dimanche 1 octobre 2023

 A tout hasard.

Je poste ce message ici au cas où cela permette de montrer que ce blog est toujours vivant. Bien sûr il est un tout petit peu en jachère, mais cela me ferait de la peine qu'il ferme. Je pense surtout aux archéologues du futur qui seront sûrement bien intéressés par l'étude de son contenu.

Voilà, l'espoir fait vivre.

Au plaisir

Sincèrement votre

Sameplayer 

PS: j'ai complètement oublié comment on poste des photos sur ce blog. Je suis sûr que vous ne m'en voulez pas.

jeudi 12 novembre 2020

Hommage

Mon premier hommage au général de Gaulle s’est passé dans une niche à chien. Dans ma famille de pieds-noirs d’Algérie, de Gaulle n’était pas très bien vu. On lui reprochait, comment dire?, la façon dont il avait géré la relation franco-algérienne. Ma grand-mère l’appelait « ce chameau de de Gaulle ». Lorsqu’il apparaissait à la télévision, un adulte se levait et éteignait « le poste » (la télécommande était un objet de science-fiction à l’époque). Le jour où le général, dans sa DS noire, avait fait une halte dans notre patelin, ma maman avait refusé d’accompagner les enfants de l’école maternelle à la cérémonie. Je suis descendu avec les autres maîtresses et les autres gamins faire fête au grand homme. Je devais être haut comme 3 pommes, je n’ai rigoureusement rien vu. Maman, elle, était restée à l’école, avec beaucoup de dignité. Bref, CDG n’était pas en odeur de sainteté à la maison et, en tant qu’enfant éveillé pour son âge, je savais qu’il faisait partie des noms à ne pas prononcer. Un jour, il est mort, la télévision en a parlé et aussi le journal que l’on recevait à la maison. C’était l’Aurore, journal conservateur, dans lequel Pierre Desproges avait une colonne humoristique. J’avais 10 ans, et quand on a 10 ans on a envie d’être un héros. J’ai donc collecté pendant 2 ou 3 jours les numéros de l’Aurore qui parlaient du décès du grand homme, en douce, pour éviter les ennuis. Tout le monde se fichait que je lise les articles sur de Gaulle dans le journal, mais je ne le savais pas. Et je suis allé me cacher dans la niche du chien, un endroit humide, obscur et pestilentiel sous un escalier extérieur, muni de mes journaux. Et là, par un lugubre jour de novembre sarthois, à la lumière tremblotante d’une bougie, j’ai pieusement lu les faits et gestes du Grand Homme tels que l’Aurore les relatait. Planqué dans ma niche avec ma bougie, j’étais un résistant, et cela m’a fort exalté. Aujourd’hui, on honore la mémoire du libérateur autour duquel la Nation reconnaissante se blottit avec affection. Il m’a semblé important livrer ce témoignage d’un contemporain du Général. Pour servir l’Histoire.
L’image contient peut-être : 1 personne, debout, costume et intérieur
Catherine Roblin, Laurent Gerard Ferron et 10 autres personnes
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dimanche 15 novembre 2015

Leur faudrait une bonne guerre

J'ai ouvert ce blog à une époque où je n'imaginais pas y parler de choses aussi tristes que les thèmes de ces derniers billets. Il ne faudrait pas que cela devienne une habitude. 
Espérons que les assassinats de vendredi ne vont pas atteindre leur but. Bien sûr, il faut éradiquer les criminels, aller les tuer où qu'ils soient (jusque dans le chiottes comme disait un penseur contemporain), mais il faut aussi résister à la tentation de sur-réagir en agressant des gens qui ne sont pour rien dans cette imbécillité apocalyptique, et provoquer une guerre de religion en France. Avant nous, depuis des millénaires, sans doute aucune autre génération n'a connu une période de paix comme celle que nous avons connu, sans guerre sur notre sol. La bulle de confort dans laquelle nous vivons a déjà beaucoup duré, réjouissons nous d'avoir vécu cela et essayons de préserver cette exception historique le plus longtemps possible.
Quand à moi, il faudra vraiment que je pense à alimenter ce blog avec des choses légères et pétillantes, ce sera la meilleure réponse à jeter à la face des barbares !

