lundi 9 juin 2014

Envoie du rêve !

Il parait que 73 % des jeunes français sont attirés par les métiers de la Fonction Publique. Il faut dire que les publicitaires ont bien cerné le prototype du fonctionnaire idéal. Ils savent bien ce qui fait rêver les jeunes.


mardi 3 juin 2014

L'abdication (séquence nostalgie)

Je ne sais pas bien pourquoi la nouvelle de l'abdication de Juan Carlos m'a rempli d'émotion. Pourtant, je verse rarement une larmichette sur Point de vue - Images du Monde, je n'ai jamais rencontré JC, ni connu quelqu'un qui le connaissait. Sans doute cela me ramène à l'époque où l'Espagne m'enthousiasmait, l'Espagne des vacances, du dépaysement total, de la littérature latino-américaine en plein boom dans les années 70. Je me souviens que les adolescents de la bourgeoisie valencienne avec qui je traînais (à l'époque, il n'y avait que les grands bourgeois espagnols qui pouvaient prendre des vacances, même au pays) l'appelaient « el tonto », « el idiota congenital ». C'était l'année de la mort de Franco. Les pesetas étaient de pièces sévères, un peu inquiétantes, qui portaient encore le profil du caudillo « Por la gracia de Dios » d'un côté et « Una, grande, libre » de l'autre, avec le faisceau, le joug et les flèches de la Phalange.
Juan Carlos était un personnage falot, soupçonné d'avoir été choisi par Franco à cause de son imbécillité et dont les bonnes langues prédisaient l'impuissance à faire quoi que ce soit de bien. Un personnage bien loin du sauveur de la démocratie qui a impressionné le monde lors du coup d’État de Tejero en 1981. C'était l'époque où je ne me lassais pas de relire le premier article de la constitution de 1978 que je trouvais magnifiquement écrit et sonnant superbement à l'oreille « España se constituye en un Estado social y democrático de Derecho, que propugna como valores superiores de su ordenamiento jurídico la libertad, la justicia, la igualdad y el pluralismo político. ». Bref, j'étais un peu exalté. 
L'abdication de Juan Carlos est donc finalement juste un signe de plus du temps qui passe, ce qui ne met jamais tellement en joie. J'ai, bien sûr, écouté son allocution télévisée. J'espérais un grand moment, un discours qui ferait date, un testament politique du plus haut niveau, de l'éloquence, de la grandeur. Las, le texte était plat, convenu, dit sans aucune émotion ni trace d'humanité. La chute du discours est totalement minable "Je garde et garderai toujours l'Espagne au plus profond de mon cœur". Non mais, allo, quoi? C'est quoi cette chute ? C'est avec ça qu'il espère laisser une trace dans l'Histoire? Je préfère ne pas me demander si les petits cons valenciens des années 70 n'avaient, peut-être, pas complètement tort. Gardons plutôt nos illusions d'antan.