samedi 22 février 2014

Ils sont vraiment très, très, forts

Un nouveau film israélien, «Bethléem», est à l'affiche, je me précipite, d'autant que l’œuvre
en question a été largement primée. C'est l'histoire d'un jeune palestinien qui travaille pour les services secrets israéliens et est tiraillé entre sa famille, ses amis, et sa vie d'agent double. Tout au long du film, qui n'est pas mauvais, j'ai eu une bizarre impression de déjà vu. Des scènes de galopade dans les collines arides, les villages palestiniens où Tsahal déboule en crissant des pneus, les jets de pierre, les mères éplorées, les salons vides avec les sièges recouverts de housses en plastique, les kalachnikovs, les barbus rébarbatifs, etc., etc. Tout ça me disait quelque chose. Ce n'est qu'à la toute fin que m'est revenu le souvenir d'un autre film israélien, lui aussi tourné dans les territoires palestiniens, « Omar » avec grosso modo la même histoire et la même fin, tourné, comme « Bethléem » en 2013. Du coup me sont aussi revenus en mémoire deux autres films israéliens jumeaux parlant d'une histoire d'amour gay impossible entre un jeune israélien et un jeune palestinien: « The Bubble » en 2006, et sa copie quasi fidèle « Alata » en 2012. Tous ces films sont soutenus par le « Israël Film Fund ». Ce fonds a permis le tournage et la promotion de très bons films comme « La fanfare » ou «  Danse avec Bachir ». Globalement, il finance des films intéressants dans lesquels les israéliens n'ont pas forcément le beau rôle, ce qui est plutôt courageux pour un fonds dont la finalité est, à n'en pas douter, de promouvoir l'image d’Israël à l'étranger. 
Dans le cas des films jumeaux Omar/Bethléem et The Bubble/Alata, deux explications possibles: soit une négligence des décideurs du fonds qui n'ont pas vu qu'ils finançaient deux fois le même film, soit, ils ont trop bien compris que la répétition est la base de la pédagogie. Complotistes de tout poil, qu'en pensez-vous? 

samedi 1 février 2014

Addis-Abeba, le Musée ethnologique

Très peu d'information est disponible sur le Web concernant le Musée ethnologique d’Addis-Abeba (Addis Ababa Ethnological Museum). C'est dommage car il est situé dans le très beau parc de l'Université, très aéré et planté de grands arbres. Et dans un ancien palais de Hailé Sélassié, comme vous le savez. La muséographie est des plus sommaires, les vitrines sont sombres, souvent encombrées d'objets, et avec des explications des plus sommaires. L'idée semble être d'encourager le chaland à prendre un guide, pas bête ! Le plus grand intérêt de ce petit musée est de montrer la variété des croyances, coutumes et cultures de ce que je pensais être un pays très homogène. Que nenni ! Il y a de tout en Éthiopie, y compris au niveau religieux. Les chrétiens éthiopiens orthodoxes représentent un peu moins de la moitié des habitants, le reste se répartit entre musulmans (33%), diverses obédiences chrétiennes et animistes, il ne reste presque plus de juifs depuis que la plupart des falashas ont émigré en Israël. Outre la chambre et les salles de bains de M. et Mme Sélassié, le musée abrite une très intéressante collection d'art religieux, ainsi qu'un lion empaillé qui n'est plus de première fraicheur, et sur lequel les guides ont mille et une explications toutes plus ébouriffantes les unes que les autres. Devant le musée, un étrange escalier ne mène nulle part, si ce n'est à quelque mètres de hauteur le long d'un mât où flotte un drapeau. Il a été bâti par les italiens pendant leur occupation de l'Ethiopie (extrêmement sanglante cette occupation, qui l'eut cru, de la part de nos aimables cousins transalpins?). Chaque marche représente une année de fascisme depuis la marche sur Rome en 1922. Sur la dernière marche, un lion de Juda, symbole de l’Éthiopie, a été ajouté après la guerre. Histoire de régler un peu les comptes, non mais.