dimanche 15 novembre 2015

Leur faudrait une bonne guerre

J'ai ouvert ce blog à une époque où je n'imaginais pas y parler de choses aussi tristes que les thèmes de ces derniers billets. Il ne faudrait pas que cela devienne une habitude. 
Espérons que les assassinats de vendredi ne vont pas atteindre leur but. Bien sûr, il faut éradiquer les criminels, aller les tuer où qu'ils soient (jusque dans le chiottes comme disait un penseur contemporain), mais il faut aussi résister à la tentation de sur-réagir en agressant des gens qui ne sont pour rien dans cette imbécillité apocalyptique, et provoquer une guerre de religion en France. Avant nous, depuis des millénaires, sans doute aucune autre génération n'a connu une période de paix comme celle que nous avons connu, sans guerre sur notre sol. La bulle de confort dans laquelle nous vivons a déjà beaucoup duré, réjouissons nous d'avoir vécu cela et essayons de préserver cette exception historique le plus longtemps possible.
Quand à moi, il faudra vraiment que je pense à alimenter ce blog avec des choses légères et pétillantes, ce sera la meilleure réponse à jeter à la face des barbares !

samedi 5 septembre 2015

Un pays de pré-retraités

J'avais abandonné ce blog le 11 janvier 2015, jour que nous avions cru être un jour qui marquerait l'histoire de France, ou au moins, celle du début des années 2000. Pour être honnêtes, nous avions quand même nos doutes. Ils sont confirmés au delà de nos pires craintes.
Alors que la presse publie la photo du « dormeur du mal », le petit garçon syrien noyé sur une plage turque, un sondage indique qu'une majorité de français est opposée à l'accueil de réfugiés syriens. Des ré-fu-giés, des gens qui fuient une guerre épouvantable. Eh bien, non, nous autres français avons assez de problèmes comme ça. Trop de chômage, pas de logements, pas assez d'allocs pour tout le monde donc, non. La patrie des droits de l'homme, la fille aînée de l'Eglise préférerait, tout bien considéré, que les réfugiés syriens aillent se réfugier ailleurs, ou bien qu'ils disparaissent en mer, c'est triste mais on a assez de soucis comme ça. Le Liban compte 1,2 millions de réfugiés syriens pour 4,5 millions d'habitants. Rapporté à la démographie française, cela correspondrait à 15 millions de réfugiés en France. On a un peu de temps avant d'atteindre ce niveau.
Nous avons cru le 11 janvier que la France de la Liberté, Égalité, Fraternité, surtout de la Fraternité, était une valeur sûre. Eh bien, non, nous préférons jouir de notre confort, de nos revenus réguliers ou de nos allocations variées, toutes choses pas bien brillantes, bien sûr, car nous sommes un pays en déclin, nos campagnes se vident, les jeunes n'ont aucun avenir, nos villes se clochardisent, mais, enfin, c'est chez nous ! Nous sommes une nation de pré-retraités. Les pré-retraités espèrent bénéficier, un peu minablement, d'un système périclitant qui les fait mettre de côté par leurs entreprises, payés à ne rien faire, en attendant d'atteindre, par la seule grâce du temps qui passe, le Saint Graal la Retraite, la magique Retraite, payée par la communauté nationale. Le pré-retraité est souvent bien déprimé car il tourne en rond, mais il jouit de son bon droit à profiter du système. Il est craintif car il sait bien que c'est un système intenable qui ne pourra pas durer. Il espère juste qu'il tiendra assez pour lui. Il en a un peu honte, bien sûr, mais il n'est pas responsable du système.

La France qui tourne le dos aux réfugiés est un pays de petites gens médiocres, encouragée par des politiciens bas de plafond, au premier rang desquels Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen. Un pays de pré-retraités peureux de tout. Je sais de quoi je parle, j'ai l'âge pour ça.

dimanche 11 janvier 2015

Au revoir ?

Je me demandais comment je devais clôturer ce blog. La journée d'aujourd'hui me donne l'occasion de le faire correctement.
Les marches partout en France ont été des moments uniques d'unité, de partage et de bienveillance. C'était inespéré, c'était l'humanité, c'était la France dans ce qu'elle peut avoir de plus beau. Je sais bien que rien n'est réglé sur la façon dont on doit gérer la folie meurtrière de quelques imbéciles. Je sais bien que le drame que vient de vivre la France est bien peu de choses par rapport a ce que vit la Syrie, le Nigeria, l'Irak ou la Corée du Nord. Je sais bien que le courage de défiler en démocratie par un beau dimanche d'hiver n'est rien par rapport au courage de milliers d'êtres humains qui affrontent au quotidien la barbarie. Je ne sais pas comment cette journée passera à l'Histoire. Peut-être comme un moment de grande naïveté collective. Si c'est le cas, je suis heureux d'avoir été un naïf parmi autant d'autres.
Au revoir ?