dimanche 20 décembre 2009

Y'a quelqu'un ?

Personne.
Comment le mot qui désigne l’individu (Une personne) a-t-il pu finir par signifier également l’absence d’individu (Personne !)?
Je veux bien qu’à la base il y ait eu une négation : « Il n’y a pas de personne ici» peut facilement dériver en « Il n’y a personne ici ». Très bien, le "n'" est là pour indiquer la négation, n'est-ce pas?
Mais que l’on finisse par dire « Y a-t-il quelqu’un ici ? Non, personne », on est soudain pris de vertige.
Qui a bien pu laisser faire ça ?

mercredi 16 décembre 2009

J'arrête quand je veux

Petit inventaire des outils d'écriture en état de marche disponibles à mon domicile :

Sac d’ordinateur : 37 outils d’écriture utilisables, dont
- stylos métal : 12
- stylos plastique : 13
- stylos mixtes métal-plastique : 6
- porte-mine : 3
- pointeurs rétractables en métal (une rareté, de nos jours): 2
- crayon papier : 1
Poches de vestes, poches de blousons, et sacs : 21, dont
- stylos métal : 7
- stylos plastique : 11
- crayons papier : 3
Reste de l’habitacle (bureau, tiroirs, divers)
- 8 stylos utilisables

Total: 66 stylos et autres crayons, dont 95% récupérés dans des chambres d’hôtels ou des stands de congrès. Je commence à me demander si cette crainte de manquer un jour d’un stylo pour écrire un truc important est vraiment fondée.

vendredi 11 décembre 2009

Vous avez vu quelque chose de bien au cinéma, récemment?

Non, pas vraiment. Je me suis ennuyé très vite avec « In the loop » ("un film hilarant" sur les coulisses de la guerre d’Irak préparée par le gouvernement anglais). J’ai pas mal dormi pendant un film chilien lesbien où je me suis laissé attirer le soir de mon anniversaire pendant qu’on me préparait une surprise (« Mais si, c’est sûrement bien, c’est chilien, La Nana c’était bien, non ? »). Et, tout dernièrement, j’ai copieusement roupillé avec « Vincere » (l’histoire de la première femme de Mussolini, « le retour du grand cinéma italien » disait la critique).
C’est donc décidé, malgré l’affiche qui suggère un film léger, d’une drôlerie peut-être un peu paillarde mais tellement de chez nous, je n’irai pas voir « Persécution » de Patrice Chéreau. J’ai trop peur de dormir au moment où Romain Duris gueulera sa tirade sublime "J'peux pas aimer sans avoir peur", et ce serait dommage.

mercredi 9 décembre 2009

La boulette

Toujours avide de nouvelles innovations qui changent, je me suis intéressé à l’invention de la maison Charal : la « pièce de bœuf » à cuire directement au micro-ondes dans son emballage.
Attention ! il est interdit d’ouvrir l’emballage pour voir ce qu’il y a dedans. C’est tellement innovant comme procédé que toutes l’innovation risquerait de s’échapper. Donc, on met tout le bazar au micro-ondes, entre 50 secondes (pour une cuisson « saignant ») et 1 minute 20 pour « à point ». On peut pas aller plus haut, c’est pas autorisé. On sort l’emballage, un peu enflé par la chaleur, qui se révèle être un bête carton, hermétiquement scellé (c’est ça qui est totalement nouveau, le "plus produit", quoi). On attend un beau steak comme promis sur la photo, la réalité est un peu moins émoustillante, mais on a l'habitude. Ce dont on a moins l'habitude, c'est que ça a la consistance de la viande mais ça n’a pas le goût de viande, ce qui est assez ballot tout de même. A la dégustation, on sent bien, très très bien, les arômes « grill cramé façon barbecue pas bien entretenu au bord de la plage». C’est un truc salé, assez juteux, qui fait assez penser à de la viande, mais avec un je ne sais quoi de mystérieux qui tapisse la langue, longtemps après le festin.
Tout s’explique post-dégustation. Il s'agit d'une « Préparation à base de viande bovine attendrie et marinée, grillée en surface. Viande bovine 95 %, eau, sel, conservateur : E 262, fibres végétales, antioxigène E 300 E330 ». Le savoir faire de professionnels, plus 5% de choses et d’autres qui font toute la différence.

samedi 5 décembre 2009

JC Decaux est bien urbain

Restons dans la série « toilettes publiques »: première visite à des sanisettes toutes neuves de Monsieur JC Decaux, mises gracieusement à la disposition des passants par not’ bon Maire de Paris.
Curieusement, l’édicule était en état de fonctionnement, vaste et propre, de quoi garer un ou deux scooters sans problème, ou bien quelques Vélib’ (c’est sûrement prévu pour). Ce qui est marrant c’est la voix de la dame pipi. Elle se manifeste après le tirage de la chasse, d’une voix bien civile « Nous vous remercions d'avoir choisi un cycle de nettoyage économique » (oui, j’aime ma planète, j’ai appuyé sur le petit bouton de la chasse, et la dame m’en sais gré, c’est vraiment très bien). Et la dame de continuer « Si vous désirez un cycle plus long, appuyez sur le 2ème bouton ». C’est vraiment cool, ça, Monsieur Decaux donne une seconde chance au tirage. J’ai vérifié, comme le suggérait la voix, mais tout allait bien. Tout à mon aise d’être si bien choyé, je me suis abondamment servi de savon liquide (on sait comment commencent les épidémies). Frayeur : pas d’eau au robinet automatique !! Aaarrgghhh !!! J’ai entrevu le pire. Et puis si, finalement, l’eau est venue, c’est une maison sérieuse JC Decaux. Le sèche-mains électrique est –évidemment – un peu poussif, mais il fait quand même le job. Tout bien pomponné (vérification dans la glace), j’ai appuyé sur le bouton de sortie, la porte s’est ouverte comme par magie sur la rue et la dame a annoncé « Le cycle de nettoyage va commencer dans 5 secondes, sortez s’il vous plait ». Non mais oh ? Ca va pas, non ? La prochaine fois, je resterai dans la cabine même pour montrer à Mr Decaux de quel bois je me chauffe. Et pour voir ce qu’elle dira la dame au bout des 5 secondes. Peut-être qu’elle gueulera de plus en plus fort ? De plus en plus grossièrement ? Qu’elle essaiera le japonais, l’anglais, l'américain ? “What the fuck are you doing? Get the fuck OUT ! ».
Etre mis à la porte en 5 secondes, ça manque vraiment d’allure. On entre en client et on sort en voleur, c’est ça ? Je ne vous salue pas, Monsieur Decaux.

