dimanche 20 décembre 2009

Y'a quelqu'un ?

Personne.
Comment le mot qui désigne l’individu (Une personne) a-t-il pu finir par signifier également l’absence d’individu (Personne !)?
Je veux bien qu’à la base il y ait eu une négation : « Il n’y a pas de personne ici» peut facilement dériver en « Il n’y a personne ici ». Très bien, le "n'" est là pour indiquer la négation, n'est-ce pas?
Mais que l’on finisse par dire « Y a-t-il quelqu’un ici ? Non, personne », on est soudain pris de vertige.
Qui a bien pu laisser faire ça ?

mercredi 16 décembre 2009

J'arrête quand je veux

Petit inventaire des outils d'écriture en état de marche disponibles à mon domicile :

Sac d’ordinateur : 37 outils d’écriture utilisables, dont
- stylos métal : 12
- stylos plastique : 13
- stylos mixtes métal-plastique : 6
- porte-mine : 3
- pointeurs rétractables en métal (une rareté, de nos jours): 2
- crayon papier : 1
Poches de vestes, poches de blousons, et sacs : 21, dont
- stylos métal : 7
- stylos plastique : 11
- crayons papier : 3
Reste de l’habitacle (bureau, tiroirs, divers)
- 8 stylos utilisables

Total: 66 stylos et autres crayons, dont 95% récupérés dans des chambres d’hôtels ou des stands de congrès. Je commence à me demander si cette crainte de manquer un jour d’un stylo pour écrire un truc important est vraiment fondée.

vendredi 11 décembre 2009

Vous avez vu quelque chose de bien au cinéma, récemment?

Non, pas vraiment. Je me suis ennuyé très vite avec « In the loop » ("un film hilarant" sur les coulisses de la guerre d’Irak préparée par le gouvernement anglais). J’ai pas mal dormi pendant un film chilien lesbien où je me suis laissé attirer le soir de mon anniversaire pendant qu’on me préparait une surprise (« Mais si, c’est sûrement bien, c’est chilien, La Nana c’était bien, non ? »). Et, tout dernièrement, j’ai copieusement roupillé avec « Vincere » (l’histoire de la première femme de Mussolini, « le retour du grand cinéma italien » disait la critique).
C’est donc décidé, malgré l’affiche qui suggère un film léger, d’une drôlerie peut-être un peu paillarde mais tellement de chez nous, je n’irai pas voir « Persécution » de Patrice Chéreau. J’ai trop peur de dormir au moment où Romain Duris gueulera sa tirade sublime "J'peux pas aimer sans avoir peur", et ce serait dommage.

mercredi 9 décembre 2009

La boulette

Toujours avide de nouvelles innovations qui changent, je me suis intéressé à l’invention de la maison Charal : la « pièce de bœuf » à cuire directement au micro-ondes dans son emballage.
Attention ! il est interdit d’ouvrir l’emballage pour voir ce qu’il y a dedans. C’est tellement innovant comme procédé que toutes l’innovation risquerait de s’échapper. Donc, on met tout le bazar au micro-ondes, entre 50 secondes (pour une cuisson « saignant ») et 1 minute 20 pour « à point ». On peut pas aller plus haut, c’est pas autorisé. On sort l’emballage, un peu enflé par la chaleur, qui se révèle être un bête carton, hermétiquement scellé (c’est ça qui est totalement nouveau, le "plus produit", quoi). On attend un beau steak comme promis sur la photo, la réalité est un peu moins émoustillante, mais on a l'habitude. Ce dont on a moins l'habitude, c'est que ça a la consistance de la viande mais ça n’a pas le goût de viande, ce qui est assez ballot tout de même. A la dégustation, on sent bien, très très bien, les arômes « grill cramé façon barbecue pas bien entretenu au bord de la plage». C’est un truc salé, assez juteux, qui fait assez penser à de la viande, mais avec un je ne sais quoi de mystérieux qui tapisse la langue, longtemps après le festin.
Tout s’explique post-dégustation. Il s'agit d'une « Préparation à base de viande bovine attendrie et marinée, grillée en surface. Viande bovine 95 %, eau, sel, conservateur : E 262, fibres végétales, antioxigène E 300 E330 ». Le savoir faire de professionnels, plus 5% de choses et d’autres qui font toute la différence.

