dimanche 21 décembre 2008

Jogging in DC

Un des plus beaux joggings de ces derniers mois: Washington au petit matin. Bon, en fait, il faisait nuit noire à 6h, vue la saison. Les rues vides, l’air frais, une ville paisible, au moins dans ses beaux quartiers. Descendant Pennsylvania Avenue, je suis arrivé assez vite an bas des marches du Capitole, remonté le Mall (putain, c’est long !) jusqu’au Washington Monument entouré de des drapeaux (tellement haut qu’on a l’impression qu’il est à portée de main alors qu’il est super loin), et, pour la beauté du geste, un petit crochet par la Maison Blanche, en passant devant les immenses estrades en train d’être installées pour l’inauguration d’Obama. Le 21 Janvier 2009 promet d’être un jour exceptionnel, on attend un nombre inégalé de visiteurs pour l’occasion, on m’a parlé de 3 millions de personnes. Même devant la Maison Blanche, le dispositif policier visible est léger. On parle de vidéosurveillance permanente (le joggeur nocturne aime bien ça), mais aussi de batteries antiaériennes cachées un peu partout autour du périmètre le plus sensible, invisibles, mais prêtes à entrer en action à tout moment. Depuis le 11 Septembre, les américains adorent se faire peur. Une ville aussi bunkérisée se prête à tous les fantasmes.
Croisé de rares passants trimbalant des gobelets de café, vu derrière leurs vitrines des sportifs qui soulèvent de la fonte ou courent sur des tapis, en regardant des nullités à la télé, leurs iPods dans les oreilles, les pôvres. Il faisait encore bien nuit, mais la ville commençait tout juste à s’animer quand je suis rentré, haletant, à l’hôtel (le génial Monaco).
Cette partie de la ville est la plus impressionnante par ses proportions mais aussi la plus inhumaine. Les bâtiments officiels sont de dimensions pharaoniques, les avenues immenses, et il n’y a pas grand signe de vie en dehors du passage de rares voitures. C’est une ville martiale, un rien mussolinienne, truffée de petits squares et placettes avec des statues de militaires. Il y en a pour tous les goûts, à cheval, à pied, seuls ou en groupe, des marins assez jolis, des cavaliers à chapeaux de cow-boy et pantalons coupe droite bien ajustés aux bottes, des officiers moustachus de la guerre de Sécession. Une ville sévèrement burnée, quoi.

dimanche 14 décembre 2008

L'eau du robinet

J’ai déjà eu l’occasion de m’indigner sur la consommation immodérée d’eau en bouteilles qui se fait dans le monde et, tout particulièrement, en France. L’eau en bouteilles est une aberration écologique, sanitaire et économique, même si elle est excellente pour la santé de belles compagnies multinationales. Les arguments sont connus, inutile d’y revenir. Il me semble tout de même important de verser encore une pièce à ce dossier : celui de l’expérience personnelle.

J’ai depuis environ 2 ans un aquarium d’eau douce où logent deux poissons rouges, dont un est, comme Nemo, légèrement handicapé (le mien fait de l'aérophagie). Pas n’importe quels poissons rouges, non, des poissons rouges Japonais. Le Monsieur de chez Truffaut m’avait dit que c’est les mieux car ils ne grandissent pas. C’est effectivement mieux, car je n’ai pas trop la place d’acheter des aquariums de plus en plus grands, au fur et à mesure du développement des animaux. La niche de ma salle de bains, où l’aquarium est placé, est de dimensions réduites, et je n’envisage pas d’investissement immobilier dans un avenir proche. Là où ça devient pertinent pour le sujet du jour est que j’ai remarqué que, chaque fois que je change l’eau des poissons, ils prennent une dose de vitalité impressionnante. Des poissons souvent placides, casaniers, voire semi dépressifs dans une eau douteuse reprennent tout à coup goût à la vie et nagent comme des fous pendant des heures, tournant et retournant dans tous les sens, frétillant des nageoires et de la queue, dans l’eau redevenue limpide et belle. Au début, j’ai cru que c’était l’eau froide du robinet qui les stimulait (nager pour se réchauffer, quoi). Eh bien non. Il fait actuellement environ 10° dans ma salle de bains, grâce à un installateur de radiateur indélicat (au sujet duquel je ferais bien un petit post , tiens. Michel, si tu lis ce blog, tu auras été prévenu). Autant dire que l’eau du robinet est à peine plus fraîche que celle de l’aquarium à température ambiante. Eh bien, le même phénomène s’est produit aujourd’hui. Une journée après avoir changé l’eau, mes deux poissons sont encore en train de tourner comme des déments possédés par une macumba tropicale, ensorcelante et enfiévrée, je m’égare pas, là ? jeunes alevins fraîchement éclos qui découvrent le monde avec ravissement. Voilà donc la preuve que l’eau du robinet est excellente. Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont deux poissons rouges totalement indépendants. Ils sont Japonais, de surcroît. C’est dire.

dimanche 30 novembre 2008

Vélib' : les fulgurances

Ca faisait longtemps que je n’avais pas fait de billet Vélib’. L’inspiration m’est venue hier au petit matin, alors que je me gelais sur ma selle en dévalant la rue des Ecoles. Mâtin, me suis-je dit, mais qui a bien pu avoir l’idée de la bicyclette ? Je sentais que je touchais là un des mystères fondamentaux de l’univers. Le Vélib’ est propice à ce genre de fulgurance, mais je digresse. Reprenons.

L’inventeur de la voiture n’a pas de mérite. Une voiture ce n’est jamais qu’une charrette à moteur. Mais un vélo ? Il n’y a rien dans la nature qui fonctionne sur le même principe, rien non plus dans l’attirail des inventions humaines. Qui est donc l’inventeur de génie qui s’est dit, un beau matin « Fi donc ! Un machin avec une roue devant et une roue derrière lancé à vitesse suffisante tiendra bellement en équilibre. J’y pourrois poser mon séant et courser derechef les véloces destriers » (le parler est d’époque, vous apprécierez).
Qui est le type qui, le premier, s’est cassé la gueule en essayant une telle machine, avant de réaliser quelle vitesse devait être atteinte pour assurer l’équilibre ? Combien de fois a-t-il recommencé avant que cela ne marche ? L’histoire n’a pas retenu le nom de ce héros qui a fait progresser l’humanité d’un grand pas en se prenant une belle gamelle. C'est une honte ! Je tenais à rendre hommage, à ce pionner anonyme. Voilà, c'est fait, merci pour lui.