mercredi 2 décembre 2009

La marche du progrès

Vu dans les chiottes toilettes de la Faculté de Médecine, place de l’Odéon, cette étrange et innovante machine à sécher les mains : le « Dyson airblade ». Enfin un sèche-mains qui sèche vraiment les mains !
Même en ce jour anniversaire de la bataille d'Austerlitz, il convient de saluer (pour une fois) l'efficacité du génie britannique.
C'est un objet des plus incongrus dans un bâtiment inauguré en 1900 et dans lequel on sent que les mots « entretien », « désinfection » et « hygiène » ne sont pas des valeurs fondamentales. Incongru car neuf, ésthétique et efficace. Donc, un bien bel objet dans un cadre disons, d’origine, certainement là pour éviter la propagation de miasmes liés à l’usage communautaire d’un torchon sale ou d’un rouleau de linge douteux et périssable. Un grand pas, donc, de la Faculté, dans la modernité. Jusqu’à vouloir sortir du lieu, et atteindre la poignée de la porte qui elle, fidèle à la tradition, collecte des couches d’échantillons microbiologiques virulents de première qualité depuis 4 à 5 générations d’étudiants. Dis, Monsieur Dyson, tu nous dessines une poignée de porte ?

dimanche 29 novembre 2009

L'accoudoir

Après la bande de Gaza et le Cachemire, l’accoudoir des sièges de train et d’avion est un terrain de bataille des plus sensibles. Le premier arrivé considère que l’accoudoir lui appartient et le nouveau venu du siège à côté ferait bien de ne pas essayer de s’immiscer trop vite. Question d’espace vital, de gènes de conquérant du magdalénien. D’ailleurs, à moins d’être un goujat, le nouveau venu est forcément un peu gêné de perturber l’intimité de celui/celle qui est déjà installé(e) et s’assied en essayant de déranger le moins possible celui/celle qui a tous les droits puisqu’il (elle) ETAIT LA AVANT.
C’est ainsi que récemment, j’ai dû ruser pendant un bon moment pour essayer de profiter un peu d’un accoudoir sur un siège d’avion. Le Monsieur qui-était-là-le-premier avait son bras de conquérant posé bien à plat, tout le long de la fatidique séparation. Je n’avais pas bien vu à quoi, il ressemblait en m’installant, mais sa position disait assez que c’était un gars qui sait ce qu’il veut dans la vie. Connaissant les usages (nous étions en Business, que diable), j’ai commencé par mettre la pointe de mon coude tout au bout de ce qui restait, bien contre le siège. Tenant mon journal bien déployé, je me suis mis à tourner les pages négligemment en agitant les bras à chaque fois, pour enfoncer sournoisement le coude un petit peu plus loin à chaque page. Je sentais, comment dirais-je, une résistance muette, mais ferme de l’autre coté. Je n’avais pas bien vu à quoi ressemblait le voisin, mais au fur et à mesure que ma manœuvre s’éternisait me venaient des envies de meurtre contre ce gros porc, de tendance fascisante, alcoolique probablement, en tout cas inculte et grossier, car lisant l’Equipe. Pas moyen de lire mon journal tranquillement, il fallait prendre les choses en main. Plutôt que d’aggraver ma légère hypertension, je me suis décidé à attaquer, courtois mais ferme, et je me suis tourné vers lui en disant « Excusez moi, vous ne croyez pas que l’on pourrait le partager un peu, cet accoudoir ? ». Et là, magie des mots, tel la Bête embrassée par la Belle, le gros porc infect s’est mué en un gentil garçon avec un joli sourire tout blanc, juste un peu musculeux, mais c’est pas grave. Et c’est comme ça que j’ai gagné tout l’accoudoir pour moi tout seul, non mais des fois.

dimanche 22 novembre 2009

Les revenants (au secours!)

Je viens de voir Renaud (le chanteur) interviewé sur France 2 avec sa nouvelle tête et ses lunettes qui lui donnent un air de chroniqueur économique super pointu, ou de Patrice Chéreau l'air tout bizarre parecequ'il sort de chez le coiffeur avec des lunettes neuves. Renaud New Look fait la promotion d'un nouvel album de balades irlandaises ; c’est une attention pleine de tact après le match de l’autre jour. Et puis, si son album ne marche pas, il pourra se reconvertir et devenir le nouvel ambassadeur d’une grande chaîne d’opticiens.
Une rentrée dont on aurait pu se passer c’est celle de Robert Hossein qui nous revient avec un grand spectacle sur l’affaire Seznec. Je crois me souvenir qu’il s’agit d’une histoire de grand-père condamné au bagne dont la descendance s’agite pour faire reconnaître l’innocence. Un siècle plus tard, la mémoire des témoins pourrait être un peu chancelante, mais le breton est têtu et puis ça fait vendre des livres. Robert Hossein refait le coup du « spectacle interactif » dans lequel la populace le public est amené à voter pour l’innocence ou la culpabilité, la guillotine ou la chaise électrique, le bien ou le mal, à grands coups de jeux de lumière, de dzim-boums tonitruants de l’orchestre et de glapissements divers. L’ineffable Robert a déjà fait le coup avec Marie-Antoinette, je sais j’y étais, c’était au siècle dernier Porte de Versailles. Une cacophonie de beuglements (Danton, Robespierre), de cris déchirants (les enfants de la reine), des déclamations fort dignes (Louis XVI), des bondieuseries variées (un peu tout le monde), pour, à la fin, demander au public de voter pour ou contre la mort de Marie-Antoinette. Le spectacle avait été interminable, tout le monde savait comment l’histoire finirait, tout un chacun pensait à sortir, qui pour se taper une fameuse blanquette à la brasserie à côté, qui pour aller pisser, qui pour sortir la voiture du stationnement interdit, mais personne n’aurait voulu manquer l’occasion historique de redresser un tort aussi considérable. Non mais, j’ai payé ma place, je vais voter pour ou contre la mort de Marie-Antoinette, moi, c’est inclus dans le prix, déjà que c’est pas donné. Dans une atmosphère de fin du monde et de recueillement reniflant, le vote s’est déroulé, et les descendants des sans-culottes ont, la larme à l’œil, acquitté la gentille reine qu’elle avait quand même du courage c’te femme-là, LouisXVI y avait pas que du mauvais, il a quand même fait construire Versailles, et pis les enfants, c’est-y-pas une misère ? C’était guimauvesque et beauf à souhait. Je pense que l’Affaire Seznec ne décevra pas les fans du genre puisque l’affiche promet : « C’est à vous de me juger, vous serez tous les jurés ! ». C’est trop la classe.
J’attends impatiemment que Robert Hossein mette en scène l’assassinat de Kennedy (Jackie est-elle innocente dans cette affaire ??), le procès de Nuremberg (pourquoi qu’on les a pas bouillis vivants ?), la découverte de l’Amérique (êtes vous pour ou contre ?), ou l’affaire Clearstream (le crochet de boucher doit-il être rouillé?). C’est vrai, quoi, on ne nous demande jamais notre avis. Vous avez déjà été interrogés par la SOFRES vous ? Moi non plus et je trouve que c’est une honte. Merci Robert.

dimanche 15 novembre 2009

Eloge de la paresse

Pour une fois que j’ai parlé d’un film avant tout le monde, je me permet de me reposer quelque peu : allez voir « A l’origine » de Xavier Giannoli. C’est un bon film.

