Amusant de voir quels souvenirs cette date du 21 avril
ravive. Celle de la seule fois de ma vie où je ne suis pas allé voter pour une
élection présidentielle. Il faisait très beau ce 21 avril 2002, et puis il
était clair qu’on aurait tout le temps de choisir entre Chirac et Jospin au
deuxième tour, alors pourquoi se bousculer ? D’autant que Jospin ne
donnait pas l’impression qu’il accordait une importance majeure à ce vote-là,
alors, où était l’urgence ? Cela m’a servi de leçon.
Aujourd’hui, je suis allé place de la Bastille, histoire de
ne pas laisser le pavé parisien aux bleu-blanc-rose de Frigide Barjot et de feu
Mgr Lefebvre. J’avais la pancarte ci-contre. Les quidams respectent les porteurs
de pancarte, sans doute de peur de tomber sur des fous furieux. Ils n’osent pas
trop s’approcher, certains demandent la permission de prendre en photo, d’autres
le font en douce. Plusieurs personnes m’ont félicité pour le bon goût de mon œuvre,
je les en ai bien civilement remerciés. Un jeune couple m’a interviewé, et je
leur ai expliqué qu’on n’avait rien écrit de plus beau depuis deux siècles :
Liberté de s’aimer, Égalité devant la loi, Fraternité envers ceux qui sont
différents de nous.
Il y avait de tout à cette manif’ des
anti-anti-mariage-pour-tous. Une belle diversité. Le pompon du slogan est
quand même celui d’un tout petit couple ratatiné, en imperméable, bras
dessous-bras dessus, déambulant doucement avec un petit fanion minable qui
disait « Foutez-leur la paix ». Tout simplement admirable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire