y a plusieurs versions de l’histoire, mais en gros, ce scientifique de l’Oregon a cherché à étudier pourquoi, dans un troupeau de moutons, 8% des mâles cherchent à se reproduire avec d’autres mâles plutôt qu’avec des jolies brebis. Les bergers ne sont pas contents, rapport que c’est pas comme ça qu’on va faire des agneaux prêts à cuire. Un beau gâchis, oui !

Mr Rosseli s’est donc mis à étudier les raisons de ce comportement, et - c’est là que ça se gâte – comment y remédier pour augmenter la production de viande ovine. Depuis l’automne dernier, ces recherches ont suscité des protestations multiples, surtout en Angleterre et en Australie (de par leur tradition ovine ?) sur le thème: on cherche des moyens de prévoir quels moutons seront pédésexuels et/ou de les remettre sur le droit chemin.
Mmmm… ont dit certains: si on peut contrôler les goûts de l’agneau qui gambade dans le frais cresson, pourquoi ne ferait-on pas de même pour le biquet (chicken, en anglais) qui déambule dans le Marais?. Du coup, les pétitions fleurissent telles celle-ci : « Stop the experimental murders of homosexual sheep! “ Martina Navratilova s’en est mêlée, disant que c’est une honte (je résume son propos). Des horreurs ont été proférées du style « ils ouvrent les crânes des moutons vivants pour leur planter des électrodes dans le cerveau » (des médisances, en fait). Des articles du Guardian a et du Herald Tribune ont essayé de « put the record straight » (« mettre le disque dans le droit chemin » dirait-on en français).
La blogosphère anglophone est en ébullition. Elle remplit son rôle de sentinelle citoyenne diront les uns, c’est un instrument d’amplification des rumeurs les plus débiles diront les autres (là je cherche à créer une controverse pour faire exploser la fréquentation de mon blog. Futé, non ?). Globalement, pourrait-on dire, cette histoire fait pas mal de foin (funny, isn’t it ?).

dimanche 11 février 2007

« Little children » (Emma Bovary sur Wisteria Lane?)



Le film « Little children » de Todd Field a été la surprise du jour. J’y suis allé en traînant la patte (franchement, l’affiche vous donne envie d’y aller, mmm ?). Surtout qu’à côté ils jouaient « Une nuit au Musée » que je n’ai pas encore vu. Grrr !. Mais ce film s’avère être étonnamment prenant, bien construit, avec un très bon suspense, Le décor, celui de Desperate Housewives, est familier, avec ses mères de famille obsédées par l’idée de protéger leurs enfants de tout ce qui dévie un tant soit peu de la norme, mais qui fantasment en douce sur le beau gosse du quartier, un père au foyer bien mis de sa personne (Patrick Wilson). Il y a aussi, les inévitables déviances sexuelles des maris impeccables (bien innocentes petites turpitudes, n’allez pas vous imaginer des trucs vraiment hot), le pervers du quartier pourchassé par les bonnes âmes aux motifs pas très clairs, etc… Tout comme sur Wisteria Lane, il y a une voix off (un peu crispante cette voix de vieux schnock, d’ailleurs. N’est pas Mary-Alice qui veut). Il y a quelques scènes d’anthologie : la brochette de mères de famille sur leur banc avec la Bree Van de Kamp locale, la discussion littéraire sur Madame Bovary, le pervers dans la piscine tel le grand requin blanc de Jaws, etc…. Les petits enfants sont à la fois adorables et inquiétants, tout comme les adultes. On croit comprendre que le propos du film est d’ailleurs de montrer que l’on reste enfant toute sa vie (Patrick Wilson qui se rêve en skateur, l’ex-flic qui aurait bien besoin de sa maman, le pervers qui est un tout petit garçon, etc…).


Le pivot de l’histoire est l’idylle entre une de mères au foyer (Kate Winslet, celle qui-est-un-peu différente-des autres, bien sûr) et le père au foyer (Patrick Wilson). Tous deux passionnément amoureux mais aussi coincés par leur dépendance vis-à-vis de leur conjoint qui gagne l’argent du ménage. Il y a plein de personnages secondaires intéressants (la mère du pervers, le copain ex-flic, les footballeurs inquiétants). Le film est long, mais le suspense tient vraiment jusqu’au bout. Mes co-spectateurs n’ont pas aimé la fin. Je ne suis pas du même avis. Je la trouve totalement cohérente avec la réalité : le poids des conventions sociales, le souci du qu’en dira t’on, et le conformisme des banlieues blanches américaines. C’est la fin la plus crédible qui soit, tel est mon avis (OK, sauf peut-être pour le pervers. Je n’en dis pas plus).