En revanche, si vous aimez le cinéma vous pouvez vous dispenser de voir « Le concert » de Radu Mihaileanu. Mais si vous aimez grosse rigolade et Tchaïkovski, vous pouvez y allez pour le dernier quart d'heure.

samedi 14 novembre 2009

Vive le sport

Journée cruciale aujourd’hui : la France se qualifiera t’elle contre l’Irlande pour participer à la Coupe du Monde 2010 ? Il y a des gens qui se passionnent pour ça, qu’y puis-je ?
Hier, les supporters égyptiens ont accueilli l’équipe nationale de foot algérienne à coups de pavés, toujours dans la perspective de la sélection pour la Coupe du Monde. Voilà des gars qui savent rigoler. Ils auraient pu balancer des blocs de la pyramide de Gizeh, mais, journée mondiale de la gentillesse oblige, ils ont su rester raisonnables.

jeudi 12 novembre 2009

La conversation nationale

Régis Debray aurait évoqué l’autre jour à propos de Sarkozy l’idée de « conversation nationale ». Google nous suggère qu’il s’agit d’une expression inventée par nos cousins du Québec, qui, eux-mêmes l’auraient empruntée à la « national conversation » des honnis anglais.
Je n’ai pas eu le temps de me pencher sur le concept dans toute sa finesse, des dizaines de bouquins ne vont sans doute pas tarder à fleurir sur le sujet, mais cette expression me semble être une façon assez parlante d’évoquer l’idée d’opinion publique, de « buzz », bref de conversations de café du Commerce.
Et il faut bien avouer que, question conversation nationale, les communicants de l’Elysée s’y entendent pour que chaque jour amène son sujet de discussion tournant autour Sarkozy. Mes souvenirs commencent à remonter à quelque temps, et je ne me souviens pas d’un président qui nous ait aussi systématiquement gonflés jour après jour de ses idées, initiatives, controverses, et âneries en tous genres. Quand ce n’est pas lui, c’est son entourage. Quand ce n’est pas son entourage, c’est le Goncourt de l’année qui en remet une louche. Quand ce n’est pas le Goncourt, c’est un site qui répertorie tous les évènements historiques dans lesquels notre président a joué un rôle clef, et ils sont nombreux. On n’en sort pas.


dimanche 8 novembre 2009

Je suis une tarte au citron meringuée

Le 20ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin est l’occasion de moult réjouissances et réminiscences. On ressort, bien sûr, le fameux «Ich bin ein Berliner» de J.F. Kennedy. Je viens d’entendre à la radio qu’en allemand « Je suis un Berlinois » se dit «Ich bin Berliner», et que «Ich bin ein Berliner» signifie «Je suis un Berliner» c'est-à-dire une beignet fourré à la confiture et saupoudré de sucre, fort prisé des peuplades germaniques et associées. Voir cet article, très intéressant pour qui s’y intéresse.
Les berlinois qui ont applaudi chaudement les paroles de Kennedy ce jour-là on fait preuve d’un sens de la politesse que l’on ne souligne pas assez souvent.
Il ressort de cette histoire que les américains sont ignorants et les allemands disciplinés. La lecture de ce blog est vraiment instructive, j’espère que vous appréciez.
Bon, en fait, il semblerait que le type de la radio ait répété une ânerie, voyez plutôt cet autre article. Il ne sera pas dit que Sameplayer contribue à répandre des faussetés. De la controverse, de l'érudition, des débats intellectuels, c'est aussi ça le blog de Sameplayer.

vendredi 6 novembre 2009

La fusée Troposphère

Un puissant penseur français nous l’avait déjà dit lors d’un inoubliable discours à Dakar : l’homme africain n’est pas entré dans l’histoire.
Le programme Troposphère de la République Démocratique du Congo nous montre aujourd’hui que le rat africain n’est pas entré dans l’espace.
A noter: la trajectoire de la fusée Troposphère V s'apprécie vraiment à la fin de la vidéo.


mardi 27 octobre 2009

7 de carreau

Je ne suis vraiment pas inspiré ces jours-ci. Je vois que je ne vais pas dépasser 7 messages sur mon blog ce mois-ci. Un petit sept. Il n’y a pas de quoi être fier. Je manque un peu d’inspiration, ce n’est rien de le dire.
J’ai du mal à comprendre comment certain(s) parviennent à pondre des messages très régulièrement, benoîtement, sans effort, et à continuer à être lus, y compris par moi.
J’en connais un qui réussit à rédiger un billet quotidien, avec un talent certain la plupart du temps et au pire avec un certain talent. Mais comment font-ils ? A mon avis, nous avons affaire à des gens oisifs, des parasites de la société, peut-être des fonctionnaires de l’enseignement ou des transports en grève ou en arrêt de longue durée pour dépression bidon (comment peut-on déprimer quand on ne fait rien que conduire des trains en pilote automatique ou enseigner à des bambins ? franchement). Je suis sans doute, bien malgré moi, le lecteur de personnes qui bloguent au bureau, alors qu’il y a des chômeurs qui tueraient pour faire leur travail. Je vois bien que les bloggueurs les plus appréciés sont ceux qui livrent en pâture leurs sentiments intimes, ou leurs déboires de la vie quotidienne. Et vous croyez que ce sont des gens équilibrés ? Je ne dis pas que tous les bloggueurs sont absolument cinglés, mais il faut quand même avoir des tendances nombrilistes et exhibitionnistes pour s’adonner à cette triste activité. Au minimum.
Ceci étant, je dois avouer que j’aime bien lire les trouvailles de certains de ces pauvres gens. Un peu comme je ne déteste pas feuilleter Voici ou d’autres torchons à l’occasion, nous avons tous nos sombres facettes. Naturellement, pour ne vexer personne, je garde mes réflexions sur la santé mentale et le civisme des bloggueurs pour moi-même. On n’est pas des sauvages.
PS: si vous n'avez vraiment rien d'autre à faire dans le vie, et que vous interrogez sur la signification du 7 de carreau, j'ai trouvé une dame qui sait ces choses-là. C'est ici.

vendredi 16 octobre 2009

Pas beau

Le métro est plein de ces affiches laides à faire peur.
Pourtant chacun d'entre eux a été un jour le plus beau bébé du monde.

