lundi 31 janvier 2011

Les propos dépassent les paroles

Je viens d’entendre Luc Chatel, Ministre de l’Education Nationale expliquer pourquoi Jeannette Bougrab, Secrétaire d’Etat à on ne sait trop quoi, s’est fourvoyée dans son soutien aux émeutiers égyptiens. Il explique que la pauvre fille est peu expérimentée, seulement 3 mois au gouvernement, et que, dans ces conditions, "il arrive que les propos dépassent la parole".

Quand on a, la veille, entendu Sarkozy, invité d’honneur du sommet des chefs d’Etat africains, dire 3 fois dans son discours « passeque » pour dire « parce que », on se dit que l’étendard de la Francophonie est entre de bonnes mains.

dimanche 23 janvier 2011

Pornographie et érotisme. Vous avez 2 heures

Avec l’arrivée de Marine le Pen à la tête du Front National, le FN est devenu un parti comme les autres. Tout benoîtement. Not’Président y est bien pour quelque chose puisque, grâce à lui, des idées qui auraient été inadmissibles il y a 5 ans sont aujourd’hui des plus banales : évaluer les policiers sur des statistiques (et les gardes à vues inutiles explosent), fixer des objectifs chiffrés de clandestins expulsés (les enfants valent autant que les adultes, comme pour Papon), désigner toute une communauté (les Roms) comme bouc émissaire au prétexte d’un incident banal dû à quelques abrutis, assimiler immigration et délinquance. Ce sont des évidences, où est le problème ?
Le FN vote pour élire sa présidente ? Les télés sont là. Elles boycottaient le père, elles courent après la fille. Marine Le Pen organise une conférence de presse et France 2 est là. La fille de son père sort les pires imbécilités sur la sortie de l’Euro, la fermeture des frontières et l’immigration, et la presse reprend. Elle n’a pas l’air méchante, elle cause bien, c’est la bonne cliente des plateaux télés, ce qu’elle dit n’est pas si bête : avant l’Euro la vie était moins cher (y’a qu’a revenir au franc), le chômage c’est la faute des clandestins (y’a qu’à fermer les frontières), les français sont inquiets de la montée de l’islam (les sondages le disent, c’est scientifiquement prouvé, donc elle a raison, les musulmans sont dangereux et il y en a trop). Les idées de Marine Le Pen sont celles de son père, qui révulsaient les bien-pensants, mais qui s’en soucie aujourd’hui? On l’écoute avec un rien de perversité, en se demandant si elle va oser dire des trucs un peu dégueu et bien primitifs qui, parfois, nous traversent l’esprit. Sarkozy a bien aidé à abaisser le niveau du débat politique à des idées, un langage et un style de Café du Commerce, on a l’habitude, maintenant. Les idées du FN sont toujours aussi nauséabondes, mais comme le porte-parole est devenu présentable, il n’y a plus à avoir honte de les répéter.
Le FN de Jean-Marie et le FN de Marine, c’est comme un film porno et un film érotique. Le second peut se regarder en toute bonne conscience, et on peut fort bien en parler en société car les deux choses n’ont rigoureusement rien à voir. Comme chacun sait.

jeudi 20 janvier 2011

Sur les nerfs

On peut dire « il pleut sur Nantes, donne-moi la main ». Mais depuis quand dit-on « J’habite sur Nantes » quand on veut dire « J’habite à Nantes »? Qu’un pilote de ligne dise « nous arrivons sur Nantes », Que l’Empereur, de retour de l’île d’Elbe, marche "sur Paris", soit. Mais cette façon de parler commence à se répandre comme un dangereux poison linguistique.
J’avais bien noté depuis un moment, de çi, de là, l’expression dans des phrases du style « Vous ne trouverez pas mieux comme tracteur sur Saint-Pourçain-sur-Sioule», ou bien « Eul’Gérard y va sur Cherbourg ». Compte tenu du contexte, j’y voyais comme un parler (comment dirais-je sans froisser personne?) des plus provinciaux rare et pittoresque. Mais non, cela ne s’arrête plus à des bleds perdus. On parle de « vivre sur Bordeaux », « aller travailler sur Lyon ». Et je viens de lire un blog, que j’aime vraiment bien, pourtant, qui se met à parler en long en large et en travers de la difficulté d’aller vivre sur Paris. Et là, je dis STOP. Il y a des limites. Pas notre belle capitale, tout de même.

