jeudi 31 janvier 2008

Astérix aux Jeux Olympiques : Champion du monde !

Je me tâtais (un tout petit peu) pour décider d’aller ou non voir Astérix aux Jeux Olympiques. La bande annonce vue et revue sentait la grosse Bertha de TF1.
L’interview de Clovis Cornillac sur France 2 hier soir m’avait fait douter un peu plus: Cornillac semble avoir une limace à la place du cerveau, la seule bonne raison qu’il ait donnée d’aller voir le film est que « grâce a un film cher comme ça, plein de petits films pourront être réalisés ». Ah bon ? Pujadas ne lui a pas demandé de développer sa pensée, c’est dommage, on aurait sûrement appris des choses (Attali, reviens, je ne pensais pas ce que je disais !).
Pour conclure la question, la visite du site AlloCiné m’a définitivement renseigné : sur 396 « critiques spectateurs », 212 disant que c’est nullissime et plein d’autres qui ont mis quelques étoiles pour être lus et dire quand même que c’est une énaurme daube, c’est du jamais vu, le record absolu !
Je me fais du souci pour les super bons petits films français d’auteur dont parlait Cornillac.

mardi 29 janvier 2008

Bons Mayennais, camembert d’élite


Une lectrice anonyme, mais assidue m’envoie l’image ci-dessus. Grosso modo, il faut bouffer cent camemberts de cette marque douteuse et payer 5 Euros pour pouvoir gagner une pelle à tarte bas de gamme.

Voilà une campagne marketing bien conçue. On se demande quel est le créatif de classe internationale qui a imaginé ça.
Je ne m’étends pas sur l’idée que je me fais du panel de consommateurs qui a dû dire « Ah ben vouiche, pour sûr, ça c’est un cadeau qu’il est beau !! ». Je sais que j’ai un lectorat également provincial, et je respecte cette différence.

samedi 26 janvier 2008

La Commission Attali

Or donc, la Commission Attali a rendu ses 316 propositions pour libérer la croissance en France. On ne peut que souhaiter que ces mesures soient couronnées de succès. Mais je m’interroge tout de même : pourquoi 316 propositions et pas 17 ou 3876 ? Comment peut-on espérer nous faire croire que tout cela est cohérent, mesuré, validé, pertinent ? Le plus beau dans l’affaire est tout de même qu’Attali demande à ce que tout soit appliqué, ou rien. C’est du même tonneau que les déclarations de Sarko s’engageant à appliquer intégralement les recommandations avant même que la Commission n’ait commencé à travailler. Nous prendrait-on pour des imbéciles ?
Attali, sort à peu près un livre tous les 6 mois sur Gandhi, les rapports homme-femmes, Blaise Pascal, la découverte de l’Amérique, la musique, des biographies en tous genres, des romans. J’ai recensé à peu près une cinquantaine d’ouvrages du Maitre depuis sont premier livre en 1973. Quelle santé !
Il est vrai que c’est un penseur puissant, et orateur éloquent. Mais je me demande s’il n’est pas en train de s’emballer. Il a des idées péremptoires sur tout, on le voit sur tous les médias, il n’a jamais l’ombre d’une hésitation à asséner des idées définitives à peine une question lui est-elle posée. Quel talent !

Je me demande s’il ne va pas devenir le nouveau Malraux (en plus intelligible, sans doute). Une vache sacrée que tout le monde consulte sur tout, qui pérore à n’en plus finir dès qu’on le lance, que les gens "comme-il-faut" écoutent avec dévotion, sans être bien sur de comprendre ce qu'elle raconte. L’avantage de personnages dans ce genre c’est qu’ils évitent au vulgum pecus de penser. Consommez tranquilles, on pense pour vous. C’est vraiment gentil.

dimanche 20 janvier 2008

Dondaine et dondon

En passant par la Lorraine avec mes sabots, dondaine, ho ho ho ! Chanson connue, mais que peut bien vouloir dire « dondaine » ? me suis-je récemment demandé. Eh bien, le TLFI nous dit qu’il s’agit d’une « onomatopée utilisée dans le refrain de chansons populaires », un peu comme tralalaitou, quoi. On s’en doutait un peu. Il y a, en plus des sabots dondaine, une chanson avec « la digue dondaine » qui semble s’intituler « Sur la route de Dijon », à ne pas confondre avec « En revenant de Nantes » o il y a aussi plein de digues, mais pas tellement de dondaines.
Un dictionnaire de mots croisés prétend que dondaine est une sorte de cornemuse, mais il semble bien seul à le penser. Wikipedia nous dit que la dondaine est un type de « carreau », projectile tiré par les arbalètes qui se caractérise par la forme renflée de son fût destinée à augmenter son poids et donc sa force de pénétration.