PS : Euh… Je dois avouer qu’arrivé au bout de ce billet je me suis laissé aller à regarder ce que le Web disait sur le sujet. J’y ai découvert l’histoire du baron allemand, Karl Drais von Sauerbronn qui pourrait bien être le quidam en question. Apparemment, pas mal d’élèves de CM2 savent ça, j’ai un peu honte.

jeudi 27 novembre 2008

Pour vos cadeaux

En cette période de l’Avent d’une année marquée par le Grenelle de l’environnement et par la crise qui nous rend tous rend économes et écologiques, le cadeau tendance est le livre-coffret. Autrement dit le bouquin et un magnifique article qui a quelque chose à voir avec le sujet du livre.
Il y a donc des livres sur les vins vendus dans un coffret avec des verres de dégustation, des livres sur les parfums avec plein de flacons de trucs qui sentent, l’incontournable livre sur les verrines avec devinez-quoi, et, bien sûr, le livre sur les recettes en mini-cocottes, et ses mini-cocottes en fonte (ouais ! trop génial ! 2 mini-cocottes, je vais pouvoir inviter tous mes amis !).
Le mieux que j’ai vu pour l’instant est le coffret « La guitare pour les nuls » avec une guitare, 1 housse, 1 accordeur, 3 médiators, 1 CD audio et (tout de même) un livre. La camionnette de livraison est disponible sur simple demande à la caisse.
J'ai commandé « La bétonneuse pour les nuls ». La joie du récipiendaire et de sa famille sera mon plus beau cadeau.

mercredi 26 novembre 2008

Tout va bien

Le journal de 20 heures passe en tête de gondole la mort d’un SDF, l’élection de Martine Aubry et la crise vécue par des vrais gens.
Il y a eu aujourd’hui plus de 80 morts et 250 blessés dans plusieurs attaques terroristes coordonnées à Bombay. Tout le monde s’en fout. Joyeux Noêl.

dimanche 23 novembre 2008

Heureux évènement

Gaffe l’autre soir dans une soirée d’anniversaire : j’ai cru que la femme d’un copain, que je vois peu, était enceinte. Un peu surpris car la dame, qui n’est pas un perdreau de l’année, a eu un bébé il y a 6 mois. J’ai donc abordé la question de biais, demandant à son mari « Dis-donc, Mme X. ta douce moitié, elle a un peu forci récemment, non ? (clin d’œil) ». Regard vide du copain, pas amusé. Du coup j’ai paniqué me disant que, peut-être, la malheureuse souffrait d’une tumeur abdominale qui la déformait et aller laisser un veuf et une orpheline. La cata ! J’ai essayé de dégager en touche, mais avec l’impression désagréable d’avoir mis les pieds dans quelque plat.
Je me demandais encore comment j’allais m’en sortir, quand arrive un autre couple. Pour faire diversion, je me précipite sur les nouveaux arrivants. Et là, Paf ! la dame aussi a l’air d’être enceinte. C’est pas possible, pas à son âge ! D’autant qu’elle traîne dans son sillage un très grand et très gros monstre avec des cheveux hirsutes qu’elle me présente comme son fils « mais si, tu sais, tu l’as vu il y a 5 ans. Bon, là il a 18 ans ». Choc.
Et de repartir se balader dans sa robe de grossesse en tirant le grand imbécile qui, visiblement, n’avait rien à faire des amis de ses parents et louchait surtout sur le buffet (ça doit dévorer des bestiaux comme ça). Soudain, j’ai eu l’illumination, voyant côte à côte les deux parturientes : caramba, c’est bien sûr, elles ont le même genre de robe, le sac informe doit être à la mode !
J’en ai eu confirmation, ce matin en interrogeant des joggeuses de moins de 50 ans : la robe de grossesse est furieusement tendance. Il paraît que ça s’appelle « robe-tunique ». C’est flottant devant, vague sur les côtés, on peut planquer là-dessous plein de trucs, dont, si on veut, des bébés. Mais pas forcément des bébés, il faut le savoir. Ceci clôt notre rubrique « modes d’aujourd’hui, pour dames ».
Je remercie La Redoute pour la fourniture gracieuse des illustrations qui donnent une classe folle à ce billet.

dimanche 16 novembre 2008

Notre Dame des Chats

Ce matin au petit jour, filant comme le vent sur mon Vélib', je suis tombé dans un recoin du jardin des Halles sur une vieille dame avec un grand cabas à commissions à roulettes, entourée d’une vingtaine de superbes chats noirs. Elle était en train de leur donner à manger des trucs qu’elle sortait de son cabas. Elle avait des tonnes de barquettes de viande, et elle balançait les bouts aux matous qui les mangeaient posément, sans se battre ni rien, des bêtes très bien éduquées.

Moi : ouah, ils sont superbes vos chats !
Elle : ah ben, Monsieur, vous savez j’ai bien du travail avec eux. Il y en a au moins autant de l’autre côté du jardin, je vais y aller tout à l’heure, mais alors, c’est du travail.
Moi : ils sont vraiment très beaux, ils ont un poil noir incroyable
Elle : ah ben c’est que c’est pas des croisements, hein ? Et puis je leur donne de la levure de bière avec la viande
Moi : ah bon ?
Elle : ah ben oui, c’est bon pour le poil. Y’a qu’à voir. Mais des fois je leur donne aussi du Wiskas et du Sheba, hein ?
Moi : je n’ai jamais vu autant de chats, aussi beaux, aux Halles. On en voit quelques uns tout moches, mais ceux-là, jamais je ne les ai vus, pourtant il y en a une flopée !
Elle : c’est parce qu’ils se cachent dans la journée, il savent que je passe vers 8 heures, là ils sortent, mais sinon on ne les voit pas
Moi (suspicieux…) : mais vous ne nourrissez que les chats ?
Elle : ah ça oui ! Rien que les chats. Ça me donne assez de travail comme ça, tous ces chats tous les matins ! Et pis, j’aime pas les pigeons, c’est des sales bêtes.
Moi : je suis bien d’accord ! J’adore les chats mais j’ai horreur des pigeons, c’est vraiment des sales bêtes, il faudrait en débarrasser Paris, mais y’a pas moyen.
Elle : C’est sûr. Remarquez, plus y’a de chats, moins y’a de pigeons, d’un sens.

