mardi 31 mars 2009

Air France ? y'a beaucoup bon

J’aime beaucoup voyager sur Air France. En traînant sur leur site Web pour mettre à jour mon « profil personnel », je suis tombé sur la liste des repas qu’il est possible de réserver:
• Repas Hindou végétarien
• Bébé/Nourrisson
• Diététique sans sauce
• Enfants
• Diabétique
• Plateau de fruits
• Sans gluten
• Riche en fibres
• Repas Hindou (non végétarien)
• IVML (repas indien végétarien)
• JPML (repas japonais)
• Casher
• Basses calories
• Pauvre en cholestérol
• Pauvre en protéines
• Sans sel ajouté
• Halal
• NFML (sans poisson)
• Sans produit lacté
• Pas de repas
• OBML (bento japonais)
• Oriental
• Repas sans acide aminé
• Crudités
• Poisson ou fruits de mer
• Pas de repas spécial
• Végétarien (sans produits lactés)
• Végétarien (lait et œufs).
Vingt-huit choix possibles. Vive la France, Monsieur !
Le métier de voyagiste est un sacerdoce, mais je n’imaginais pas qu’il y avait autant d’emmerdeurs à bord des avions. Tout de même.

vendredi 27 mars 2009

Nous sommes tous des Mahorais

J’allais intituler ce billet « Nous sommes tous des Mayottiens », mais l’annonce du référendum de dimanche sur la départementalisation de Mayotte fait que le terme « mahorais » a été suffisamment répété pour que je réalise mon erreur. Dommage, j’aimais bien mayottiens, mais là n’est pas le sujet. Non, je fais référence aux billets de Jo et Clo, deux concarniens, concarnais, concarneautois, concarnipurgiens personnes originaires de Concarneau qui, grâce à leur blog, nous donnent des nouvelles de ce caillou oublié de la République. En deux mots, c’est une île misérable où cambriolages et vols de toute sorte sont monnaie courante (je résume un peu).
Eh bien le centre de Paris, c’est comme Mayotte. Pour le ravalement de la façade, un énorme échafaudage a été monté sur toute la hauteur de l’immeuble. Le premier jour de l’installation, à 1h30 du matin je me suis fait réveiller par les voisins du 2e étage, totalement hystériques car ils avaient vu, collé à leur fenêtre (a cause de l'échafaudage) un grand mec bizarre avec des gants blancs les observer. Panique, hurlements, sonnerie de maboul à ma porte et réveil de moi, le macho de l'immeuble. Appel à la police. Les flics sont arrivés avec des mines patibulaires, en chuchotant et en civil. Je me suis demandé si je n’étais pas tombé sur les cambrioleurs, mais, quand ils m’ont demandé si j’étais le référent (moi : "le quoi ?" eux : "le référent", moi : "le quoi ?" eux : "la personne qu'elle a appelé la police", moi : "ah !"), j’ai été rassuré. Ils ont été très, très, déçus que les voisins aient fait fuir le visiteur, ils leur ont dit de moins brailler la prochaine fois, qu’ils puissent le choper sur l’échafaudage (il n’y a pas de sot métier). J'ai appelé également, n’ayant rien de mieux à faire en pleine nuit, le service de l'alarme indiqué sur l'échafaudage. Suis tombé sur un Monsieur très professionnel qui m’a informé que l’alarme n'était pas mise, mais simplement des panneaux à, titre dissuasif. Mais ils vont la brancher, promis, aujourd’hui. En attendant, pas fermé l'oeil de la nuit, j'ai un grand couteau de cuisine (Ikéa, c'est du sérieux?) à côté de mon lit et toutes les touches du téléphone sont programmées pour appeler la police. Dans l’appartement à côté c'est pire, ils ne se sont pas remis de la vision du malandrin en gants blancs. Il faut dire qu’ils ont des rideaux transparents et se rejouent la scène en permanence. Ils vont flipper toute la nuit, mais d’un sens c’est bien pour la surveillance de l’échafaudage, moi ça me rassure de savoir qu’ils ne dorment pas.
Moralité : que nous soyons sur les îles ou en métropole nous sommes tous des Mayottais.

dimanche 22 mars 2009

Tristesse

Je lis dans Le Monde - Supplément Télévisions que, sur les 2 700 000 abonnés à Canal Plus, près d’un sur deux s’est mis devant sa télé vendredi dernier pour regarder « Bienvenue chez les Ch’tis ».
J’ai de la peine pour les créateurs de Canal Plus. Tous ces rêves brisés.

jeudi 19 mars 2009

Et pendant ce temps-là

Certains se précipitent à Virginia City (Nevada) pour se goinfrer de « mountain oysters » autrement dit de couilles de veau ou d’agneau. La recette de base, la recette normale, consiste, bien sûr, à les faire frire après les avoir roulées dans un mélange à base de farine de mais. Une vraie recette de cow-boy (ou de cow-girl) buriné(e).