Note pour moi même: penser à passer à autre chose que les bébés

mardi 13 octobre 2009

Autopromotion

Jean Sarkozy, redoublant en 2ème année de droit, Président de l’EPAD.
Je n’ai pas retrouvé dans mes archives de billet pour "affairisme", "honte nationale", "Balkanysme", "république bananière", ni "votez bien". Mais pour un rappel de l’origine du mot népotisme, cliquer ici.

lundi 12 octobre 2009

La pub d'Evian

Le slogan d’Evian « Déclarée source de jeunesse par votre corps » est un summum de niaiserie. Mais la nouvelle pub avec des bébés sur rollers est non seulement niaise, elle est laide à faire peur. Quoi de plus beau qu’un vrai bébé ? Je ne dis pas ça juste pour moi (j’étais un très beau bébé) je dis ça pour tous les bébés du monde, même les ordinaires. Si Evian voulait des jolis bébés, il n’y avait qu’à aller dans une crèche, si possible parisienne pour avoir toutes les couleurs de l’arc-en-ciel comme il sied à une publicité comme-il-faut. Pourquoi à la place de vrais bambins tout mignons nous infliger ces robots affreux au visage figé et grimaçant, qui prennent des positions moches, même pas bien imitées du vivant. On fait des choses très bien en animation de nos jours mais, chez Evian, on ne le sait pas. Je n’ai vu cette pub qu’au cinéma, mais je suppose qu’elle passe sur TF1 que je ne regarde jamais, naturellement. Vue sur grand écran, elle me crispe, pour ne pas dire qu’elle me glace le sang.
Il est vrai que n’ai jamais aimé les poupées. Elles ont, dans leur immobilité, leur regard fixe, leur sourire sardonique, quelque chose de sinistre, de maléfique. Je n’ai jamais visité un musée de poupées et je m’en félicite. En plus de l’horreur que dégagent ces choses inanimées, la pensée des petites filles mortes qui ont joué avec me ferait partir en hurlant (Aaaarrgggghhhhh !!!). La pensée des petits garçons morts me ferait aussi partir en hurlant, comme il est inutile de le préciser en ces temps troublés.
Il y a peu de musées de poupées, et c’est une très bonne chose. C’est sûrement parce qu’il y a très peu de pervers assez mabouls pour se délecter de spectacles aussi effrayants que des rangées de vieilles poupées avachies. Et c’est très bien comme ça, tout le monde en conviendra.
Note pour moi-même: essayer de savoir si ma grande soeur me tapait dessus avec une poupée quand j'étais bébé.

jeudi 8 octobre 2009

Bien des choses

Toujours dans la culture, mais sur un mode plus léger: "Bien des choses" au théâtre de la Pépinière. Avec François Morel, Olivier Saladin et aussi Jean Rochefort (pas celui que vous croyez mais un drôle d’oiseau quand même). Sur le thème des cartes postales de vacances un duo superbement interprété dans un décor des plus minimalistes. Le comique des missives, les déboires de la famille Brochon, les échanges entre les acteurs et l’exceptionnelle gamme d’expressions faciales de François Morel valent le voyage.
PS : Réservez vos places directement auprès du théâtre, ça vous économisera des sous pour pouvoir m’envoyer des cartes. Bons baisers de la Ville Lumière.

mercredi 7 octobre 2009

Ca y est !

Ca y est, je sais quoi raconter !
Marine Le Pen lancé une polémique sur Frédéric Mitterrand et l’apologie qu’il aurait fait dans son livre « La Mauvaise Vie » du tourisme sexuel et de la pédophilie. Pour qui a lu le livre, le terme « apologie » de quoi que ce soit est risible. L’exemple de Frédéric Mitterrand lorsqu’il décrit à quel point il ne sait pas avoir de relation amoureuse/sexuelle sans payer son partenaire, et les sentiments que cela lui inspire, est un repoussoir, en rien une « apologie ». Quand à l’affaire de la pédophilie, le livre est tout à fait clair là-dessus : Frédéric Mitterrand est attiré par les « garçons », pas les « petits garçons », tout comme on suppose que Mr Le Pen-père aime les « filles ». Recourir à ce genre d’amalgame est nauséabond, et nous rappelle à quel point Marine est bien la fille de son porc de père.
Le bouquet de l’affaire est servi par Benoît Hamon, porte-parole du PS, qui confesse d’un air peiné qu’il trouve « choquant qu'un homme puisse justifier, à l'abri d'un récit littéraire, le tourisme sexuel ». Parlant d’un livre sorti depuis plusieurs années, et qu’il a évidemment lu, comment ne pas voir la tartuferie la plus démagogique? Sait-il que les apologies de l’alcoolisme par Baudelaire sont en vente libre ? Les mêmes socialistes qui ont fait le dos rond quand les bonnes affaires de Kouchner avec des despotes africains ont été révélées, s’attaquent maintenant à un homme qui n’a rien caché des ses faiblesses et en a fait un best seller. Le populisme le plus minable réunit donc le PS et le FN. Voilà qui va faciliter le choix des bulletins de vote aux prochaines élections.

mardi 6 octobre 2009

Qu’est-ce que je pourrais bien raconter ?

Quand je vois les statistiques de ce blog, avec 134 billets en 2007, 79 en 2008 et 59 pour ce qui est de 2009 actuellement, je suis inquiet. L’année 2007 a été celle de la découverte du blog mais aussi de la campagne présidentielle. Avec l’enthousiasme du néophyte, mixant les anecdotes du quotidien, la compagne électorale et quelques souvenirs, le rendement a été assez bon. On note qu’en 2008, une certaine lassitude s’est installée. Grâce à Vélib’ et aux premiers exploits de Sarkozy en président j’ai encore pu assurer l’ordinaire, mais là je tire la langue. Faire un billet à propos d’un incident dans le RER, d’un article lu dans 20 minutes, ou d’une publicité crétine ne m’amuse plus tant que ça. Il reste bien la critique cinématographique ou littéraire à la petite semaine, la providence du bloggueur démuni, mais il ne faut pas en abuser. J’ai bien songé vous tenir régulièrement informés de ma lecture des « Mémoires d’Outre-Tombe », mais quelque chose me dit que ce ne serait pas forcément une idée qui m’apporterait gloire et popularité. Je vais donc recourir à l’autre providence du bloggueur : le lien vers des vidéos.
Aujourd’hui: la vidéo inconnue d’Anne Frank. Les seules images filmées d'Anne Frank, regardant par la fenêtre le mariage de ses voisins. Vidéo vue par seulement 2 millions de personnes à ce jour. Mon lien hypertexte à moi amène sur le site officiel de la maison d’Anne Frank, et pas sur des sites d'intermédiaires douteux, non mais. On peut être peu inspiré mais avoir le respect de la clientèle. On peut aussi s’étonner que ce film de 20 secondes, garanti 100% authentique par les professionnels de la profession, pourrait ressembler à un montage d’images tellement propres qu’elles semblent tournées en studio et d’autres qui auraient pu être prises en extérieur n’importe où dans les années 40.
Ce qui est bien avec les blogs c’est que les informations et les désinformations se propagent à la vitesse de l’éclair. Si la Maison d’Anne Frank commercialise pour Noël la version longue du film du mariage des voisins, je vous promet un autre billet.