Plus de chats = moins de pigeons, bon sang mais c'est bien sûr ! La ville de demain sera peuplée de chats et libérée de ses pigeons. Ce sera le bonheur. Cette sainte femme m’a fait voir la lumière. Ma mission est maintenant de répandre la Parole.

vendredi 14 novembre 2008

Viva il Poucet !

Un malade mental poignarde un étudiant et Notre Président annonce dès le lendemain que l’on va lancer une réforme de l’hospitalisation psychiatrique. Qu'on les enferme tous ! Notre Président se focalise sur l’essentiel, analyse en profondeur (mais aussi en finesse) les situations, ne craint pas l’impopularité et travaille avant tout sur les questions de fond qui importent à la prospérité et à grandeur de la France. Tout comme avant lui le firent Napoléon, Louis XIV, Charlemagne et Jules César, en particulier. J’espère qu’ils seront nombreux les vrais patriotes à réclamer, comme moi, et comme vient de le faire le Président Bouteflika, autre grand homme de notre époque, qu’il n’y ait pas de limites au nombre de mandats présidentiels.
Génie des Hauts de Seine, Archange munificent de Neuilly-sur-Seine, Zeus de l’Elysée, ne nous abandonne jamais !

dimanche 9 novembre 2008

Sortez bien couverts

Je m'indigne de voir tant d’utilisateurs hésitants de Vélib’ le week-end. Le Marais étant devenu piéton-cycliste à titre expérimental, c'est un véritable festival d'accidents évités de peu. Quelques Vélibistes du dimanche démentent l’idée reçue qui veut que le vélo ça ne s’oublie pas, beaucoup d’autres regardent en l’air plutôt que devant eux, et presque personne ne porte de casque. C’est plutôt crétin. Il m’arrive de prendre des Vélib’ à l’improviste, et donc sans casque, mais chaque fois que je peux le prévoir, je prends un casque. Ca ne préserve en rien de l’accident, je le sais bien, mais ça peut – un peu – limiter les dégâts. Nous devrions prendre exemple sur d'autres pays.

A Bogota, par exemple, les motards ont l’obligation d’avoir une plaque d’immatriculation visible, de porter un casque qui indique clairement leur numéro d’immatriculation, plus un gilet réfléchissant sur lequel le même numéro apparaît en grosses lettres. Le motard a donc 3 fois son numéro bien apparent, et s’il a un passager, celui-ci est soumis aux même règles (sur la photo ci-contre, prise au hasard, le passager a un casque avec un numéro (BDO3?) qui ne correspond pas à celui de la moto ni du gilet (BUK80). Cas rarissime, notre reporter était là qui a saisi cet instant exceptionnel).
Mazette ! pensais-je, quel raffinement, quelle préoccupation exemplaire de la sécurité des motards de Bogota ! En fait, l’idée est de limiter les agissements des « sicarios », la plaie des villes de Colombie. Les sicarios sont des tueurs à gages, souvent très jeunes, qui, fonçant sur des motos à la plaque d’immatriculation masquée, flinguent leur(s) victime(s), avant de se perdre dans les centaines d’autres motos qui pétaradent dans la ville. Le souci de la santé des motards est donc quelque peu secondaire. Bien sûr, le système n’est pas infaillible : il y a des malins qui sous la menace d'une arme piquent une moto avec le casque et le gilet avant d’aller commettre leur forfait (facile, pff…). Ou encore les sicarios sportifs qui prennent un vélo, leur flingue et vont faire leur travail. Sans casque. Mais à quoi pensent-ils donc ces jeunes écervelés?

jeudi 6 novembre 2008

Défaite

Matoo le craignait, le New York Times le confirme : en même temps qu’Obama était élu, 3 Etats américains ont voté des lois contre le mariage gay : la Floride, l’Arizona et – désastre – la Californie. Certains analystes y voient la marque du vote latino, pro-Obama mais attaché aux valeurs familiales (telles que, par exemple, la consanguinité, l’inceste, le tabagisme passif et l’alcoolisme clandestin).

Obama a été élu, le métis qui n’était le candidat ni des blacks ni des blancs. Voilà une bonne chose de faite. Reste maintenant à élire président un gay qui ne soit le candidat ni des gays, ni des hétéros ni des Ne Se Prononce Pas.
Bertrand, yes you can !

mercredi 5 novembre 2008

Victoire

Quel beau jour ! Je gardais dans un placard un drapeau américain, pour une grande occasion. Je l’ai mis ce matin sur mon balcon. Il flotte, un peu seul, mais vaillant, dans le ciel parisien. Il faut dire que, comme tout le monde, je n’ai pas de drapeau français chez moi, et je ne sais pas où en trouver un (un magasin de farces et attrapes, peut-être ?). Je ne peux donc pas pavoiser aux couleurs nationales. Mais, tout à ma joie, je digresse. Non, ce que je voulais dire est ici:

Les Américains ont voté pour le candidat le plus charismatique, le plus innovant, le plus intelligent (et aussi le plus beau). Le vainqueur logique. Je ne crois pas qu’ils aient voté en fonction de sa couleur de peau, car il n'était le candidat ni des Noirs ni des Blancs mais celui de toute l'Amérique. C'est la victoire de l'intelligence !

mardi 4 novembre 2008

Et Yma Sumac

Il n’y a pas que la mémé d’Obama qui nous a quittés. Yma Sumac, évoquée par une chanteuse française déjà un peu ancienne dans « Joe Le Taxi » vient également de disparaître. Elle était née Zoila Augusta Emperatriz Chávarri del Castillo. Voilà une information utile et qui permettra de briller en société. C’est cadeau !