mardi 18 janvier 2011

Exclusif, intéressant et à faible impact carbone

Le recyclage est bon pour la planète, dit-on. Et pour une fois que j'ai eue une vraie avant-première dont je pouvais me vanter, je ne résiste pas à l'envie de vous re-diriger, public nombreux et assoiffé de culture, vers cette excellente critique de "Au-Delà" de Clint Eatswood, qui ne sort que demain en France. Oui, vous avez bien lu.
La classe internationale, c'est ici, comme vous le savez bien.

samedi 15 janvier 2011

Mea culpa, sua culpa ?

Intéressant de voir combien nos élites, et en particulier les auto-proclammés « fins connaisseurs du Maghreb, amis de la Tunisie », pour ne pas dire « Tunisiens de France », tels Bertrand Delanoé ou Frédéric Mitterrand hésitent encore à battre leur coulpe devant les médias.
Pourquoi n’ont-ils pas plus tôt dit ce que tout le monde savait : que le clan Ben Ali-Trabelsi rackettait le pays depuis des années ? Que quiconque voulait faire quelque chose en Tunisie devait faire allégeance au parti unique et aux petits apparatchiks? Que la liberté d’expression était bafouée ? Grands principes et petites lâchetés font finalement très bon ménage.

vendredi 14 janvier 2011

Aujourd'hui : rien

Je passais par là avec juste l’envie de dire qu’il y a des jours comme aujourd’hui où les choses vont bien.
Ben Ali a quitté la Tunisie. Aujourd’hui, les langues se libèrent et tout le monde admet que ça fait longtemps que l’on sait que l’ambiance y est plus proche de la Roumanie de Ceaucescu que du Club Med de Djerba La Douce. Aujourd’hui, ça sent le printemps.

mercredi 5 janvier 2011

La Pocalypse

L’année commence sous les meilleurs auspices. Des oiseaux tombent du ciel par centaines, d’abord dans l’Arkansas, et maintenant en Suède.
Je me plais à espérer que le même mystérieux phénomène frappera bientôt notre belle capitale. Pas pour les moineaux, oh non, ils sont trop mignons, mais pour les pigeons. Quel bonheur ce serait. J’ai oublié de demander du pigeonticide au Père Noël, qui me l’aurait apporté sûrement, vu que j’ai été très sage. Mais peut-être que demain les Rois Mages… Oh oui, oh oui !

lundi 3 janvier 2011

La bise est venue

Il fait un froid de canard, tout le monde en convient. La presse parle même de « dépression saisonnière hivernale » comme d’une nouveauté toute fraîche, liée à l’âpreté du climat, au manque d’ensoleillement, sans doute à la crise, bref, à la dureté des temps.
Les retrouvailles post-vacances ont été marquées cette année par les histoires d’embouteillages homériques, de neige jusque là, de trains qui n’arrivent jamais, de nuits dans des aéroports et de retours de réveillons problématiques. Et puis, comme chaque fois, par les vœux à un peu tout le monde. Et que je te serre la main, et que je te bise et que je te rebise dans les couloirs, dans les bureaux, sur les trottoirs, à la cantine. Smack, smack. Beurk, beurk. Ca prend vraiment des
proportions insensées ces histoires de bises. J’ai claqué la bise (expression rigolote, quoi que se référant à une pratique condamnable) à bien plus de collègues, pour ne pas dire de vagues connaissances, que je ne l’aurais voulu, dans la seule journée d'aujourd’hui. Mais il ne faut pas faire son bégueule, si l’on veut la paix sociale. Quelle idée de se souhaiter une bonne année (et surtout, hein, surtout, la santé !), tout en se refilant les miasmes récupérés dans des réveillons douteux, auprès d’une parentèle habituellement éloignée ou des transports en commun sous-développés. Ça finira mal tout ça, la presse devra bien en parler. Vous verrez.