Mais de nos jours où tout fout le camp, il y a des dégénérés qui ont trouvé malin de les faire en sushi, comme le montre l’appétissante photo ci-dessous (à gauche). Quelle époque scandaleuse. J’appelle solennellement à un réveil spirituel.

mercredi 18 mars 2009

C'est papautible, papautible

Il a remis ça. Benoît XVI, dans un souci d’éclairer l’humanité, nous apprend que les préservatifs aggravent l’épidémie de sida et qu’un réveil spirituel est la seule solution valable. La crédibilité du Très Saint Père sur ce genre de questions est discutable. Il serait bien, d’ailleurs, que l’Eglise s’intéresse à autre chose que le sexe. Depuis 2 millénaires qu’ils emmerdent le monde avec des préoccupations de bidet, il serait bien que les curés passent à autre chose (où qu'ils passent à l'acte si vraiment ça les travaille). Que le pape s’occupe de faire cesser les guerres, d’hurler contre les injustices et la faim dans le monde, de dénoncer par leur nom les corrompus et les assassins, là il commencera à servir à quelque chose d’utile. Il pourra nous faire le coup du réveil spirituel après.
PS: oui, je sais, c'est pas hyper original comme billet, il doit y en avoir des milliers comme ça sur le Net, mais on ne peut pas non plus pétiller sans cesse. Sa Papauté, elle même, en sait quelque chose.

dimanche 15 mars 2009

The times of Harvey Milk

"Harvey Milk" de Gus Van Sant est un bon film, mais il ne m’a pas emballé outre mesure. J’ai finalement préféré le documentaire« The times of Harvey Milk », primé aux Oscars en 1984 qui passe en ce moment au MK2 Beaubourg tous les matins à 11h20. (et sur des dizaines de Torrents, aussi).
Il y a bien sûr d’énormes similitudes entre les deux films : l’annonce de son assassinat sur les marches de la mairie de San Francisco, l’enregistrement de sa cassette testament, les vues du Castro, etc… Mais le documentaire fait parler les vrais protagonistes, moins de 5 ans après les faits. L’émotion est évidente, les larmes ne sont pas feintes, l’indignation non plus, puisqu’à cette époque-là, son assassin, Dan White, était sur le point d'être libéré de prison. Le narrateur du documentaire est Harvey Fierstein (oui, celui de Torch Song Trilogy) à la voix inimitable. Sean Penn est certainement plus beau que le personnage qu’il incarne, mais le vrai Harvey Milk avait une vraie aura, et ses discours, avec toutes les imperfections du son de l’époque, sont autrement plus captivants et émouvants que ceux de l’acteur. Le film suit de très près le même cheminement que le documentaire mais s’attarde plus sur les personnages secondaires et les amours d’Harvey Milk. Le documentaire, lui, est plus court, plus condensé, ne tombe pas dans l’anecdote. Il se concentre sur l’essentiel et passe plus de temps sur les émeutes (« White Riots ») qui ont suivi le presque-acquittement de Dan White.
A l’époque du documentaire, le combat pour l’égalité était littéralement une lutte pour la vie. Un syndicaliste interviewé admet que s’il n’avait pas personnellement connu et apprécié Harvey Milk, il ne se serait pas indigné de son assassinat. L’assassinat du maire, George Moscone oui ça c’était un sujet d’indignation « normal », l’assassinat d’un gay absolument pas. Il dit cela avec une évidence qui, à elle seule, vaut de voir ce documentaire.

mercredi 11 mars 2009

Personnel !

Lettre ouverte à Mme Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de la Santé et des Sports, 8, avenue de Ségur 75350 Paris 07 SP.