lundi 3 novembre 2008

Barack Hussein Obama

Logiquement, Obama ne peut pas perdre. Les 8 années avec les républicains au pouvoir ont été catastrophiques, pas tant sur le plan de la politique extérieure, dont se contre-fichent absolument les américains (les vrais, pas les journalistes ni les intellectuels), que du point de vue de l’économie. Il y a bien des excités qui voteront toujours pour le candidat qui défend le droit de porter les armes, contre l’avortement ou le, mariage gay, mais la masse des électeurs n'est pas idiote, elle fonctionne avant tout en fonction de son intérêt économique. Or, là, tout va mal. Les gens peuvent de moins en moins vivre à crédit, ce qui est un changement dramatique de mode de vie. Et le marché de l’immobilier s’effondre, conduisant les plus malchanceux à la ruine, et les plus chanceux à une impression de pauvreté relative. En toute logique, Obama ne peut que gagner.
Je ne veux pas faire d’angélisme car je trouve très suspect l’enthousiasme de beaucoup de français qui, à les entendre, voteraient les yeux fermés pour Obama, mais qui refusent de voir les étrangers voter aux élections locales. Nous n’avons pas de leçon à donner aux américains en matière de racisme. Mais, objectivement, le seul argument qui puisse faire perdre Obama est un argument irrationnel, celui de sa couleur de peau. Nous allons vite être fixés.
PS: cette vidéo géniale, pour ceux qui se souviennent de la pub "Wassup ?", 8 ans plus tard.

jeudi 23 octobre 2008

La figue

J’ai hérité de ma maman un goût immodéré pour la pâte d’amandes. Bon, en fait, pour toutes les pâtisseries riches en crème, en chocolat, en chantilly, en nappage en sucre glace, en pâte d’amandes et, si possible, riches en tout ça ensemble. La pâtisserie qui regrouperait tout ça est encore à inventer, mais la « figue » de nos boulangeries-pâtisseries s’approche assez près de l’idéal.

La pâte d’amande, verte, est en général en couche généreuse. Il y a souvent des pépites de chocolat dans la farce épaisse et gouleyante. La dite farce est parfumée avec un alcool style rhum ou kirsch qui se marie fort bien avec le chocolat. La figue est un gâteau judéo-chrétien, qui frustre un peu (où est la chantilly !?) et laisse des remords (comment ais-je pu bouffer 5000 calories en si peu de temps ?).

Je m’en suis goinfré une cet après-midi. Je l’ai choisie dans une fine pâtisserie de la place Maubert. J’ai croqué la pâte d’amande à pleines dents, c’était rustique, roboratif, chocolaté, c’était top bon, quoi. Je sais bien que l’on dit que la farce de la « figue » est faite des restes de tous les gâteaux invendus, comme celle de ses sœurs la « pomme de terre » (couverte de cacao en poudre qui rentre dans les narines) ou le « cochon rose » (un peu enfantin maintenant). Il y aurait dans les entrailles des boulangeries un infâme récipient dans lequel les mitrons balanceraient tous les invendus, qui seraient ensuite écrabouillés et parfumés au chocolat. Ceci expliquerait pourquoi l’on trouve parfois des bouts de machins divers dans les figues (cet après-midi, il y avait un poil de noix de coco, il faut bien dire). Je suis tenté de penser que c’est probablement vrai. Un pâtissier ne va pas préparer une farce spéciale à partir d’ingrédients surfins pour un gâteau comme ça qui est, en général, vendu assez peu cher (ce qui est, d’ailleurs, un signe plutôt suspect).
C’est un peu répugnant, peut-être, mais on s’approche avec la figue du gâteau parfait riche en crème, en chocolat, en chantilly, en nappage en sucre glace, en crème pâtissière, en caramel, en cerises confites, en Paris-Brest, en éclair au chocolat, en baba au rhum, en chou à la crème, en flan pâtissier, en mille feuilles praliné, en macaron pistache, en pain au chocolat, en brioche, en amandes grillées, en cafards pépites de chocolat. ET en pâte d’amandes. What else ?

lundi 20 octobre 2008

Le népotisme

D’où vient le mot népotisme ?
Eh bien, l’origine du mot vient du Pape Clément VIII (1536-1605), né Ippolito Aldobrandini.
Celui-ci avait nommé cardinal son neveu Pietro Aldobrandini, qui devint, du coup « cardinal neveu », « cardinal nepote » en italien. Comme le neveu profita abondamment de sa charge, le terme est passé à la postérité dans les langues latines (nepotismo, népotisme) pour signifier ce que nous savons : le fait de favoriser ses proches. Ce message évoquera peut-être quelque chose aux lecteurs les moins jeunes de ce blog. Ce petit geste de recyclage est ma façon à moi de célébrer le 1er anniversaire du Grenelle de l’environnement. On ne pouffe pas dans les rangs.

mercredi 15 octobre 2008

London week-end

Quel beau week-end que le week-end dernier ! Un temps magnifique à Londres, deux belles expositions visitées (Hadrian Empire & Conflict et Francis Bacon) et surtout, surtout le séjour dans un univers parallèle. Grâce à mon ami F., aussi connu de certains sous le pseudonyme de « Oscar not so wild », j’ai eu le privilège d’être hébergé dans son club.