mardi 29 septembre 2009

La rentrée littéraire

De la rentrée littéraire 1848, je retiens les Mémoires d’Outre-tombe de Mr de Châteaubriand, François-René.
Outre un fort beau prénom, l’auteur a un fort beau coup de plume. J’avais dû lire quelques passages de lui dans le Lagarde et Michard au lycée, ce qui collerait assez bien avec le souvenir vague d’un voyage de classe à Combourg et Saint-Malo. De ce voyage, ma mémoire a surtout retenu les hurlements pendant un match de foot avec l’Ajax Amsterdam qu’écoutait à la radio le conducteur du car (« Ayyaaaaaaaaaaaaaxxx ! ») que nous reprenions avec entrain, et, toujours dans le car, le concours de chewing-gums balancés dans les cheveux des filles (« Qui c’est qu’a fait ça ? »). Oui, nous étions fort matures pour notre âge.
Bref, quelques années plus tard, je m’y suis remis, et c’est un enchantement. La surprise est à toutes les pages, le vicomte mêlant la narration des faits marquants de sa vie à de magnifiques envolées pour décrire la nature, la lune, ses réminiscences diverses, et nous plongeant tour à tour et dans le désordre, dans la France de l’Ancien Régime, celle de la Révolution, de l’Empire ou de la Restauration. En dehors de goûter à un style assez rarement égalé sur les blogs, on apprend des tas de choses curieuses. Par exemple, que les parisiens, à l’époque, méprisaient les provinciaux (« Enfin, nous entrâmes dans Paris. Je trouvais à tous les visages un air goguenard : comme le gentilhomme périgourdin, je croyais qu’on me regardait pour se moquer de moi »), que l’on dînait à 3 heures de l’après-midi, que l’adjectif « glauque » signifie « vert marin », que presque tout le patrimoine revenait au fils aîné alors que les cadets de famille étaient voués à l’armée ou au clergé, et que l’on brûlait aux 4 coins des feux de la Saint-Jean des chats enfermés dans des sacs. Des hérétiques, je ne dis pas, mais des chats, tout de même! J’ai trouvé troublant de lire que la rue du Bourg l’Abbé était proche de la rue aux Ours, déjà en ce temps-là. Troublante aussi l’idée qu’ « Il y a un plaisir triste à rencontrer des personnes que l’on a connues à diverses époques de la vie, et à considérer le changement opéré dans leur existence et la nôtre. Comme des jalons laissés en arrière, ils nous tracent le chemin que nous avons suivi dans le désert du passé ».
Que l’on gâtait les petits enfants avec du vin et du sucre, et que, en 1812, les gosses étaient vraiment très mal élevés (parlant de ses parents, F-R nous dit: « Il y a loin de ces parents sévères aux gâte-enfants d’aujourd’hui »).

dimanche 20 septembre 2009

Aujourd'hui, rien

Aujourd’hui est le 20 septembre 2009, et il fait vraiment beau pour un 20 septembre. Aujourd’hui ne sera pas a priori une date historique, rien de majeur n’est rapporté dans les gazettes. Mais c’est tout de même une bien belle journée, l’avant-dernière de l’été et (note pour les archéologues du futur), nous avons eu en 2009 un très bel été.
Mais pourquoi le mot « aujourd’hui » est-il aussi compliqué ? Que « prud’homme » s’écrive de façon bizarre, je veux bien, ce n’est pas un terme quotidien, il peut bien s’accommoder d’une touche surannée. Mais « aujourd’hui », franchement, à quoi cela rime-t’il ?
Les langues voisines ne sont pas aussi compliquées : « hoy », « today », « oggi », et même « geschprouft » (en allemand, sauf erreur de ma part), sont nettement plus concis, comme il sied à un mot des plus usités, poli par les siècles.
De longues recherches m’ont appris que « hui » signifiait autrefois « en ce jour », provenant du latin « hodie » dont dérivent visiblement nos amis « hoy » et « oggi ». « Aujourd’hui » qui signifie « au jour de ce jour » est donc, à la base, un pléonasme.
Les expressions pléonastiques (merci Wikipedia) du style « franco-français » ou « faux prétexte » ou encore les insupportables « merci à vous » et « bienvenue à vous » m’ont toujours crispé.

Mais « au jour d’aujourd’hui » tient quand même le pompon: c'est un double pléonasme. Amis de la langue française, la prochaine fois que vous entendrez cette honteuse expression, HURLEZ ! Merci.

lundi 14 septembre 2009

La gloire. Enfin.

Je me suis fait, sur ce blog, une spécialité de billets sur des bouquins que tout le monde a lu depuis longtemps, ou de films sur le point d’être retirés de l’affiche.
Eh bien, cette fois, public ébahi, je me prépare à vous livrer un scoop : la critique du film « Le dernier pour la route ». Oui, vous avez bien lu, ce film qui va bientôt sortir, avec François Cluzet, qui raconte l’histoire d’un type qui construit une route qui ne mène nulle part. J’ai eu la chance de le voir en avant-première à Porto Vecchio cet été, à la cinémathèque de Corse, en présence du réalisateur (corse), et en version longue, 20 minutes de plus que la version qui sortira en salles. Un film vraiment bien ficelé avec une bonne intrigue, des personnages prenants, des séquences mémorables, de l’émotion, du suspens un vrai bon film français. Un régal.
En voyant l’affiche avec François Cluzet ce soir dans le métro, je me suis dit «Cette fois-ci, je vais tous les griller, je vais parler d’un film même pas encore sorti, la classe internationale ». Pour être tout à fait honnête, j’ai été un peu étonné par le titre. Quand je l’ai vu à Porto Vecchio, le film s’appelait « A l’origine », mais bon, le film raconte l’histoire d’un type (François Cluzet) qui construit une route, suite à un malentendu après sa sortie de prison. Et je l’ai vu en avant-première, donc avant qu’il ne sorte en salle, je ne sais pas si je vous l’ai dit. Donc, le nouveau titre « Le dernier pour la route » colle bien avec l’intrigue, titre un peu racoleur, limite vulgaire, mais on n’attire pas les mouches avec du vinaigre. Sûrement une trouvaille de la boîte de prod' qui l'a imposé au réalisateur. Donc, j’ai commencé à rédiger ce billet avec entrain et jubilation, tout à ma joie de faire partager mon enthousiasme pour un vrai bon film que personne d’autre n’a encore vu (dites-moi si je me répète un peu). La voie royale vers la gloire mondiale, en tout cas.
Les ultimes vérifications de détail avec Google montrent que les mots clefs « Le dernier pour la route » amènent bien sur un film français, avec François Cluzet, qui parle d’une route, qui sort cet automne, et qui va avoir du mal à trouver son public.
Chose amusante, les mots clefs « A l’origine » donnent exactement le même résultat : film français, avec François Cluzet, qui parle d’une route, qui sort cet automne, et qui va avoir du mal à trouver son public.
Public adoré, je suis effondré, j'ai dû me rendre à l'évidence: il s’agit de deux films différents et je n'ai pas vu "Le dernier pour la route". Quand ça veut pas, ça veut vraiment pas. Mon prochain billet sera donc sur « Inglourious basterds » que j’ai vu tout récemment. Un régal, je ne vous dis que ça.

