Arrivé d’un long voyage à Roissy, je m’installe dans le RER,
attendant que le train démarre. Passe une petite dame qui demande à tout le
monde, en montrant un sac à dos à roulettes posé au milieu du couloir « Il
est à vous, ce sac ? ». Les francophones disent « Non »,
les étrangers se regardent. Visiblement le sac n’est à personne. La dame dit qu’elle
va prévenir le conducteur. Réactions des passagers:
-
Un couple : « Viens, on va dans un autre
wagon, dès fois que ce soit une bombe ».
-
D’autres gens, gênés aux entournures, se regardent, ne
disent rien, mais sortent du wagon avec leurs bagages l’air distrait.
-
Un type avachi : « Non mais ça va pas, non, p’tain ?
Elle va retarder le train, celle-là »
-
Des étrangers : « Oh ! Train does not stop at Châtelet? Yes ?
Ah ! OK, good »
-
Moi : je pense, en silence «Je ne bouge pas. Si ça
n’explose pas j’aurai l’air idiot d’avoir changé de wagon. De toutes façons,
ils vont sûrement évacuer le train, sans doute même la gare ». Faut dire que j’arrivais des USA, et là-bas, ce
genre de chose on le gère avec sérieux, en y mettant le paquet.
Sur ces entrefaites, arrivent posément
deux petites jeunes filles en uniforme de la RATP, toutes pimpantes,
talkie-walkie à l’oreille. Elles regardent le sac à dos, le soulèvent, se
regardent, et disent « boh, c’est sûrement un sac abandonné » et elles
repartent en roulant posément le sac derrière elles. Le train est parti à
l’heure.
Petit quizz: Dans ce court récit, pouvez-vous
identifier : Les crétins dangereux ? Les braves gens ? Les
veules ? Les égoïstes ? Les incompétents ? Les inconscients ? Les imbéciles ? Plusieurs
choix sont possibles pour la même personne.
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