Madame La Ministre,
Affilié à la Sécurité Sociale depuis 1981, j’ai dû récemment fait refaire mes lunettes de vue, pour tenir compte d’une difficulté grandissante à lire de près (je sais, je ne fais pas mon âge, mais il y a des signes qui indiquent que l’adolescence s’éloigne peu à peu). Muni de mon ordonnance, je me suis rendu chez un opticien qui m’a fait choisir une monture (discrète et pas trop laide, je ne le nie pas) et a commandé pour moi les deux verres adaptés à mon handicap visuel. La facture se décompose comme suit : Monture optique : 267,10 Euros, Verre optique gauche : 301,50 Euros, Verre optique droit : 310,50 Euros, soit un total de 879,10 Euros TTC (je dois ajouter que l’opticien m’a fait une ristourne de 10% sur le montant « normal » pour bien ferrer le poisson/pigeon parce que je lui étais sympathique). Vos services de l’Assurance Maladie m’écrivent aujourd’hui pour m’apprendre qu’ils me remboursent les sommes suivantes : Monture 1,85 Euros, Verre optique gauche : 4,76 Euros, Verre optique droit : 4,76 Euros, soit un total de 11,37 Euros.
Depuis 1981 j’ai assez bien gagné ma vie, ce qui fait que j’ai versé à la Sécurité Sociale, avec mes employeurs, plusieurs milliers de fois ce que je lui ai coûté à ce jour. Je ne m’en plains pas, j’ai le bonheur d’être – pour l’instant – en bonne santé et salarié, tout le monde n’a pas cette chance. Au jeu de la grande roulette de la vie je suis sans doute gagnant. Il est coutume que les gagnants au casino aient un petit geste élégant et balancent quelques jetons sur le tapis vert.

Je vous retourne donc par chèque le montant de 11,37 Euros, pour vos bonnes oeuvres. Personnel !

dimanche 8 mars 2009

Mafia Cops

J'adore le New York Times. Il me rappelle les dimanches matins où j’allais le chercher, pesant son quintal de papier, à l’épicerie du coin et je rentrais chez moi pour le déguster au soleil (Philadelphie est à la latitude de Naples ou quelque chose d’approchant, donc le soleil brille) en buvant tranquillement mug sur mug de café (pas bien violent…). Je balançais sans les regarder les pages sports, les pubs de voitures, les coupons de réduction, les tonnes de pubs minables. Je jetais un œil rêveur aux annonces immobilières de Manhattan, et, enfin, savourais les pages d’actualité, les éditoriaux et le NYT Magazine. Les Etats-Unis sont un pays largement peuplé d’abrutis incultes, mais le NYT nous rappelle qu’il est aussi le pays d’une élite éclairée, riche, ouverte sur le monde (bon, en partie..) et pleine d’enthousiasme et d’initiative. Même dans le bled le plus bourré de crétins gras du bide, rotant leurs certitudes et leur religion de zombies, le NYT est là comme une lueur d’espoir dans l’humanité.
Ce week-end, un article sur les « mafia cops ». Des flics new-yorkais vendus à la mafia qui aidaient les criminels à échapper à la justice, à flinguer leurs adversaires grâce aux ordinateurs de la police, et qui à l’occasion n’hésitaient pas à tuer sur ordre des mafieux.
L’article parle de deux flics corrompus, condamnés pour l’un à la prison à vie + 100 ans de peine de sûreté + une amende de 4.75 millions de dollars, l'autre également à la prison à vie mais + 80 ans + 4.25 millions de dollars d’amende. Admirons la précision du verdict: vous c’est 4.75 millions d’amende et vous 4.25, voilà. Chose intéressante, ces mafia cops vont quand même toucher leur pension de retraités de la police, qui ne sera pas saisie pour payer leurs amendes. Comme d’ailleurs 450 autres anciens fonctionnaires, policiers, juges new-yorkais, tous condamnés pour corruption à de lourdes amendes mais qui perçoivent tout de même leur retraite. Intéressant pays, où l’horreur et la procédure cohabitent benoîtement.
Comme ils se déroulent dans des décors exotiques pour nous, les films policiers américains passent facilement pour de la fiction. Naïfs que nous sommes.

