jeudi 23 janvier 2014

Addis-Abeba, la salle de bains d’Hailé Sélassié

La visite du Musée ethnologique d’Addis-Abeba (Addis Ababa Ethnological Museum) vaut le détour. Nous y reviendrons. Le musée est situé dans un ancien palais de l’empereur Hailé Sélassié I, qu’il a habité jusqu’en 1960. A la fin de la visite du musée proprement dit, le visiteur est invité à passer par la chambre et la salle de bains  de l’empereur. Pas « les appartements impériaux », non, non, « la chambre et la salle de bains ». Soit, se dit le visiteur. Un personnage aussi fabuleusement mythique qu’Hailé Sélassié, Empereur d’Ethiopie, monarque absolu de droit divin, Roi des rois, descendant de la reine de Saba et du roi Salomon, ça doit vivre dans un luxe inouï. Des robinets en or au minimum. Et voilà en photos ci-dessous, le luxe fabuleux dans lequel le Négus et sa fort belle épouse, l’impératrice Menen Asfaw (1911-1962) réalisaient leurs ablutions. Tout à fait comme la salle de bains de mes grands-parents, dans le Lot, dans les années 1960. Et je ne crois pas que nous descendions de la reine de Saba. 
Chez les Sélassié, chacun a sa salle de bains, rose pour l’impératrice, bleue pour l’empereur. Détail piquant, le bidet est dans la salle de bains du Négus. L’impératrice, femme parfaite à tous égards n’en avait certainement pas l’usage, cela va sans dire.

 La salle de bains de l'Empereur
  La salle de bains de l'Empereur (suite)
  La salle de bains de l'Impératrice
   La salle de bains de l'Impératrice (détail)
 
Et enfin, l’impératrice Menen Asfaw (1911-1962)

dimanche 5 janvier 2014

La colline du printemps

Retour en Israël 18 mois plus tard. Je n'ai pas été aussi frappé que je m'y attendais par la différence avec un séjour en été. Bien sûr, comme dans tous les pays méditerranéens, les appartements sont mal isolés, le froid pénètre vite, mais on se débrouille sans grand problème. Je continue à adorer Jérusalem, même si ce n'est pas l'endroit le plus plaisant du monde. Comme toujours en Israël, on y trouve tout et son contraire, le plus beau et le plus moche, le plus plaisant et le plus irritant. Il ne faut pas se laisser énerver par les marchands de saloperies touristiques de la Vieille Ville. Ils ne font que perpétuer la tradition multi-millénaire des marchands du Temple qui guettent le pigeon-pélerin. Ne pas non plus se laisser attrister par tous ces gens qui tirent la gueule mieux que des parisiens dans le métro, ni par les vieux cons qui pullulent, sans doute dans l'attente de mourir ici pour être les premiers dans la file d'attente du Jugement Dernier. Tout ça n'est pas grave, je continue à aimer la beauté de la Vieille Ville, la modernité et la diversité de l'autre, et à être fasciné par la place de ce lieu dans l'histoire, dans les mythes, les religions et dans l'actualité. Le Mur, le Mont des Oliviers et l'église du Saint Sépulcre continuent à me fasciner, je ne me lasse pas d'y retourner. J'ai découvert cette fois-ci le minuscule musée d'art juif italien. Un petit bijou de classe et de simplicité. Si Eliezer Ben Yehuda avait été italien, l'hébreu moderne aurait-il été une langue mélodieuse plutôt que germanique? Les Israéliens seraient-ils des suaves méditerranéens?...
Tel Aviv l'été dernier m'avait déçu. En dehors de la plage, belle mais peu baignable, j'avais trouvé la ville poussiéreuse, assez moche, faite de bric et de broc, sans grand intérêt. Cette fois-ci, le soleil et la douceur de l'air rendaient justice à son nom de "Colline du printemps". La ville est jeune, sympathique, pleine d'endroits où les familles se baladent de bonne humeur, de cafés branchés sans être prétentieux, modernes sans perdre leur caractère. Et puis tellement d'arbres, de jardins, de chats paisibles, tout pour plaire, quoi. Pour les amateurs, ci-dessous, un petit Chagall daté 1932 du TAMA (Tel Aviv Museum of Art), qui représente la ruelle devant le mur «des Lamentations », avant que l'esplanade actuelle ne soit dégagée après la Guerre des Six Jours.