Séquence nostalgie : les scènes de la piscine m’ont ramené à ces beaux et chauds étés passés sur les pelouses au bord de l’eau sous les arbres gigantesques à la YMCA de la Upper Main Line en Pennsylvanie,. Ah (m’exclame-je) la lumière et la chaleur des étés américains, quel bonheur ! Je n’ai pas de photos de ces après-midis à la piscine et le site Web de la Y n’en montre que de minuscules alors que l’endroit est spectaculaire. Mais leur choix de photos et leur slogan « We Build Strong Kids, Strong Families, Strong Communities” en disent quand même assez long sur l’ambiance de ces banlieues paradisiaques.

vendredi 9 février 2007

Les yeux bleus



Le livre de Michel Pastoureau « Bleu » raconte l’histoire de la couleur bleue, ou comment cette couleur est devenue, en Occident, la couleur préférée, à la fois la plus élégante et la plus neutre, celle qui ne peut pas être de mauvais goût. Pourquoi nous portons des blue jeans et pas des yellow jeans, pourquoi nous allons au bureau avec une chemise bleu ciel plutôt que rouge pétard, pourquoi les jupes plissées comme-il-faut et blazers sont bleu marine et pas jaune canari ou vert fluo (sauf, peut-être, chez feu Eddie Barclay ?).
Un passage m’a particulièrement laissé songeur: dans la Rome antique, avoir les yeux bleus était une disgrâce physique, « chez la femme, la marque d’une nature peu vertueuse » (bon, OK, je veux bien). « chez l’homme un trait efféminé, barbare ou ridicule ». Alors ça, ça m’a laissé pantois. Les yeux bleus, enfin, surtout ceux de bioutifoul D., certains, ont m’ont toujours empli d’émoi, fait baver d’envie et de concupiscence. Cette inclinaison n’est-elle donc pas parfaitement belle et bonne et naturelle, mais culturelle ?! La société m’a t’elle appris que les yeux bleus sont désirables ? Voilà des pensées bien bouleversantes.


Illustrons le propos avec cette description, toujours tirée du même bouquin, d’un personnage ridicule dans une pièce de Térence (-154 – -159 av. JC) : « un géant obèse, ayant les cheveux roux et crépus, les yeux bleus et le visage pâle comme celui d’un cadavre ». Un peu comme les malheureux ci-dessous j’imagine.
Je voudrais faire remarquer que j’ai dû moi-même masquer les yeux de ces jeunes gens. Je trouve scandaleux que certains mettent des images comme celles-ci sur Internet, pour faire rire sur la difformité de leurs semblables. Eh bien, ça n'est pas drôle. Mettez-leur au moins des lunettes de soleil, on n'est pas des sauvages.

jeudi 8 février 2007

L'anniv à Manu

Joyeux anniversaire, joyeux zanniversaire, joyeux zzaaaanniversaiairre, Manu, joyeux zzzzaaaaanniversaiaiaiaiaiaiaiaire !!!!! Pffft, pffft, pffft. Ouais ! Ouais ! Clap, clap, clap,clap, clap !!!!!


Oui, je sais c'est moyen mais, bon, j'ai pas trop de temps, là, et puis je croyais que c'était vendredi, ton anniv.

lundi 5 février 2007

L’hommage de la nation toute entière




Michel Roux nous a quittés. C'était une figure assez familière, un peu passée quand même, mais surtout aussi la voix inoubliable de doublage en français de Tony Curtis. On a noté tout particulièrement les mots de notre Ministre de la Culture qui, en ce dimanche où la France someillait, a évoqué par un sobre communiqué de bon matin « une grande figure d'un théâtre populaire de qualité ». Rarement hommage aussi pointu aura été rendu par un Ministre de la Culture. On est bien ici dans la lignée de Malraux et de son « Eeeeeeentre iciiiiiiiii, Jeaaaaaaan Mouououououliiin ».


« Théâtre populaire de qualité » : Google en trouve trace « environ 1 120 000 » fois dans la Websphere. On se demande ce que l’ordinateur du Ministère de la Culture a en stock pour l'hommage à Jacques Balutin, Jean Amadou, Pierre Douglas, Marthe Villalonga, Michel Galabru, Rosy Varte, Pierre Mondy ou encore, bien sûr ! Bernard Menez. Va falloir être créatif, coco ! Ceci étant, le site du Ministère de la Culture nous montre que Mr Donnedieu de Vabres sort une quantité impressionnante d’hommages, par toutes saisons, qu’il pleuve ou qu’il vente. On ne peut pas trop en demander non plus.