Cette forme renflée expliquerait que l’on appelle « dondon » des dames un peu replètes. Dondon étant selon le TLFI le redoublement expressif de la racine onomatopéique dond- exprimant le balancement. Tout de même, ces explications, en dehors de l’affaire de l’onomatopée, semblent être assez peu largement partagées par les experts. Le mystère de la dondaine n’est pas totalement dissipé.

Ah ! j’allais oublier : le TLFI cite cette chanson de Bérenger de 1829 dont le refrain est « La farida dondaine, gai ! La farida dondé ! ». Ça a l’air trop bien comme chanson, je vais demander à la FNAC si ils l’ont, dondaine et dondon (bis).

jeudi 17 janvier 2008

La montre Titanic DNA

Les publicités à l’arrivée à l’aéroport de Genève, coté France, ont changé en cette Nouvelle Année, mais il y a toujours beaucoup de pubs pour des montres de luxe. On voit que la clientèle qui passe par là doit se soucier de la façon d'utiliser au mieux ses économies.
Celle que je préfère parmi les nouvelles est la pub pour la montre Titanic DNA de la firme Romain Jerome. La seule montre avec de vrais bouts de Titanic dedans : métal de la coque pour le boîtier, charbon de la soute pour le fond noir. Il y a plusieurs versions, coûtant de 4.900 euros à 185.500 euros selon le modèle. Chaque version est limitée à 2012 exemplaires: en « clin d’oeil à la célébration des 100 ans du Titanic en 2012 ». Cette idée d’un goût exquis n’est semble t’il que la première d’un filon que la firme compte développer : les montres avec des bouts de machins authentiques.
Il y a clairement des gens qui sont vraiment trop cons pour savoir quoi faire de leur argent, et d’autres qui ne reculent devant aucune ignominie pour essayer de le leur prendre. Ils ont développé un charabia publicitaire tout à fait adapté aux crétins qui forment leur clientèle, à déguster ici, par exemple.

J’imagine que la firme recherchera des idées pour leurs futures montres. Aussi, je proposerais à leur aimable attention:
- la montre Auschwitz avec des morceaux d’os humains ayant résisté aux flammes des crématoires (tout à fait rare, donc prix en conséquence),
- la montre JFK avec le métal de la voiture de Dallas et, pour ceux qui ont vraiment les moyens, des fragments de la boite crânienne de John Kennedy,
- la montre 9-11 avec de la poussière du World Trade Center qui tombe comme de la neige dans le boîtier rempli de kérosène quand on la retourne (tarifs préférentiels pour les grandes quantités, nous consulter),
- la Dodi & Diana, en partenariat avec les Bétons Bouygues,
- la montre Vologne, sous-marine, avec des cheveux du petit Grégory.
Ce ne sont que quelques idées en vrac. J’ai hâte de savoir quelle montre offrira Romain Jerome a Sarko pour son 3ème mariage.

mercredi 9 janvier 2008

Vélib' my love

Je l’avais rêvé, Bertrand Delanoë l’a fait : quand on prend un Vélib’ et qu’on s’aperçoit, trop tard qu’il a un problème (chaîne cassée, pneu crevé, roue voilée, freins cassés, cardan déboîté, dérailleur cassé parmi mille exemples), il faut attendre à peu près 5 minutes pour pouvoir en prendre un autre après l’avoir raccroché. C’est crétin. Il faudrait pouvoir le rendre de suite et la borne comprendrait que le Vélib’ était inutilisable. Eh bien, ça y est ! Quand on rend le Vélib’ de suite, on peut en reprendre un autre sans attendre. Joie. Avec une innovation comme ça, proche des préoccupations des vrais gens, Cruella Deville Françoise de Panafieu n’a qu’à aller se rhabiller avec des peaux de clébards galeux. Go, Bert’, go !