J’en tairai le nom car ces endroits, s’ils sont authentiques, tiennent à une certaine discrétion et si je veux être réinvité, mieux rester également discret.
Voilà donc un bien majestueux bâtiment, à deux pas de Buckingham Palace, que rien ne signale de l’extérieur si ce n’est le blason, très discret, de l’Université à laquelle il appartient. Passée la porte, une atmosphère feutrée, un gardien courtois derrière son comptoir lustré, et une vague odeur d’encaustique, de gingembre et de cantine accueille le visiteur. Un escalier monumental mène aux étages et aux bibliothèques, pièces immenses avec de splendides lustres, des fauteuils de cuir rouge, des vieux messieurs qui roupillent, d’autres qui bouquinent sous des lampes en cuivre. Le choix des magazines est absolument extraordinaire, sur pêche à la ligne, sur le vin, sur la « Country Life », l’économie, la littérature, mais également The Lancet, Private Eye et Paris Match (voilà l’idée qu’ils se font de notre belle culture). Des milliers de bouquins sur les étagères, des bureaux avec papier à en-tête du club pour faire sa correspondance, mais aussi des tables à jouer, recouvertes de feutrine verte. J’ai surtout aimé « The silent library », avec son faux feu de cheminée (en activité du soir au matin), ses fauteuils profonds, ses centaines de vieux bouquins d’histoire, ses annuaires d’anciens élèves, ses carafes d’eau et de verres à disposition, et sa pancarte « Silence, please » qui ne tolère pas la rigolade. Les salons sentent très légèrement le tabac, réminiscence d’une époque enchantée où l’on pouvait tirer sur son cigare. Le règlement du club est tolérant, pourvu que l’on se promène en veste et cravate. Le port de la cravate est tout de même optionnel avant 18h pendant les week-ends (on n’est pas des sauvages), mais on se sent tout de même plus à l’aise avec. Quand à la veste il est totalement exclu de l'enlever. Une dérogation peut être demandée dans des circonstances exceptionnelles de canicule, mais le week-end dernier il n’aurait su en être question. Je me suis donc baladé en pantalon sombre avec veste et cravate tout le week-end, mais avec des baskets grises qui me donnaient à n’en pas douter un look légèrement déjanté assez dans le style de la maison.

La dite maison est peuplée de profs de fac en veste de tweed, d’étudiants plutôt sur le retour, de visiteurs exotiques (car le club a des correspondants dans le monde entier) et de très vieux messieurs qui semblent trouver là un havre de paix et de convivialité assez exceptionnel. Les femmes sont admises depuis 1995 et il y a de jolis salons à leur intention, mais une femme non accompagnée ferait tout de même un peu désordre. En dehors de zones de réception, bar, salons, salles à manger, etc… le bâtiment est un enchevêtrement invraisemblables de couloirs, de passages, d’escaliers, de portes qui donnent sur des culs-de-sac, d’échelles de secours, et autres surprises, toujours très propres, aux murs blancs et au sol moquetté de bleu sombre. Le personnel qui se balade dans les couloirs, alias « flying staff », est disponible à tout moment pour apporter un drink , un sandwich, etc.. la plupart semblent d’origine exotique mais saluent bien poliment «d’un « good afternoon, Sir ». A propos de Sir, le tableau des messages avec ses enveloppes armoriés adressées aux Dr., Prof., Sir, etc… est un dépaysement à lui seul. Le déjeuner a été un très grand moment, dans une vaste salle à manger aux grandes baies vitrées, aux boiseries sombres avec d’immenses portraits de princes et de profs à perruque de toutes les époques. Le « member » remplit la commande pour lui et ses invités et la remet au garçon. Le roastbeef avec son Yorkshire pudding, son jus et sa sauce au raifort a été une plongée dans la britannitude la plus authentique. Le meilleur était, bien sûr, la compagnie : quelques vieux messieurs seuls à leurs tables, avec une grande serviette blanche autour du cou, plusieurs grandes tables, dont une où tous sont invités à s’asseoir s’ils sont d’humeur conviviale. Un original avec la tête d’un hobereau de Hogarth présidait la dite table et la régalait visiblement de sa conversation. Un membre était venu avec sa petite famille, deux petits garçons encravatés, et une Madame plantureuse qui a bien aimé le gâteau aux fruits de la passion qu’elle enfournait à grandes cuillères. A une autre table trois très jeunes étudiants qui se donnaient des airs de vieux (c’est de leur âge), à une autre un type un peu inquiétant avec une longue barge brise en pointe, flanqué d’un grand échalas à lunette et de d’un couple très comme il faut avec un look de vieilles biques bonne famille campagnarde des années 60, comme je pensais qu’on n’en faisait plus.
La chambre donnait sur une petite terrasse avec une échelle (de secours ?) pour monter sur le toit. Vue splendide sur Big Ben, St James Palace tout proche, Westminster Abbey, la roue illuminée du London Eye, rien que du très beau et de très émouvant. Big Ben commence à sonner à 7 heures et son carillon enchante le dormeur d’un « dong, dong, dong, dong » supplémentaire à chaque quart d’heure. Il est de toutes façons prudent de se lever sans tarder pour éviter d’être surpris par l’arrivée d’un membre du « flying staff » qui amène dans la chambre une tasse de thé et le journal du matin. F. m’avait prévenu qu’ils rentrent dans la chambre sans demander leur reste à l’heure convenue. Il y avait le choix entre 5 ou 6 journaux différents, mais pas vraiment le choix du « flying staff ». J’ai préféré m’abstenir des deux. Comme disait Boy George "I'd rather have a cup of tea".

vendredi 10 octobre 2008

J'kiffe trop les dentistes

J’adore aller chez le dentiste. La nature, sans raison évidente, m’a gratifié de dents saines. Je ne vois de dentiste que tous les 10 ans environ.
Je suis allé ce matin à mon rendez-vous décennal car un vieux plombage s’était visiblement descellé en croquant un truc un peu dur. En trois minutes, le dentiste m’a rebouché ça, en s’extasiant sur le fait que je n’ai pas un poil de tartre à enlever et que j’ai des dents de 20 ans (sic). Pourtant, j’ai des dents à priori pas géniales, jaunes couleur ivoire comme celles de ma génération qui n’a pas été élevée au fluor, et même une dent devant qui est de travers à cause d’une chute dans une grange il y a bien des lunes. Et pourtant, les dentistes me disent que j’ai des dents qui ne montrent pas le moindre signe d’usure car mes mâchoires s’emboîtent magnifiquement l’une sur l’autre, sans mouvement latéral. C'est fou.