mercredi 9 septembre 2009

09/09/09

Nous sommes aujourd’hui le 09/09/09. J’aurais dû penser à prendre une photo d’une horloge à 9h 9 minutes et 9 secondes, mais j’ai oublié et, de toutes façons, je n’avais pas d’appareil photo à 9h09 ce matin. C’est rageant.
Ceci dit, à 08h08 non plus je n’avais pas d’appareil photo. A 08h08, je revenais en Vélib’ d’un jogging matinal, quand, arrêté à un feu rouge (oui, c’est moi LE type en Vélib » qui respecte les feux et les sens interdits), j’ai vu toute une bande de grands oiseaux tourner lentement dans le ciel. Une seconde, j’ai pensé à des vautours tournant dans le ciel au dessus d’une charogne, en me disant que ce devaient être des corbeaux. Mais ça ne collait pas. J’ai pensé à des oies sauvages, comme on en voit plein en Amérique du Nord, mais ils planaient trop bien, ne volaient pas en formation, et leur silhouette n’était pas non plus celles d’oies ou de canards. Non, c’étaient bien de grands oiseaux. De grands oiseaux sombres à grand cou, grand bec et grandes ailes, une bonne vingtaine d’entre eux, qui planaient lentement en faisant des ronds dans le ciel, se croisant les uns les autres comme au ralenti. Ils ont continué un bon moment à tourner en dérivant tous ensemble, tranquillement, jusqu’à ce qu’ils soient cachés par les toits au dessus de la rue Rambuteau. Sans doute des échassiers ou peut-être des cigognes en migration vers le Sud ? A ce rythme là ils ne sont pas arrivés, mais il est vrai que nous avons une bien belle arrière saison, alors, pourquoi se presser ? J’aurais tellement voulu les filmer, pour la postérité : « Vol de cigognes dérivant au dessus de Paris le 09/09/09 à 08h08 ». Mais je n’avais pas d’appareil photo. Quand ça veut pas, ça veut pas.

lundi 31 août 2009

Le Cani

Le Cani (nom propre masculin) est une bouée que l’on m’a offerte, pour les baignades dans la Dordogne, quand j’avais sans doute 2 ou 3 ans. Elle s’appelle Le Cani, car c’est le nom indiqué sur le collier. C’est une indication bien utile pour reconnaître que le créateur de ce bel article a voulu représenter un chien.
La bouée est munie d’un petit siège attaché par 4 ficelles, toutes d’origine, bien sûr. L’enfant peut glisser en avant ou s’enfoncer un peu sur les côtés si on n’y prend garde, mais on n’était pas à l’époque tyrannisé par des directives imbéciles et bruxelloises qui brident la créativité.

Le Cani est agrémenté sur le côté d’une petite pastille montrant un nounours et la marque Sevylor, avec, sous une cupule en plastique transparent, deux petites boules de métal qu’il faut faire rentrer et tenir (et ça c’est très, très, dur !) dans des petites encoches circulaires. Signe qu’à l’époque on ne mégotait pas quand il s’agissait de développer la coordination psycho-motrice des tout petits. Autre particularité, le petit sifflet planqué quelque part à l’intérieur de la bouée qui fait que le Cani émet un couinement strident chaque fois que l’on appuie dessus, ce qui est une source de joie et explique la forte proportion de fins mélomanes dans la famille. En effet, le Cani a servi depuis les sixties à tous les bébés successifs. Sans jamais être regonflé, dit la légende. Le Cani renfermerait donc un précieux échantillon d’air des années 60 d’une indéniable valeur scientifique (faire offre à l’auteur, qui transmettra. Puissance étrangère s’abstenir).

Les bonnes années, c'est-à-dire quand il y a un nouveau bébé, on sort le Cani du grenier et on l’emmène avec mille précautions à la Dordogne. Et c’est grande joie de voir encore un bébé ravi se promener sur l’onde sur son bel esquif.



lundi 24 août 2009

Piss and love (xixi e amor, enfin j'imagine)

Oui, bon, le titre est facile, mais avec la canicule il faut être indulgent, les neurones fonctionnent à vitesse réduite. Ce n’est pas le cas dans l’hémisphère Sud car, bien sûr, là-bas c’est l’hiver. D’où cette intéressante campagne brésilienne sur l’intérêt de faire pipi sous la douche. L’idée étant que pisser sous la douche évite de tirer une chasse d’eau rien que pour une modeste commission. D’où des économies de 12 litres d’eau potable à chaque fois, et plus de 4000 litres par an. Ah oui, tout de même. Bon, ils n’ont pas mesuré la quantité d’eau à faire couler pour s’assurer de l’écoulement complet de la miction, généreusement nettoyer la douche, voire la prolonger de quelques instants pour un beau geste écologique. Mais bon, on ne va pas ronchonner devant ce si sympathique enthousiasme tropical .


Sinon, côté souris, calme plat. La photo ci-dessous montre un recoin du palier laissé aux bons soins de mon voisin sourisphobe. On peut compter 7 ou 8 paquets de poisons divers, très adaptés à un imeuble bourgeois. Le même voisin m’a appelé il y a 2 jours pour me montrer, dans ce fatras de pièges dégoûtants, une jolie petite souris toute mignonne qui nous regardait avec un œil pétillant. Nous n’avons –bien sûr- pas cherché noise à une si jolie créature. Mais il est revenu plus tard, de façon chafouine, poser la tapette pour attraper la jolie petite souris. C'est qu'il y a des nuisibles, tout de même. J’ai enlevé l’appât pour ne pas qu’elle se blesse, bien sûr.