Toujours sur le thème des élections, Hillary a devancé Obama dans le New Hampshire. Re-joie ! Les bouseux de l’Iowa ont cru aux boniments de boy-scout propre sur lui d’Obama. Les intellos du New Hampshire ont fait confiance à Hillary qui, elle, a des heures de vol et un mari qui a des choses à se faire pardonner. Derrière une femme qui réussit, il y a un mari ambitieux: la recette ne peut pas rater. Mc Cain est aussi dans la course chez les républicains. Sans doute le moins con et le plus authentique de la bande ; encore un choix d'intello. La question est de savoir si, in fine, il y a plus de bouseux qui votent que d’intellos, aux Etats-Unis. Je m’interroge. Go Hillary, go !

lundi 7 janvier 2008

Kennedy et moi

Je viens de voir sur France 5 un documentaire de Patrick Jeudy intitulé
« Ce que savait Jackie Kennedy ». Un film remarquable, avec des images rarement vues, un commentaire intelligent, l’élégance de ne pas s’appesantir sur des épisodes archi-connus. Il raconte la vie de Jackie avec John Kennedy, et s’arrête, toujours avec beaucoup de bon goût, à Dallas en Novembre 1963. A partir de cette date-là, les choses se sont beaucoup gâtées pour Jackie.

Ces images m’ont fait penser aux films de notre enfance que ma maman a fait mettre sur DVD et que l’on a découverts à Noël. Il s’agit de vieux films Super 8 de 3 minutes et quelques, qu’il était infernal de visionner un par un. Quoi que le cliquetis du projecteur, son odeur quand il chauffait, et les petits trous de lumière dansant sur l’écran au début et à la fin du film sont pour moi inoubliables, tout comme le cri « lumière ! » que nous gueulions tous quand, la bobine de film, sortie de son enveloppe jaune Kodak était correctement enclenchée et que la projection pouvait enfin commencer.
J’ai retrouvé dans les films de la famille Kennedy des images d’une époque où tout le monde était incroyablement élégant, propre, « correct » finalement. Les femmes étaient habillées en robes unies aux lignes simples, se promenaient en bandes, souriant à la caméra, dodelinant dignement sur de hauts talons. La coiffure, à la Jackie (justement) ou à la Brigitte Bardot avec ou sans couettes, parfois des chignons travaillés, était toujours impeccable. Les hommes, moins apprêtés que les femmes, portaient costume, lunettes fumées et avaient des coupes de cheveux nettes, parfois des chapeaux, souvent des cigarettes au bec. Dans ces films, tout le monde semble lisse et jeune, même les personnes âgées. Normal, quand on a été petit enfant dans les années 60 on a connu tout ce monde là des années plus tard, un peu plus fatigué, plus fripé. Les voitures étaient noires avec des formes anguleuses. Les villes et les villages étaient incroyablement nets, dépouillés, naturels pour tout dire, sans tout ce fatras de « mobilier urbain », de publicités, d'enseignes, de véhicules en tous genre que nous finissons par trouver normal. JC Decaux je te hais ! (bon, sauf les Vélib’, ça c'est bien, JC).
Contrairement à John-John Kennedy, je n’ai pas d’image de moi montant à 4 pattes l’escalier de l’hélicoptère présidentiel, pas de poney ou de yacht avec mes tontons et tatas éclatant de rire à tout propos avec leurs sourires pleins de dents à Hyannis Port. Non, nous c’était plutôt le manège sur la place de la gare à Souillac, les vélos avec les petites roues, les glaces de "chez Léon tout est bon" et les culottes courtes bouffantes pour accommoder les couches. Comme chez Kennedy, par contre, il y a dans la plupart des scènes des flopées d’enfants qui courent partout, des bébés qui font des trucs de bébé en clignant des yeux parce qu’ils sont éblouis par le soleil. Chez Kennedy, on soignait l’image du bonheur pour la presse, chez nous, on sortait la caméra dans les grandes occasions, pour le nouveau bébé, par exemple, ou quand tous les cousins étaient réunis. Dans les deux cas, j’ai regardé ces images avec attendrissement pour ce monde enchanté où tout n’était qu’enfance, fleurs des champs, pureté et joie de vivre. Dans les deux cas, j’ai regardé ces images le cœur serré, sachant d’avance que tout ça va mal finir.

vendredi 4 janvier 2008

Le bulletin de notes de Hortefeux, Brice

Oui, je sais bien que je me suis déjà indigné à ce sujet, mais vraiment je ne m’y fais pas.