Ce matin, comme les quelques fois où je suis allé voir un dentiste, je suis ressorti gonflé à bloc, avec mes dents de 20 ans, ne pouvant m’empêcher de regarder avec compassion les simples mortels dans la rue qui ont des dents minables. Pauvres gens.

dimanche 5 octobre 2008

Courir pour Curie 2008

Ce matin, rendez-vous à l’aube pour participer aux 10 km de « Courir pour Curie », contre le cancer du sein. Je ne dis pas que j’aurais forcément choisi ce cancer-là pour courir. Mais autant on avait le choix entre une course de 5km et une de 10km, autant le cancer du sein n’était pas négociable. Soit.
C’est ma première expérience de course en troupeau. Bilan globalement positif. Commençant du côté des Moins :
- Pas super fun, la foule, ah non ! Il faisait gris, pluvieux, l’ambiance n’était pas trop à la rigolade. Il y avait bien une fanfare, mais ils n’étaient présents qu’à l’arrivée/départ. Quelques Sœurs de la Perpétuelle Indulgence faisaient de leur mieux, mais, 3 bonnes sœurs au milieu de 5000 personnes ne suffisent pas à déclencher l’hystérie collective. Peut-être le thème de la course ne se prêtait-il pas vraiment à la gaudriole, OK, mais c’est pas une raison pour faire dans le sinistre.
- L’arrivée était au bout d’une longue, longue, très longue ligne droite. Quel cauchemar, de voir cette arche rose tout au loin quand on a déjà 9km dans les pattes. Ils auraient mieux fait de la mettre au détour d’un virage, divine surprise, on est arrivés, ouais !!

Du côté des Plus :
- j’ai réussi à courir 10km en 54 minutes, ce qui est honorable. Il faut dire qu’à mi-parcours, je me suis mis à suivre un petit mec râblé qui avait l’air de courir un tout petit plus vite que moi. Effectivement, au début, pas de problème, il m’ouvrait la route au milieu des T-shirts roses (pas négociable, la couleur, non plus). C’était cool. Et puis, peu à peu, ce saligaud a forcé l’allure, j’ai cru que j’aillais exploser en vol pendant le dernier kilomètre, et puis non. Je l’ai remercié chaleureusement, dans un grand râle à l’arrivée, il a eu l’air sidéré de réaliser qu’il avait fait le lièvre, et puis il a expiré un faible « y’a pas de quoi » avant de rejoindre ses potes sur des guiboles flageolantes.
- il y a une foule nombreuse, donc, forcément, quelques jeunes mecs jolis et véloces à regarder, c’est bon pour tenir le rythme. Il faut être honnête, quand même, c’était pas la majorité. Le cancer du sein, contrairement aux JMJ, n’est pas une cause qui mobilise l’ensemble de la jeunesse sauvage. Qu’il n’y ait pas de malentendu, je ne voudrais pas que des lecteurs esthètes se précipitent en masse l’an prochain au petit matin au bois de Vincennes, et ne soient déçus.
- un petit sac rose en nylon est remis à l’arrivée. Non, non, ce n’est pas un Moins. Il y a dedans, non seulement des serviettes hygiéniques et des dépliants sur la palpation mammaire, mais aussi une bouteille d’eau (joie !) et une bouteille de shampooing d’un des sponsors de l’évènement. C’est pas n’importe quoi, attention, c’est un shampooing deux-en-un, démêlant et shampooing, garanti volumétrique et éclat. On n’est pas mesquin, quand la cause est noble. C’est peut-être un shampooing efficace aussi pour les perruques post-chimiothérapie ? Non, c’est de mauvais goût, ça, coco, on garde pas.

Il y eut une époque où les enfants des écoles jouaient à poil dans les forêts et vendaient des timbres contre les tuberculeux. Leurs descendantes et descendants courent les bois en gros troupeaux, vêtus de T-shirts roses, en balançant partout des gobelets en plastique. Tiens, il faudrait recycler combien de gobelets en plastique pour faire une bonne prothèse mammaire ? Je suis pas sûr qu'on va garder ça, non plus, coco.

vendredi 3 octobre 2008

Looloo


Looloo habite en Corée. Looloo est installé juste sur le côté gauche de la cuvette, avec des trucs qui en sortent et vont se planquer à l’arrière du siège. Looloo comporte 14 boutons pour faire plein de trucs rigolos:
- Mise en marche de Looloo (avec un petit "gling!" très guilleret)
- Jet d’eau nettoyage arrière (pas de pictogramme, on sait pourquoi on est là)
- Jet d’eau nettoyage avant (pour les dames, comme indiqué par un petit pictogramme de dame avec choucroute sur la tête. La Coréenne est, somme toute, assez proche de l’Américaine, doit penser Looloo)
- Position du jet d’eau (ououppss…)
- Pression du jet d’eau (aie !)
- Séchage par air chaud (comme un sèche cheveux, si on veut, mais pas sur la tête, quoi)
- Température de l’air chaud (ou froid peut-être, je sais pas trop, j’ai pas non plus passé des heures là-dessus)
- Jet plus ou moins large (il faut prévoir les pires éventualités)
- Jet dirigé plus ou moins à gauche ou à droite, comme on veut
- Nettoyage de la buse (pas sûr de ce bouton-là, sans doute de l’eau sous pression formidable est-elle éjectée, j’ai préféré m’abstenir)
- Température de l’eau (du jet d’eau)
- Température du siège (il faisait chaud, j’aurais dû essayer « froid », tiens)
- Arrêt de Looloo ("gling !" d'au revoir. Le Coréen est très poli)

Mais attention, Looloo n’est pas là pour faire des blagues et arroser toute la salle de bains : il ne marche que si l’on est assis sur la cuvette. C’est un malin ce Looloo.

On se dit, la Corée, quel pays raffiné, rhôô, dis-donc. Et puis on ouvre un placard et on tombe sur les masques à gaz.
On se souvient alors que Kim Jong Il n’est pas loin. Je me demande s’il a un Looloo, Kim-Jong-Il.

samedi 27 septembre 2008

Non aux magasins bio

Je hais les magasins bio. J’y achète en général des fruits et des légumes, histoire de limiter la quantité de pesticides dont les péquenots agriculteurs les bourrent. Je n’ai pas trop d’illusions sur les vertus des fruits et légumes bio, mais comme l’a écrit un bon ami à moi dans son livre « Is it safe to eat ? » (la réponse est : « yes, enjoy »), si on ne peut pas attendre de l’agriculture bio qu’elle améliore la santé des consommateurs, au moins elle améliore celle de la Terre.
Or donc, les fruits et légumes étant périssables, je suis contraint de fréquenter assez régulièrement un magasin bio de la rue Montorgueil. J’y trouve ce que je cherche, mais les files d’attente sont insupportables. Clairement, je n’ai rien de commun avec cette clientèle de bonnes femmes faméliques et constipées citadines à la recherche d’un mieux-être. Donc, aucune envie de m’éterniser dans les lieux, à, attendre que l’on trouve sa monnaie, que l’on se décide pour un pain d’épautre ou pour celui-là, oui, oui, tout là-haut, aux 12 céréales complètes du Pérou, ou qu’on hésite à faire l’acquisition d’un très beau sac en papier à 15 centimes. Faire 10 minutes de queue pour 5 ou 6 pommes, non merci. Assez de ce stress !