samedi 5 septembre 2015

Un pays de pré-retraités

J'avais abandonné ce blog le 11 janvier 2015, jour que nous avions cru être un jour qui marquerait l'histoire de France, ou au moins, celle du début des années 2000. Pour être honnêtes, nous avions quand même nos doutes. Ils sont confirmés au delà de nos pires craintes.
Alors que la presse publie la photo du « dormeur du mal », le petit garçon syrien noyé sur une plage turque, un sondage indique qu'une majorité de français est opposée à l'accueil de réfugiés syriens. Des ré-fu-giés, des gens qui fuient une guerre épouvantable. Eh bien, non, nous autres français avons assez de problèmes comme ça. Trop de chômage, pas de logements, pas assez d'allocs pour tout le monde donc, non. La patrie des droits de l'homme, la fille aînée de l'Eglise préférerait, tout bien considéré, que les réfugiés syriens aillent se réfugier ailleurs, ou bien qu'ils disparaissent en mer, c'est triste mais on a assez de soucis comme ça. Le Liban compte 1,2 millions de réfugiés syriens pour 4,5 millions d'habitants. Rapporté à la démographie française, cela correspondrait à 15 millions de réfugiés en France. On a un peu de temps avant d'atteindre ce niveau.
Nous avons cru le 11 janvier que la France de la Liberté, Égalité, Fraternité, surtout de la Fraternité, était une valeur sûre. Eh bien, non, nous préférons jouir de notre confort, de nos revenus réguliers ou de nos allocations variées, toutes choses pas bien brillantes, bien sûr, car nous sommes un pays en déclin, nos campagnes se vident, les jeunes n'ont aucun avenir, nos villes se clochardisent, mais, enfin, c'est chez nous ! Nous sommes une nation de pré-retraités. Les pré-retraités espèrent bénéficier, un peu minablement, d'un système périclitant qui les fait mettre de côté par leurs entreprises, payés à ne rien faire, en attendant d'atteindre, par la seule grâce du temps qui passe, le Saint Graal la Retraite, la magique Retraite, payée par la communauté nationale. Le pré-retraité est souvent bien déprimé car il tourne en rond, mais il jouit de son bon droit à profiter du système. Il est craintif car il sait bien que c'est un système intenable qui ne pourra pas durer. Il espère juste qu'il tiendra assez pour lui. Il en a un peu honte, bien sûr, mais il n'est pas responsable du système.

La France qui tourne le dos aux réfugiés est un pays de petites gens médiocres, encouragée par des politiciens bas de plafond, au premier rang desquels Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen. Un pays de pré-retraités peureux de tout. Je sais de quoi je parle, j'ai l'âge pour ça.

dimanche 11 janvier 2015

Au revoir ?

Je me demandais comment je devais clôturer ce blog. La journée d'aujourd'hui me donne l'occasion de le faire correctement.
Les marches partout en France ont été des moments uniques d'unité, de partage et de bienveillance. C'était inespéré, c'était l'humanité, c'était la France dans ce qu'elle peut avoir de plus beau. Je sais bien que rien n'est réglé sur la façon dont on doit gérer la folie meurtrière de quelques imbéciles. Je sais bien que le drame que vient de vivre la France est bien peu de choses par rapport a ce que vit la Syrie, le Nigeria, l'Irak ou la Corée du Nord. Je sais bien que le courage de défiler en démocratie par un beau dimanche d'hiver n'est rien par rapport au courage de milliers d'êtres humains qui affrontent au quotidien la barbarie. Je ne sais pas comment cette journée passera à l'Histoire. Peut-être comme un moment de grande naïveté collective. Si c'est le cas, je suis heureux d'avoir été un naïf parmi autant d'autres.
Au revoir ?
 

dimanche 26 octobre 2014

La petite amie

Les journaux français parlent de la femme qu'a tué Oscar Pistorus comme sa « petite amie ». Comme c'est délicat ! Feue Reeva Steenkamp n'a pas droit au terme « fiancée » (faute de bague adéquate), « femme » (ben non, Monsieur le curé n'a pas béni la chose), « concubine » (Doux Jésus, quelle horreur!), ni « amie » (ça fait trop Facebook). Les jounaux anglo-saxons parlent d'elle comme la « girlfriend », c'est tout de même moins culcul que « petite amie ». La presse française a encore de ces pudeurs qui nous ramènent à une autre époque. L'époque de l'expression « c'est sa bonne amie » ou « c'est son bon ami » qui nous faisait tellement ricaner à l'école maternelle. Il y a quelque temps de cela.

jeudi 11 septembre 2014

11 septembre : la manipulation

Et voilà, en cette date anniversaire, Obama fait une déclaration de guerre à l’État Islamique. Pourquoi ? Parce que deux journalistes américains ont été décapités et que l'opinion américaine s'est indignée. Cette réaction de l'opinion était-elle prévisible ? Oui. L'Etat Islamique est-il constitué d'abrutis barbus, ignares et sans culture ? Bien sûr, mais pas seulement, ils ont aussi des stratèges qui connaissent bien les moyens de communication et la façon dont les opinions occidentales peuvent être manipulées. Les décapitations ne sont donc pas le fait d'abrutis, mais de gens qui savent très bien ce qu'ils font. Comme savent très bien ce qu'elles font l'Arabie Saoudite et les pétromonarchies sunnites qui financent l’État Islamique contre les chiites d'Iran, d'Irak et d'ailleurs. Ce sont donc elles, alliées des USA, qui, très probablement ont entraîné les USA dans cette guerre. Et comme les alliés de nos alliés sont nos alliés, nous sommes dans de bonnes mains.