jeudi 5 mars 2009

Castor rôti

Feuilletant l’autre jour la Larousse de la cuisine, je suis tombé sur le mot « castor ». J’y ai appris que l’appellation ancienne du castor était « bièvre ». J’en ai été tout retourné, comprenant tout à coup deux choses : 1. la véritable origine du nom de la rivière Bièvre qui finit aujourd’hui dans les égouts de Paris et dont il ne reste plus que le nom de la rue, 2. l’origine du nom anglais « beaver ». Bon sang, mais c’est ben sûr ! J’ai été distrait dans ma lecture à ce moment-là et je n’ai pas pu suivre le reste de l’article et voir comment se cuisine le castor.
Pas grave, il y a Google. La Toile donne surtout des recettes de « queues de castor », gâteau québécois qui ressemble à un beignet aplati sur lequel on met toutes sortes de choses sucrées, parfois salées. Sans grand intérêt.
En anglais on trouve quelques recettes de chili de castor, steaks de castor, ragoûts de castor, bref toutes sortes de recettes qui masquent le vrai goût du castor. La meilleure recette me semble être le castor rôti ; il y a des variantes mais je les ai lues pour vous, pour vous restituer LA recette définitive. Elle est d’une simplicité rustique que voici:
- prendre un castor
- enlever la peau, grattez la graisse en surface,
- saupoudrer d’épices, intérieur et extérieur, selon le goût
- mettre le castor dans un plat allant au four avec des pommes de terres (pelées), et des oignons (oui, c’est un plat gourmand), un peu d’eau et de bicarbonate de soude
- cuire au four 2h30
- servir chaud.
Un plat roboratif pour toute la famille. De plus le castor, est plein de choses bonnes pour la santé, comme le confirme ce dépliant des Affaires Indiennes et du Nord Canada. Exactement comme le rat musqué.

mardi 3 mars 2009

Mademoiselle Dati

Je n’éprouve aucun intérêt particulier envers Rachida Dati, mais entre la 98e diffusion des Bronzés (de toute façon pas regardable car sur TF1) et la 48e de Tatie Danièle, la soirée télé a été vite décidée. Ce fut donc Arte et son documentaire « Dati l’ambitieuse ». Un portrait qui donne la parole à beaucoup de protagonistes, dont l’intéressée elle-même qui a une chance de plaider sa cause. Elle la plaide sans chaleur, sans conviction, récitant des poncifs maintes fois entendus sur son parcours méritant, d’ascension à la force du poignet, dont on découvre qu’il a surtout consisté à écrire des courriers aux gens importants et à les saoûler jusqu’à ce qu’ils lui donnent un coup de pouce. Elle a sans doute eu tort d‘écouter ses communicants qui pour éviter le pire lui ont conseillé d’être insipide et de sourire, surtout sourire. A ce niveau de responsabilité c’est franchement trop court.
Les témoignages de ceux qui l’ont aidé (visiblement Simone Weil était aux abonnés absents) sont clairs : elle a compris très vite que la fréquentation des puissants est le plus sûr moyen d’arriver au sommet, et tous les moyens sont bons pour rester dans leur champ de vision. Ce qui est dommage et que n’a pas relevé le documentaire est que son parcours est une formidable occasion ratée. Sarkozy a bien joué en faisant appel à un symbole fort de rupture, il faut lui reconnaître ça. Rachida Dati avait la chance unique de pouvoir incarner la France de la 2ème génération d’immigrés. Comprenant en quoi consistait le job, elle aurait pu se comporter d’une façon cohérente avec le statut de Garde des Sceaux, et montrer la dignité, le recul, la profondeur et la droiture qui vont avec un poste aussi majeur. Au lieu de cela, elle a aveuglément essayé d’imiter le style Sarkozy, mais d’une façon tellement primaire qu’elle est tombée dans tous ses travers. Au lieu d’être le symbole des beurs méritants qui réussissent grâce au modèle républicain, elle est une caricature de parvenue péremptoire, superficielle, fascinée par ce qui brille et qui « fait chic ». Elle est sans doute définitivement grillée, ce qui n’est pas grave. Ce qui est grave c’est qu’elle décrédibilise tout un pan de la société qui n’avait pas besoin de ça et qui ne le mérite pas.

dimanche 1 mars 2009

Révélation en la cathédrale

Vienne, capitale de l'Autriche, est une belle ville. Petite, diraient certains Parisiens, mais belle. Vienne s’enorgueillit d’une intéressante cathédrale que les locaux appellent « Stephansdom », et que les guides anglais traduisent par « St Stephen’s cathedral ». Rien à dire jusque là.
Mais quand on m’a dit «Rendez-vous à 19h à la cathédrale, tu sais, la cathédrale Saint Etienne», j’ai été bien ennuyé pour trouver "Etiennesdom" sur la carte. On m’a alors fait remarquer que « Pff… Etienne et Stéphane c’est le même prénom, sinon pourquoi les habitants de Saint Etienne s’appellent les stéphanois, hein ? ». Ben oui, tout le monde sait ça.