Grande a été ma joie lorsque s’est ouvert, encore plus près de chez moi, une "grande surface bio". Là, me disais-je, je tiens ma vengeance, c'est grand, ça va dépoter. Je vais prendre mes trucs, les peser, passer à la caisse en coup de vent, et bonjour chez vous. Que nenni ! Les nouveaux, là, ils ont décidé de faire dans le cool, le convivial, Paris est un village et autres balivernes. Aujourd’hui il y a un crétin de vigneron bio qui fait goûter sa piquette production. Eh bien, pour peser ses légumes, il faut contourner le Monsieur et ses potes qui discutent de vinasse, en se donnant un air inspiré, dans leurs gros pulls en laine brute. Dégagez, manants, place ! Il y a deux caisses, toutes deux gérées par des incapables qui veulent faire la conversation aux clients. On est nouveaux, on est bio, on est sympas. T’en foutrais, moi ! Et que je te propose une carte de fidélité, et que je te rappelle que tu peux commander des huîtres bio pour samedi prochain (et quoi encore ?), et que j’aide les mamies à chercher des pièces dans leur porte monnaie, au secours ! Pourquoi les magasins bio ne sont-ils pas aussi inhumains que les hard discounters ? Assez de convivialité, c'est trop stressant. Le citadin moderne veut de l’efficacité et de l’indifférence. Est-ce trop demander?

jeudi 18 septembre 2008

Xavier Darcos est un crétin

Dans ma série : « défense du service public » (voir ci-dessus) : Xavier Darcos a trouvé opportun de s’interroger : "Est-ce qu'il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits de l'Etat, que nous fassions passer des concours à bac + 5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ? ».
Qu’il se pose ce genre de question montre qu’il n’a rien compris : 1. à la différence entre des enseignants de maternelle et des employés de garderie 2. à l’importance des premières années de vie d’un enfant pour le reste de son développement. Le BA-BA pour un enseignant, a fortiori pour son ministre. S’il avait une once de dignité il démissionnerait, si Sarkozy était un vrai Président, il le mettrait dehors. J’attends de voir. Pfff..., même pas cap'.

lundi 15 septembre 2008

Mon Trésor

Grande première. Le Trésor Public m’envoie un type de courrier que je ne connaissais pas encore : une « Notification d’avis à tiers détenteur ».
Emoi, perplexité. La chose est rédigée en charabia administratif incompréhensible. J’ai mis un moment à réaliser que cela signifiait en bon français « Avis de retenue sur salaire ». L’histoire est de la plus haute gravité. Pour une enveloppe mal timbrée, mon chèque de paiement de reliquat d’impôts (un peu plus de 1000 Euros) m’est revenu un mois après avoir été posté. Je l’ai renvoyé illico, mais, bien sûr, après la date limite de paiement. C’est ce qui me vaut cette « notification d’avis à tiers détenteur ».
Pour 3 semaines de retard, l’administration fiscale déclenche l’artillerie lourde, sans la moindre sommation. J’ai fait un e-mail à ma Trésorerie pour leur signaler d’arrêter les frais puisque mon chèque a tout de même été débité pendant que l’avis fatidique m’était expédié. La dame du Trésor m’informe par retour quasi instantané d’e-mail qu’elle va demander à mon employeur de faire machine arrière car le paiement est déjà en cours. Bravo. Elle m’informe aussi que je lui dois 10% de pénalités, en mon aimable règlement. La Poste vient, effectivement, ce même jour, de me laisser le dis avis de pénalité dans ma boîte à lettres.
Ceux qui critiquent l’efficacité du service public, je les trouve assez injustes.

vendredi 5 septembre 2008

Comme les autres

Je suis allé voir ce film à reculons parce que j'avais entendu une interview de Lambert Wilson dans laquelle l'interviewer (Dominique Souchier, d'Europe 1, pourtant un grand professionnel) l'avait poussé à raconter l'essentiel des ressorts du film. Pfff.... c'est malin ! J’ai horreur qu’on me raconte un film que je n’ai pas vu.

Je m'attendais donc à quelque chose de bien didactique et comme-il-faut, qui aborderait de façon édifiante la question de l'homoparentalité. Il y a, inévitablement, un peu de ça, mais le film n'est pas qu'une simple sensibilisation des hétéros au point de vue des homos sur l'adoption et la parentalité. C'est un film très touchant, avec des moments vraiment très drôles, et des acteurs qui sonnent juste (petit bémol sur le copain de Lambert Wilson, Pascal Elbé, qui ne m'a pas emballé, mais, bon, il n'est juste pas mon genre). Je ne raconterai, fidèle à mon habitude, rien qui puisse gâcher les surprises du film.
Peut-être juste la morale de la fable ? C'est bien parce que vous insistez : quand ils s'y mettent, les homos sont des parents tout aussi cons que les hétéros (et vice-versa). Bon film !

samedi 23 août 2008

Quand est-ce qu'on va à la Dordogne ?

