dimanche 29 août 2010

L'employé du mois

A Melbourne, je me suis acheté une paire de chaussures en cuir de kangourou. L’étiquette indiquait que le cuir de kangourou est particulièrement souple, mais aussi extrêmement résistant car la bête est censée vivre dans « l’un des environnements les plus difficiles au monde ». Wow ! Comme Indiana Jones, pareil.
Mais l’argument qui m’a vraiment convaincu d’acquérir ce très bel objet a été celui du vendeur: « These shoes are great to walk ». Extraordinairement perspicace, ce vendeur.

mercredi 25 août 2010

Nouvelle Zélande 2010 : l'essentiel

Vous êtes une multitude insistante qui me demandez « Et ces quelques jours à Christchurch, c’était comment ? ». En vrac et en 10 points, voilà comment c’était :
1. Vide. Des paysages magnifiques, sur une échelle gigantesque, des montagnes, des vallées, des baies, des prairies escarpées. On distingue quelques routes qui montent à l’assaut des collines et des montagnes, de longues rivières, mais pas une maison en vue, pas un être humain, du vide, partout, et c’est très beau.
2. Moutonné. Des tas, des tas, des tas de moutons et de jolis petits agneaux, mais aussi quelques belles vaches noires, des alpagas, des autruches et des cochons, tout çà en semi-liberté. Ca donne un meilleur goût à la viande. Une brebis essayait de mettre bas dans un grand champ paradisiaque au bord de la mer à Diamond Bay, nommée ainsi par le capitaine Cook, pour les reflets du soleil sur l’eau. Le fermier a déboulé d’un chemin en hauteur à travers champs sur un quad pétaradant, l’a embarquée, attaché visiblement occise et sans agneau en vue, à l’arrière de sa machine. Une brebis vaut dans les 10 Euros, le vétérinaire nettement plus, alors voilà.
3. British. L’Angleterre au bout du monde: Princess Margaret Hospital, Marlborough Street, Wellington road, etc…, etc... Des bâtiments victoriens et des pelouses. Les lycéens en uniforme d’hiver: blazer pour tous et jupe écossaise jusqu’aux chevilles ou bermuda bleu marine. Des femmes décidées aux dentitions bien affirmées, des hommes burinés par le plein air, le rugby et la bière. C’était bien la peine d’aller si loin.
4. Nature (1). Au fond de la brousse, une épicerie-station service. Quelques magazines, dont deux dédiés à la chasse au cochon : « Pig Hunting » et « More Pork ». Un pays de gars rudes et de cochons sauvages. « More pork !, More pork ! » est, paraît-il, le chant d’un oiseau étrange de ces contrées. Clin d’œil, donc, aux amis de la nature.
5. Nature (2). Des possums roux écrabouillés au bord des routes. Ces mignons maruspiaux pullulent, alors, comme leur fourrure est extra douce on en fait des chaussettes, des lainages et des pantoufles. Le mélange poils de possum et laine de mérinos fait des pulls doux et chauds. Et tellement originaux dans nos contrées. Ils livrent dans le monde entier, me consulter pour l’adresse.
6. Nature (3). Des tas de plantes exubérantes, des arbres immenses de toutes sortes, des buissons qui font le dos rond face au vent. Tout ça donne du vert dans toutes ses nuances, du jaune, du fauve, du gris, du mauve, du noir. On voit des oiseaux bizarres et plus ou moins en voie d’extinction se balader dans les champs ou voleter entre les fougères arborescentes avec des chants étranges. Deux norvégiens se sont amusés à tirer des pigeons indigènes, espèce protégée. Ils se sont enfuis avant de se faire coffrer mais ils risquent l’arrestation à tout moment s’ils s’aventurent hors de la Norvège. Non mais.
7. Rugbeux. La vidéo des consignes de sécurité d’Air New Zealand, avec les All Blacks qui reprennent les instructions de l’équipage dans un avion plein de supporters en
délire (attendre la fin de la vidéo). Les néo-zélandais semblent un peu lourds avec le rugby (et la bière), mais au moins les passagers lèvent le nez pour voir la vidéo.
8. Civilisé. Une circulation routière des plus fluides (voir point 3), et cette aimable coutume qui veut que le véhicule le plus lent se gare dès qu’il le peut pour laisser passer les plus rapides. Les cantonniers qui n’arrêtent pas de réparer les effondrements de terrain sur les routes échangent des saluts avec tous les automobilistes qui passent. Une vraie vie villageoise, quoi.
9. Pas super fun. Les restaurants ferment à 20 heures. Le néo-zélandais aime dîner tôt, très tôt. Seuls les restaurants indiens restent ouverts pour les dépravés et pour les plats à emporter. Attention donc à la famine. Et à la panne d’essence, le pompiste aussi se couche tôt.
10. Grandiose. Le ski avec les perroquets (des « kia », je crois bien), de gros patapoufs vert sombre mais avec une belle couleur orangée sous leurs ailes, à Porters, station des plus basiques, accessible en 4x4, équipée à la rude (tire-fesses jusqu’en haut, 2 personnes ensemble, assez casse-gueule). Les perroquets aiment bien bouffer le plastique des essuie-glaces et voler les sandwiches, mais ils volent aussi au dessus des pistes et font la course avec les skieurs. Les Southern Alps traversant l’île du Sud de bas en haut, on a, depuis le haut des pistes, des vues extraordinaires et simultanées sur les deux cotés de la chaîne montagneuse, jusqu’à la mer ! Grandiose.

mercredi 11 août 2010

Roumanie 2010: l'essentiel

Vous êtes très nombreux à me demander « alors ces vacances en Roumanie c’était comment ? ».