Les journaux commentent le fait que les ministres de Sarkozy vont être évalués régulièrement au moyen d’objectifs et d’un « bulletin de notes ». Et ces journaux rapportent sans plus y prêter d’attention que l’affable Brice Hortefeux sera jugé selon le nombre d’étrangers en situation irrégulière expulsés. Son objectif est d’expulser 25000 personnes (pourquoi pas 23000 ou 28567 ? Mystère, c’est 25000 et pis c’est tout). Les journaux se marrent du bulletin de notes des ministres, le bon peuple rigole.
N’y a-t-il que moi que l’objectif d’Hortefeux indigne encore ? Qui continue à dire que c’est un objectif scandaleux, infâme, nazi ? Qui continue à dire que voilà le plus éclatant signe de la lepénisation des esprits grâce auquel Sarkozy a gagné son élection ? Que Sarkozy n’ait pas honte de cette idée, que même le pauvre Kouchner se contente de tordre le nez en disant qu’il « n’aime pas cela », que les « ministres d’ouverture » n’aient pas démissionné en bloc pour cette infamie est le signe qu’on peut s’habituer aux pires conneries, aux pires horreurs. La lâcheté est une valeur largement partagée, Sarkozy en fait une valeur fondamentale. Il fait lire la lettre de Guy Môquet aux écoliers mais il n’a pas honte de se comporter comme un René Bousquet ou un Maurice Papon.
Nous avons tous à gagner à ce que Sarkozy réussisse. Mais une chose est sûre, jamais, quoi qu’il arrive je ne voterai pour un homme capable de faire une chose pareille. Il y a des taches qui ne s’effacent jamais.

mercredi 2 janvier 2008

Winston Churchill et la soif

A l’occasion des fêtes de fin d’année, j’ai essayé de retrouver ce que je crois être l’interview du maître d’hôtel de Winston Churchill décrivant comment le grand homme se désaltérait durant une journée typique. Je n’ai pas retrouvé cette interview, mais ici et surtout des bribes d’information.
Au cours de sa longue vie (91 ans, tout de même), Winston semble avoir été régulièrement arrosé, avec assez peu d’eau. Il commençait ses journées en buvant un mélange de whisky et d’eau gazeuse au petit déjeuner, ce dont certains s’offusquent, mais que d’autres défendent comme un mélange excessivement léger. Il semblerait qu’il ait acquis cette habitude dans sa jeunesse en Inde où le choix entre « eau sale » et « eau sale avec whisky » était rapidement fait. Il se levait à 9 heures le matin, restait à travailler au lit jusqu’à midi, puis déjeunait. Le déjeuner se faisait généralement au champagne (la firme Pol Roger s’en vante suffisamment). Winston travaillait l’après-midi, toujours avec le fameux whisky-soda à porté de main, puis, vers 18h il faisait une sieste. Il prenait ensuite un bain. La période précédant le dîner voyait le retour du whisky-soda, et l’arrivée du « claret » (Bordeaux rouge), avant le dîner au champagne, suivi par quelque cognac ou porto qui acompagnent si bien les cigares. Winston se levait tard mais se couchait également très tard, et la soif avant de dormir s’étanchait au mieux avec le whisky-soda. A la longue, il a tout de même suivi les conseils de modération de ses médecins: il a remplacé le cognac par le Cointreau, boisson plus légère, comme chacun le sait.
Ce régime semble n’avoir aucunement privé Winston de ses capacités intellectuelles. Une certaine Lady Astor l’interpella un jour en lui disant « Mr Churchill, vous êtes ivre ! ». Réponse de Churchill « Et vous, Madame, vous êtes laide. Mais moi, demain matin, je serai dégrisé ». Pas mal pour un alcoolique.