Quand l’après-midi traîne un peu en longueur, que les adultes en ont assez de bouquiner, que les enfants se réveillent de la sieste, se pose la même question: « quand est-ce qu’on va à la Dordogne ?"
Depuis des générations, pas un été sans un séjour à Souillac, et pas un après-midi sans une baignade dans la Dordogne. L’eau est toujours fraîche, et les galets font un mal de chien sous les pieds nus, alors les familles ont une collection de « chaussures pour la Dordogne » qui permettent de chausser tout le monde, des plus petits aux plus grands. Il y en a de toutes les époques, d’authentiques sandalettes en plastique usées par les ans, des vielles baskets sans couleur, informes, trouées, aux œillets rouillés et aux lacets dépareillés, des tchanclettes (terme pied-noir dérivé de l’espagnol "chancletas", appelées « tongs » en français de France) en plus ou moins bon état, de toutes tailles et de toutes couleurs. Il n’y a jamais de problème pour trouver à la dernière minute une paire de « chaussures pour la Dordogne » qui aille à qui que ce soit.
Une fois le premier choc de l’eau froide passé, on s’avance prudemment dans le courant, bien progressivement, en espérant éviter l’hydrocution et puis, on se lance, d’abord saisi par le froid et puis, étonnamment, confortablement bien au frais. La rivière sent bon le galet chaud, l’eau fraîche, la vase, l’herbe, elle sent l’été. L’eau est vive par endroits et transparente sur les hauts-fonds. Ailleurs, dans les endroits plus profonds, elle est opaque, verte, immobile, un peu inquiétante... On n’ose pas mettre le pied au fond de peur de toucher quelque chose d’épouvantable, comme les longues traînées d’algues vertes, une souche d’arbre, ou une horreur venue des abysses... Il faut dire que, comme toutes les rivières, elle inquiète les riverains qui se racontent des histoires de noyés, alors, forcément, ça impressionne un peu les enfants, puis les adultes, génération après génération. Bien sur, quand on a le courage de risquer à plonger dans l’eau verte, on voit qu’il n’y a rien au fond que des galets lavés par le courant, et quelques rares poissons, la gueule tournée vers l’amont, qui attendent que quelque chose passe à leur portée. Mais rares sont ceux qui ont tenté l’exploit.

Une tradition bien établie est la « descente de la Dordogne ». Elle consiste à remonter, à pied, à contre-courant, avec les « chaussures pour la Dordogne » aux pieds, le chemin poussiéreux entre les champs roussis par le soleil et des haies d’arbustes, jusqu’au pont de Cieurac. On se met à l’eau juste avant le pont, là ou le courant est le plus violent et on se laisse entraîner, en gardant un œil sur les petits qui piaillent en s’accrochant à leur bouée. Le niveau de l’eau est bas en été, on se râpe presque le ventre par endroits, mais comme ce sont les endroits ou le courant est le plus rapide, il suffit de retenir un peu son souffle, de se laisse porter par le flot et, ouf !, on est passés. On arrive alors dans les endroits ou il n’y a presque plus de courant, on se retourne sur le dos, on voit la rivière, le pont, les falaises qui surplombent la Dordogne, le ciel bleu. C’est le bonheur.
Mais attention, on ne va pas à La Dordogne à n’importe quelle heure. Ah, non ! Il faut y aller en fin de journée, quand le soleil ne tape plus trop, quand il n’y a plus de canoes qui passent, quand il n’y a plus trop de gens, quand les hollandais commencent à plier bagage pour aller manger (c’est qu’ils dînent tôt, ces hollandais).
"Quand est-ce qu’on va à la Dordogne ?"
"Pas encore, dans un petit moment".

jeudi 31 juillet 2008

J'irai plus chez Ikea


Pas envie de me retrouver avec un matelas qui a servi 89 jours à des échangistes.

mardi 29 juillet 2008

Berlin Potsdamerplatz

Bref séjour à Berlin, ville géniale en été pour y faire du vélo, se balader dans les parcs, nager dans les lacs. La ville est calme, les gens détendus, le soleil brille, un régal. Bien sûr, cette année la météo était tristounette, les parcs étaient du coup déserts, le vélo aléatoire et les sandalettes bien risquées.

Je me faisais une fête de me baigner à nouveau dans le Teufelsee "Le lac du Diable", petit lac en pleine forêt, réputé pour ses nudistes (mais les textiles aussi sont bienvenus, puisque l’Allemand est tolérant). Toute la mythologie de la profonde forêt germanique est là: Siegfrid et sa dame, comment elle s'appelle, déjà ? Gretchen courent les bois et se baignent dans les lacs limpides dans une nudité héroïque. Ach, ch'adore, drès choli !
Las ! la prairie si douce qui borde le lac était cette année constellée de dizaines de merdes multiples déjections animales (des biches ? des moutons ?, je trouve que la tolérance a ses limites, faudrait les flinguer ces bêtes-la). De toutes façons, il faisait tellement gris que je n’ai eu aucune envie de me baigner ; il n’y avait qu’un type dans l’eau, un fanatique, un vrai, moi j’ai pas eu le courage. Sur le chemin du retour l’averse qui menaçait a – bien sur – crevé. Heureusement nous sommes arrivés, pédalant comme des fous, à une station du S-Bahn sans trop savoir comment.

Autre bon souvenir, deux joggings magnifiques au petit matin. Départ de la Potsdamerplatz, traversée du Tiergarten, la Porte de Brandebourg, le Reichstag, et les quais de la Spree en longeant les magnifiques bâtiments modernes du Bundestag, la Chancellerie, pouf, pouf, jusqu’à la Siegerssaule imposante colonne des Victoires, où quelques jours plus tard Barack Obama allait se faire pâmer les foules. Retour par le Tiergarten ou traînaient, à cause du mauvais temps, bien peu de mauvaises fréquentations. Ah si, quand même, sur un banc du parc, dormait emmitouflé dans son sac de couchage un type avec une bouteille d’Evian bien proprement posée au peid du banc. On peut être vagabond et savoir quand même que l’on est ce que l’on boit.
Donc un séjour sympa et une grande idée à retenir pour Paris: se débarrasser des pigeons, "Taube" dans la langue locale. Berlin est une ville libre de pigeons, donc "Taubenfrei", j'imagine (oui, je sais, c’est vraiment pas marrant, mais Les Bienveillantes m’ont fait forte impression). J’ai juste croisé en 3 jours un seul groupe de 5 ou 6 pigeons sous un pont lugubre de la Spree, un petit groupe crasseux à souhait, se chamaillant comme des clodos, ils avaient vraiment des airs de minorité opprimée. C’est peut-être pas bien de souhaiter la disparition d’une espèce animale, mais je trouve les moineaux de Berlin plus sympa que les pigeons de Paris. Foilà, z'est comme za !