Ce même site révèle que la belle Gloria Lasson (sic) a eu droit, elle, à « Entrée très jeune au panthéon de la chanson, se produisant encore il y a quinze jours en récital malgré l’âge et la faiblesse, elle nous laisse un magnifique exemple de courage et l’image d’une femme qui a su célébrer la vie Con amor. ».
M'est avis qu'ils devaient passer ça dans la sono du Ministère ce jour-là :


dimanche 4 février 2007

J moins 3



Amis du 7eme Art bonjour. Ceci est un cri d’alarme. Nous sommes à 3 jours de la sortie de la Nuit au Musée avec le Grand, le Magnifique, l’Insurpassable Ben Stiller. Yeesssss !!! Des scènes d’hystérie collectives sont à prévoir. J’espère que Monsieur Sarkozy et ses services ont bien pris la mesure de l’évènement pour que les choses ne dégénèrent pas. On attend avec fébrilité de voir comment Ben nous hissera encore à de tels sommets d’extase que dans la scène de l’urne des cendres de la mémé dans Meet the parents, ou du match de water polo dans le même, ou, (un tel bonheur peut-il se reproduire sur cette terre ?) celle des chiottes de Jenifer Aniston dans Along came Polly, i-nou-bli-able. Concernant ce dernier film, je l’ai offert en DVD à plein de gens à Noël dernier, pour leur faire partager mon émoi. Chose curieuse, je crois qu’il n’a pas été apprécié à sa juste valeur. Comme quoi, il est des expériences humaines impossibles à faire partager. J’ai plein d’idées là-dessus, mais cela nous emmènerait trop loin. En tout cas, moi, mercredi soir, je suis pris. Après la séance de ciné, si on me cherche, je serai sur les barricades aux Champs-Elysées avec les autres fans de Ben. Et si les CRS chargent, nous tomberons en braves.

samedi 3 février 2007

De l'air !!!

Je viens de passer trois heures à écouter des infos à la radio, sans Ségo et sans Sarko. Je n’en reviens pas encore. J’étais en train de faire des préparatifs pour un rôti de porc au lait (et à la sauge, j’en ai ramené de la bonne de chez la cousine), et une petite mousse au citron au mascarpone, quand l’envie m’a pris d’écouter Radio France Internationale. Ahhhhh, le bonheur….. Que des sujets intéressants, que l’on prend le temps de traiter, pas de fiel électoral déguisé sous de la pseudo-information. Trois heures à entendre parler du Liban (qui ne va pas bien), de l’Iran (qui se prépare au pire). Mais aussi du phénomène des crimes rituels en Afrique centrale ; je n’en avais aucune idée, mais dans bien des pays, des cérémonies clandestines s’accompagnent du meurtre rituel d’enfants. Elles ne sont pas dénoncées à cause de la crainte de représailles et de la complicité plus ou moins tacite des autorités. Le père d’une des victimes a créé une association contre ce phénomène. On a aussi parlé de la visite du président chinois en Afrique, et de son silence sur le Darfour lors de sa visite à Khartoum, des espagnols et de l’ETA, et un tout petit peu de l’appel de Chirac pour une agence internationale sur l’environnement. Cette dernière information était donnée avec une distance polie qui en disait assez long sur son impact international. Evidemment, tout ça n’est pas super léger, mais sortir de temps en temps de la futilité dans laquelle nous nous vautrons, aidés en cela par les médias français qui ont toujours quelque chose à nous vendre est rafraîchissant. Il se passe des choses importantes dans le monde, au-delà de notre petit nombril. Prenons l’air, utilisons un vrai et beau service public, écoutons RFI !

jeudi 1 février 2007

Piégés aux Restos du Coeur ?


Vingt et une personnes ont été arrêtées par la police hier soir lors de la distribution de repas par les Restos du Cœur, place de la République.
Les « Les Causes Perdues » (réédité sous le titre "Asmara et Les Causes Perdues") pour voir comment le régime éthiopien a utilisé à des fins politiques, et finalement criminelles, le travail d’ONG venues pour porter secours à la population. On n’en est pas là ? Peut-être. Mais si on en est déjà à ce point, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? A quand des contrôles d’identité à l’entrée des hôpitaux et des crèches ?