mercredi 29 février 2012

La prophétie

Ce 29 février est une journée d’extra-lucidité. Je vois, je vois, je vois… Je vois que le lendemain des élections l’UMP va se retourner comme un seul homme contre Sarkozy. Ils vont soudain se souvenir qu’il leur a fait perdre les élections régionales, les élections Européennes, les élections sénatoriales. Qu’il a nommé ministres des gens qui n’avaient rien à voir avec l’UMP, juste pour faire son malin, au lieu de caser ceux qui l’ont soutenu toute leur vie. Brutalement, la vérité va surgir : ce type va nous faire perdre aussi nos sièges de députés. Panique, haro sur le baudet, Sarkozy dégagé va faire de l’argent dans le nucléaire et c’est Copé (qui avait bien dit depuis le début que Sarko n’était pas le bon cheval) qui va essayer de récupérer la mise. Voilà, je vous livre cette fine analyse absolument exclusive, afin que nul n’en ignore.
Note pour moi-même : se rendre à l'évidence: Sarkozy ne sera pas toujours là pour alimenter ce blog. Envisager une reconversion. Des photos de petits chats, ça intéresserait les gens, ça.

vendredi 17 février 2012

Que ferais-je sans toi?

«Quand on dit à la presse anglaise qu'on est libéral et quand on vient expliquer aux Français que l'ennemi, c'est la finance, on ment, on ment matin et soir, et ce mensonge n'est pas à l'honneur de celui qui le professe». Sarkozy Nicolas, Grand Discours du 17 février 2012
Moi j'aime bien, ça me fait des billets tout prêts. Mais c'est quand même à se demander ce qu'il avait choisi comme première langue.

mercredi 15 février 2012

Le bon client (2)

"Si j’ai DÉCIDÉ d’être candidat à l’élection présidentielle, c’est parce que j’ai des choses à dire aux français, j’ai des propositions à leur faire, et que les changements que nous avons engagés, dans les 5 années qui viennent, il FAUT que les français comprennent que la question essentielle qui est posée, c’est celle que si la France est forte, ils seront protégés."
Nicolas Sarkozy, 1 minute 52 de l'intervention du 15 février 2012 sur TF1

Le bon client

Ce soir, Sarkozy annonce sa candidature. C’est sur TF1, et c’est Sarkozy, 2 bonnes raisons de faire autre chose, à ce moment-là. Pourtant, c’est un super bon client des médias, même LE super bon client, sûr de faire vendre du papier et du temps d’antenne.
Il faut dire qu'il nous aura tout fait. Banalisé des idées qui auraient fait bondir toute personne sensée il y a 5 ans (un référendum sur les chômeurs, des enfants raflés pour les statistiques, des Roms stigmatisés). Il a nommé des traîtres et des crétin(e)s notoires et vulgaires à des postes ministériels (trop de noms pour les citer). Il a supprimé la pub à la télé car c'était vraiment important. Il n’a aucune vision politique, aucune constance, juste le sens de la communication et de l'esbroufe. Il n’a mené aucune réforme sérieuse, mais creusé le déficit en communiquant sur la rigueur. Il nous a fâchés avec des pays qui ne demandaient rien. Il a courtisé des dictateurs et joué à la guerre en Libye.
Dire que dans deux mois, c’est fini tout ça. Toute une partie de la presse va devoir repenser son modèle économique. Sans parler de toute une partie de la blogosphère. Et ça, ça m’inquiète beaucoup.

mercredi 8 février 2012

Le bon sens

Le propos de Claude Guéant « Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas » ne devrait étonner personne. Monsieur Claude est un pilier du Café du Commerce de l’UMP qui cherche à faire revenir la clientèle repartie chez Le Pen Père & Fille. Dans ce café, on n’est pas du genre à finasser en pesant des mots comme « civilisation », « régime », « époque » ou « coutume ». On dit les mots comme ils viennent, comme les vrais gens qui savent bien ce qu’on veut dire sans chercher la petite bête. Le ton du café est donné par le tenancier, le fort en gueule, le comique, celui qui crée l’ambiance.
Dans ce rôle, Sarkozy est irremplaçable. En bon patron de bistrot il ajoute l’ignominie à la bêtise : ce qu’a dit Claude Guéant, « c’est du bon sens ». Et voilà. Une bonne monstruosité, ça fait rigoler la clientèle et ceux qui sont pas contents, y ont qu’à aller en face.

dimanche 5 février 2012

L'invention du sauvage au Musée du Quai Branly

Malgré les frimas et un mauvais rhume, je me suis traîné hier jusqu’au musée du Quai Branly. Le billet coupe-file est un affront aux principes d’égalité et de fraternité républicains. Mais il m’a permis d’éviter la file d’attente en plein vent qui piétine sous ce bâtiment moche fait de morceaux de plastique collés de façon précaire les uns aux autres. L’intérieur était conforme à mon souvenir : sombre, confus, un capharnaüm de bricoles de tout poil et de toutes provenances qui fait plus penser à la galerie d’un marchand pressé de proposer des articles ethniques pour toutes les bourses et tous les goûts, qu’à un musée destiné à l’élévation de l’âme. L’endroit a tout de même été conçu avec l’aide désintéressée d'un marchand d’ « arts premiers » parisien, grand ami de Jacques Chirac.
L’exposition « Exhibitions - L’invention du sauvage » parle de « l’exhibition du sauvage » avec deux grands volets : les phénomènes de foire à travers les siècles (femmes à barbe, enfants siamois, géants et autres monstruosités) et la mise en scène de spécimens humains exotiques tels que les indiens de Buffalo Bill et les canaques de l’Exposition Coloniale de 1931. Il y a là moult affiches de cirque et d’expositions itinérantes pressant le badaud de venir voir par lui-même la monstruosité et la sauvagerie, souvent concupiscente et dénudée. L’exposition se finit par un film qui insiste lourdement sur le fait que tout ce que l’on vient de voir n’est pas bien du tout, et qu’il ne faut pas se moquer de la différence de son prochain. C’est une précaution bien nécessaire, des fois que le visiteur n’ait pas tout compris et regrette une époque aux mœurs plus simples. Tout ceci m’a bien éclairé. Je vais d'ailleurs vérifier que l’exposition sur Pompéi au Musée Maillol n’élude pas le fait que les droits syndicaux des gladiateurs n’étaient pas totalement respectés et que le Sénat romain faisait peu de cas de la parité homme-femme. Il est important d’être vigilant sur ces choses-là.