dimanche 18 février 2007

La vie des autres


Après avoir hésité jusqu’à la dernière seconde à prendre un billet pour La Môme, dont on ne m’a pas dit que du bien, je me suis finalement allé voir La vie des Autres (Das Leben der Anderen) de Florian Henckel von Donnersmarck. L’histoire est celle d’intellectuels est-allemands surveillés par la Stasi pour des motifs plus ou moins nets : la défense du socialisme (rien à dire), la concupiscence d’un Ministre (ça ne se voit plus depuis la chute du Mur, des choses pareilles), la soif d’avancement d’un petit chef (idem). L’ambiance est maronnasse, les coiffures approximatives, les tronches bouffies, les yeux cernés, les vêtements clairement pas haute-couture, et les Trabant bien rares dans des rues luisantes et mal éclairées. Jusque là, rien d’inattendu. Les choses commencent donc de façon classique avec les portes de prison qui claquent, l’humidité qui suinte des murs, les flics antipathiques, etc… Progressivement, le scénario se complique quand l’agent de la Stasi chargé de surveiller un des écrivains chéris du régime commence à mélanger les genres. Je n’en dirai pas plus sur l’histoire, je ne suis pas comme certains critiques qui vous racontent le film ; des gens pareils sont la honte de la profession.
Simplement dire que ce film montre rapidement rien n’est aussi simple qu’il n’y paraît. Le scénario aurait pu verser dans le misérabilisme ou l’indignation à bon compte (pas bien compliqué : les spectateurs d’aujourd’hui sont dans le camp des "bons", ils savent ce qu’il y avait derrière les idéaux socialistes, et comment l’histoire de la RDA a finit). Les acteurs sont excellents, le suspense bien entretenu. Les motivations psychologiques des deux principaux protagonistes ne sont pas totalement claires, mais sans doute cela s’appelle t’il tout simplement de l’humanité. Ce qui aurait pu verser dans un hymne à la bonté (allez voir le film, vous comprendrez l’allusion) est une œuvre bien plus riche et bien plus dérangeante.

On sort de là content d’avoir vu un très bon film mais aussi, je crois bien, lâchement soulagé de ne pas avoir vécu dans des circonstances où il faut choisir entre la peste et le choléra, et en payer le prix jusqu’à la fin de ses jours.

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