jeudi 20 août 2009

Tout va très bien

Sortant de chez lui hier soir, le plus hystérique des voisins a vu la monstrueuse souris traverser le palier de l’étage. Malgré la dizaine de pièges empoisonnés qu’il avait semés à son intention, elle était toujours vaillante et courrait dans tous les sens. Pris de panique, certainement, par le niveau sonore, le monstre s’est glissé prestement sous la porte des autres voisins (des anglais, c’est moins grave et puis ces gens-là aiment les animaux).
Surmontant sa bien compréhensible frayeur, le voisin s’est installé sur le palier, faisant barrage de son corps devant sa porte d’entré et m’a immédiatement appelé au téléphone. Enervé par un voyage éprouvant, j’ai attendu 4 appels avant de le rappeler. Je n’ai eu que 10 minutes à attendre le 4ème appel. Ses messages chuchotés de plus en plus fort depuis le palier disaient qu’il empêchait la souris de revenir mais que je devais très vite l’aider à recoller « le bout de bois devant la porte ». Le « bout de bois devant la porte » est une barre de seuil que j’avais découpée aux mesures de leur porte d’entrée, peinte en brun pour l’harmonie des couleurs et fixée devant le seuil de leur appartement il y a 2 ou 3 ans lors d’une précédente attaque de souris, supposée venir du palier (le bordel de leur appartement étant, c’est évident, peu propice à la reproduction des rongeurs). Ils n’avaient absolument pas voulu que je perce le sol pour fixer la barre de seuil avec des vis pour na pas laisser de trous dans le carrelage. Ces malheureux vivent avec l’illusion qu’ils reverront un jour leur caution de location et pourront faire des choses formidables avec le magot. Ne voulant pas détruire un si beau rêve, j’ai donc collé, à l’époque, la barre de seuil. Elle n’a pas résisté à 2 jours d’allers et venues, mais la crise du moment était passée, les souris un lointain souvenir, et la barre se balade depuis gentiment aux alentours de leur porte d’entrée, jamais bien loin. C’était avant l’attaque de ces derniers jours, l’époque du bonheur et de l’insouciance. Hier soir, il était urgentissime de re-fixer le « bout de bois devant la porte » avant que le monstre ne revienne dans l’appartement. Pour ces jeunes gens, qui ne savent pas qu’une vis ne se fixe pas dans un mur à coups de talon de chaussure, je suis le gars qui a tout plein d’outils et qui sait quoi faire avec, le Pro à qui on ne la fait pas. Hier soir j’étais crevé, je n’avais pas envie de renégocier le vissage de la barre avec la perceuse, et je n’ai pas trouvé de tube de colle. J’ai donc préparé un peu d’enduit avec un vieux reste de poudre et de l’eau, sous le regard médusé du voisin, très impressionné par tant de savoir-faire, mais visiblement content de voir que la « colle » a été prête en 2 temps 3 mouvements. J’ai donc tartiné la barre de seuil d’enduit et l’ai posé bien comme il faut contre leur porte d’entrée. Le résultat est visible sur les clichés ci-dessous. La 2ème photo permet de mieux voir la qualité des finitions d’angle. Il m’avait bien promis de nettoyer avant que tout soit sec, mais j’ai dû manquer de précision dans ce que j’entendais par « nettoyer ».
Toujours est il que ma mission est accomplie. La barre de seuil est solidement fixée et toute la petite famille de la souris qui est passée aux anglais est maintenant bien enfermée dans l’appartement, avec les 2 voisins.

lundi 17 août 2009

Des nouvelles du front

Je suis un peu éloigné de ma base actuellement, mais l'urgence de l'actualité impose ce rapide bulletin: la souris maléfique est toujours vivante. Tellement vivante qu'elle a chié dans le lit d'un des voisins.
Celà ne laisse qu'un canapé-lit pour deux, dans un état tellement épouvantable qu'un don à Emmaus a été jugé impensable. Cette option ne peut se solder que par la fin rapide d'une belle colocation qui a résisté à une dizaine d'années d'avanies diverses. Le sort de l'animal est donc, forcément, scellé. Je vous tiens au courant.

jeudi 13 août 2009

Paris au mois d'Août



Escale parisienne d’une journée aujourd’hui entre la Corse et le Lot. Paris est d’une tranquillité extraordinaire, les rues sont calmes, silencieuses, peu de voitures. C’est la saison des touristes, des magasins fermés ou en pleine réfection. Même ma banque n’est ouverte que le matin en ce moment, c’est vraiment une parenthèse de temps des plus bizarres.
Cette parenthèse n’est pas enchanteresse pour tout le monde. Il y a des guerres, des famines, des atrocités sans nom qui se perpètrent en ce moment. Tenez, moi, mes voisins sont terrorisés par une souris. Il y a quelques années, nous avions fait connaissance, déjà, à propos de souris, dont ils se demandaient si elles ne provenaient pas de chez moi. Idée suspicieuse et insultante, mais passons. Ils en sont venus à bout à force d'attendre les bestioles des nuits entières en se relayant pour tenir à bout de bras de gros bouquins au dessus des endroits de passage les plus probables. Ils ont écrabouillé successivement, au cours de plusieurs nuits d’horreur, 3 souris sous des encyclopédies. Splotch ! Crrack ! Aaargh !
La semaine dernière, nouvelle alerte, une souris – une grosse, une ENORME ! – est apparue, dansant la sarabande en pleine nuit, semant la panique la plus totale. Ils ont sortis les encyclopédies en vain. Le lendemain, les yeux cernés, ils ont fiévreusement acheté du poison, des tapettes, tout ce qu’il faut. Las, la nuit suivante tout a recommencé. Horreur, malheur. Il faut dire que le préposé aux tapettes savait bien qu’il fallait les appâter avec des bouts de fromage. Mais pas qu’il fallait aussi tendre le ressort. Ben oui, c’est pas évident. Bref, une nuit pour rien, la souris a galopé partout, chiant de ci de là, et bouffant le fromage généreusement offert. Les choses se sont encore gâtées le soir suivant car la souris s’est mise à grimper aux rideaux, une idée qu’elle a eue, comme ça. Elle a nargué l’un des voisins alors qu’il pianotait sur son ordinateur en faisant du trapèze sous son nez dans les rideaux de mousseline. Hystérie, hurlements, etc... ils se sont réfugiés chez moi pendant mon absence pour passer la nuit et échapper au fauve. Las, je suis rentré hier soir, la cohabitation allait être problématique, ils ont donc décidé d’aller dormir à l’hôtel. Il y a un hôtel en face de l’immeuble, mais, fidèles à la marque Marriott, ils sont allés dormir à l’autre bout de Paris. Leur appartement est, pendant ce temps, bourré de poison dans tous les recoins possibles, de tapettes (fromagées et armées) et peut-être, si mes conseils sont suivis d’effet, bientôt, de pièges à glu des plus barbares.
Etant assez sociables et bavards avec le personnel du bar et la clientèle, et craignant le ridicule avec leur histoire de souris, ils n’ont rien trouvé de plus malin que de se faire passer pour des touristes belges en visite à Paris. Ils se sont donc fait offrir un plan du métro, se sont esbaudis en entendant parler de Paris Plage et sont très bien renseignés sur les expos en cours. Ils risquent bien sûr à tout moment de se faire pincer en sortant une carte de crédit française ou un passe Navigo, mais en comparaison des nuits d’horreur passées avec la souris, le jeu vaut largement la chandelle. Ils ont pris un forfait « 3 nuits pour le prix de 2 », on n’est jamais trop prudent. Ils n’excluent pas de prolonger le séjour le temps que la souris trépasse.
Si le sympathique barman du Marriott est vraiment un professionnel, il leur aura dégotté des compatriotes pour échanger des impressions sur Paris au mois d’Août. Entre belges.