Merveilleusement organisées par Mme BBGS, ces vacances peuvent se résumer de la façon suivante :
- Les roumains ne sont pas des Roms. C’est important de ne pas confondre. D’autant qu’un « roumain » peut-être, plus souvent que l’on ne le pense, hongrois ou allemand. Il y a aussi des Roumains en Ukraine, en Biélorussie, en Gagaouzie, pas mal ont été exilés en Sibérie, beaucoup travaillent en Espagne, enfin c’est très compliqué à vous expliquer et c'est délicat.
- Le roumain n’est pas super expansif pour un latin, mais il est aimable, et convivial : à la porte de bien des maisons de village, un banc est installé pour deviser entre voisins, regarder passer les gens, dire du mal de son prochain et longuement commenter l’actualité. Il y a même bien des villages où le banc est sous un auvent pour que la conversation ne soit pas arrêtée par une averse, ce qui serait dommage.
- La langue (latine pour l’essentiel) est assez compréhensible, beaucoup de gens parlent le français, mêle si les jeunes parlent plus souvent l’anglais que notre belle langue. Un sabir franco-espagnolo-italien permet de s’en sortir sans problème. Contrairement à une idée reçue, fromage ne se dit pas fromagescu, mais cascaval.
- Les campagnes sont magnifiques, avec de grandes forêts touffues (Brokeback Moutain a été tourné en Roumanie, on ne le sait pas assez), une belle biodiversité avec des tas d’herbes et de fleurs de toutes sortes (je n’hésiterai plus à acheter du miel roumain), et des centaines de milliers de meules de foin entièrement fauchées à la main.
- La nourriture n’est pas, comment le dire charitablement ?, une priorité majeure dans la tradition roumaine. On mange pour se faire plaisir, certes, mais surtout pour avoir plein de calories à dépenser en fauchant le foin entièrement à la main. On n’oublie pas non plus de s’hydrater, la bière est là pour ça. Enfin, pour réchauffer le cœur avant d’aller faire les foins, il y a la palinca, eau de feu dans laquelle on laisse mariner des myrtilles ou des cerises (abusivement appelée Schlovetni dans le « Père Noël est une ordure »).
- La nature, absolument magnifique, je crois l’avoir indiqué, peut être violente. Nous avons essuyé un orage dantesque avec torrents de boue, etc… Du coup, mon retour en train de 294 km a duré 7 heures au lieu de 5 (c’était un train Rapide) pour cause de travaux majeurs sur les voies.
- Le roumain, mais aussi la roumaine, conduit de façon virile. Qu’il roule en R12 (en tant que majorité, pauvre mais honnête), ou en Mercedes (en tant que rare mais odieux trafiquant), le roumain se rit des lignes blanches. Mais il respecte scrupuleusement les passages piétons, et ça c’est très bien !
- Les commerces de proximité abondent. Pas de ces chaînes odieuses qui défigurent et affadissent nos centres-villes, non. En revanche, il y a foison de « Magazin Alimentar », épiceries bordéliques ouvertes en permanence dans lesquelles ont trouve des trucs à boire et à manger (en particulier des gaufrettes) et aussi des "Magazin Mixt" qui vendent des gaufrettes, naturellement, mais aussi plein de trucs utiles pour construire une maison, tuer le cochon, creuser une mine à l’explosif, ou abattre des arbres.
- Les animaux sont toujours les bienvenus. Il y a des chiens partout, des chats idem, des chevaux dans les campagnes pour tirer les nombreuses charrettes et quantité de poules surveillées de près par des coqs magnifiques et soupçonneux. Toutes ces bêtes sont matinales. Ne pas oublier les boules Quiès si l’on aime dormir après 4 heures du matin.
- La religion se porte bien. Ne manquer sous aucun prétexte de visiter les splendides monastères anciens du Neamt et de la Bucovine, et les églises en bois peints du Maramures (prononcer le Maramourèche pour briller en société). Eh bien, en plus de tous ces splendides monuments anciens, toujours utilisés, il y a des dizaines d’églises et de monastères pharaoniques en construction. Le clergé est gras et prospère se porte bien et les fidèles sont généreux.
- L’hébergement est facile : il y a chambres d’hôtes à tous les coins de rue (indiqués par le signe « cazare »), plein de petits hôtels (« pensione ») et les prix sont des plus modérés (25 Euros par nuit en demi-pension dans les cazare haut de gamme). Mais les coqs et les chiens ne sont jamais loin.
- Les billets de banque sont jolis et lavables. Une TVA à 24% explique sans doute pourquoi les échanges en liquide sont appréciés. Mais il n’y a pas d’arnaque organisée, sauf à Bucarest où il faut bien regarder sur la portière le tarif du taxi au kilomètre qui peut varier du simple au double pour exactement le même genre de voiture: la plupart sont à 1,30 lei/km, celui que j’avais hélé était à 3,50 lei/km, mais nous avions convenu d’un prix d’ami avant la course « Good price for you, good money for me, my friend ». Vive l’amitié franco-roumaine !