samedi 5 décembre 2009

JC Decaux est bien urbain

Restons dans la série « toilettes publiques »: première visite à des sanisettes toutes neuves de Monsieur JC Decaux, mises gracieusement à la disposition des passants par not’ bon Maire de Paris.
Curieusement, l’édicule était en état de fonctionnement, vaste et propre, de quoi garer un ou deux scooters sans problème, ou bien quelques Vélib’ (c’est sûrement prévu pour). Ce qui est marrant c’est la voix de la dame pipi. Elle se manifeste après le tirage de la chasse, d’une voix bien civile « Nous vous remercions d'avoir choisi un cycle de nettoyage économique » (oui, j’aime ma planète, j’ai appuyé sur le petit bouton de la chasse, et la dame m’en sais gré, c’est vraiment très bien). Et la dame de continuer « Si vous désirez un cycle plus long, appuyez sur le 2ème bouton ». C’est vraiment cool, ça, Monsieur Decaux donne une seconde chance au tirage. J’ai vérifié, comme le suggérait la voix, mais tout allait bien. Tout à mon aise d’être si bien choyé, je me suis abondamment servi de savon liquide (on sait comment commencent les épidémies). Frayeur : pas d’eau au robinet automatique !! Aaarrgghhh !!! J’ai entrevu le pire. Et puis si, finalement, l’eau est venue, c’est une maison sérieuse JC Decaux. Le sèche-mains électrique est –évidemment – un peu poussif, mais il fait quand même le job. Tout bien pomponné (vérification dans la glace), j’ai appuyé sur le bouton de sortie, la porte s’est ouverte comme par magie sur la rue et la dame a annoncé « Le cycle de nettoyage va commencer dans 5 secondes, sortez s’il vous plait ». Non mais oh ? Ca va pas, non ? La prochaine fois, je resterai dans la cabine même pour montrer à Mr Decaux de quel bois je me chauffe. Et pour voir ce qu’elle dira la dame au bout des 5 secondes. Peut-être qu’elle gueulera de plus en plus fort ? De plus en plus grossièrement ? Qu’elle essaiera le japonais, l’anglais, l'américain ? “What the fuck are you doing? Get the fuck OUT ! ».
Etre mis à la porte en 5 secondes, ça manque vraiment d’allure. On entre en client et on sort en voleur, c’est ça ? Je ne vous salue pas, Monsieur Decaux.

mercredi 2 décembre 2009

La marche du progrès

Vu dans les chiottes toilettes de la Faculté de Médecine, place de l’Odéon, cette étrange et innovante machine à sécher les mains : le « Dyson airblade ». Enfin un sèche-mains qui sèche vraiment les mains !
Même en ce jour anniversaire de la bataille d'Austerlitz, il convient de saluer (pour une fois) l'efficacité du génie britannique.
C'est un objet des plus incongrus dans un bâtiment inauguré en 1900 et dans lequel on sent que les mots « entretien », « désinfection » et « hygiène » ne sont pas des valeurs fondamentales. Incongru car neuf, ésthétique et efficace. Donc, un bien bel objet dans un cadre disons, d’origine, certainement là pour éviter la propagation de miasmes liés à l’usage communautaire d’un torchon sale ou d’un rouleau de linge douteux et périssable. Un grand pas, donc, de la Faculté, dans la modernité. Jusqu’à vouloir sortir du lieu, et atteindre la poignée de la porte qui elle, fidèle à la tradition, collecte des couches d’échantillons microbiologiques virulents de première qualité depuis 4 à 5 générations d’étudiants. Dis, Monsieur Dyson, tu nous dessines une poignée de porte ?