mercredi 29 juillet 2009

Dissertations

Petit post estival, parfum d’enfance, c’est dans l’ordre des choses. Ma maman a retrouvé les dissertations que j’avais faites à l’école primaire. Il y en a toute une pile. Je ne me souvenais pas avoir gardé tout ça. Le contenu des dissertations est assez convenu. Je n’avais pas une imagination débordante, je me contentais de mélanger des trucs lus ou entendus pour en faire des histoires sans grandes surprises. J’ai, par contre, été étonné de voir à quel point j’avais une belle écriture appliquée et régulière à 7 ans et plus. Penser que je fais partie de la dernière génération qui a fait toutes les classes du primaire à l’encre violette et à la plume m’étonne encore. Je me souviens de la ferté qui était la notre quand, en CM2, le maître nous confiait la tâche de remplir les encriers de tous les pupitres avec la grande bouteille d’encre. Je ne sais plus qui nettoyait les encriers, en faïence blanche, constellés de taches violettes et noirâtres, et irisées de reflts vert-doré. Au fond des encriers vivait tout un magma de minuscules bouts de papier, gluants, filandreux et gorgés d’encre. Quand on les pêchait malencontreusement à la plume, ils faisaient traîtreusement des pâtés épouvantables sur la page. Le buvard, rigide comme du carton, rêche et vert sombre dans ma mémoire (mais il devait y en avoir d’autres couleurs), était maculé de taches, les plus épaisses se perçaient facilement avec un doigt tant que l’encre était humide, et le buvard finissait par être plein de trous ronds et jolis, de plus en plus nombreux jusqu’à ce qu’il rende l’âme. J’ai retrouvé sur beaucoup de copies du CM1 et CM2 cette façon bizarre de faire les boucles des « l » avec une bosse qui part en arrière, parfois tellement tarabiscotée qu’elle est presque horizontale. Je me souviens de l’espèce de plaisir qu’il y avait à adopter ce maniérisme, alors que savais très bien faire des « l » tout à fait comme-il-faut. Etait-ce une mode commencée par je ne sais qui? Un signe de régression suite à la naissance du petit frère? Un tic pris au contact de la maîtresse de CM1 bourrée de tics du visage ? La malheureuse maîtresse avait de quoi être tendue. Elle était aussi la femme du directeur de l’école qui officiait en CM2, un grand rouquin moustachu, épouvantable, à grosses dents jaunes, fumeur de Gitanes maïs, et avec de grosses mains, dont la droite portait une belle chevalière, idéale pour les baffes assénées du revers de la main. Le directeur choyait particulièrement quelques grands monstres (14-15 ans, tout de même) qui préparaient le Certificat d’Etudes. Nous étions un peu craintifs vis-à-vis de ces gaillards qui avaient des cours rien que pour eux, tout en nous doutant vaguement que le Certif’ n’était pas la voie royale pour l’Académie Française. Toujours est-il que le jour où ils l’obtenaient, le Certif, le directeur demandait à toute la cantine de faire silence et il leur remettait à chacun un paquet de Gitanes maïs. Ils devenaient tout rouges, et ils partaient pour la vraie vie, sous les vivats de la foule.
L’entrée en 6ème était un évènement majeur, bien sûr. Entre autres choses étonnantes, on avait le droit, en 6ème, d’écrire au stylo Bic et non plus à la plume. On savait qu’on était devenus grands, parce que, à l'école primaire, écrire avec un Bic était une chose extravagante et presque aussi grave que d’être pris en train de mâcher un chewing-gum. C’est dire.

vendredi 24 juillet 2009

Brüno. Salle 7 UGC De Brouckère

La place De Brouckère de Bruxelles (Brouckèreplein en néerlandais) est une place bizarre. C’est plutôt une sorte de carrefour taillé en pointe, pas vraiment clairement délimité, avec quelques tavernes et un cinéma, l’UGC. Le nom De Brouckère m’amuse parce qu se prête bien à des imitations grasseyantes et crétines de l’accent « belge », et parce qu’il me fait penser à Mr Demesmaeker l’homme d’affaires de Gaston Lagaffe qui n’aura jamais, jamais réussi à signer son contrat.
En tout cas, ce jour-là, il pleuvait des cordes place De Brouckère, j’avais ma carte UGC dans mon sac, je suis entré dans le cinéma. Ma carte UGC française marchait. Enfin, elle ne marchait pas dans les automates, mais elle marchait, disons, manuellement : la caissière du cinéma a rempli à la main mon un formulaire que j’ai signé attestant de mon achat gratuit d’une place de cinéma « invité », ce que j’ai trouvé fort civil. Le formulaire attestera que le 9 Juillet 2009 je suis allé voir Brüno, pas encore sorti à Paris mais déjà bien annoncé comme aussi déjanté et hilarant que Borat. Comme je l’ai indiqué dans un commentaire laissé sur le blog de Matoo, concernant ce film j’ai choisi mon camp : celui des kazakhs à qui on avait dit que Borat est un film hilarant.
Brüno ne me restera pas comme un souvenir impérissable. En revanche, dans ce multiplex des plus ordinaires d’apparence, j’ai eu la surprise de me retrouver dans la magnifique Salle 7, la plus grande et la plus belle du cinéma. Cette vaste salle en pente, qui semble s’appeler la salle Grand Eldorado, est de style africaniste des années 1930, toute dorée avec des éléphants, des buffles, des congolaises avec calebasses sur la tête, des bananiers, le tout éclairé par un grand soleil rayonnant, une munificence tout coloniale. Pourquoi s’appelle t’elle Salle 7 et pas Salle 1? Humour bruxellois sans doute « On va l’appeler salle 7 en hommage au 7ème art, les français n’y comprendront rien, alleï, alleï, hein ? ». Qu’est ce qu’on rigole, hein, alleï, 7 fois ?
PS: j'aurais voulu poster ce message bien plus tôt, histoire de montrer que j'avais vu Brüno avant tout le monde, ce qui m'aurait rendu super intéressant. C'était sans compter sur les facéties de Free, que je narrerai peut-être ici. Je garde de côté en cas de disette.

mercredi 15 juillet 2009

Vélib': l'enquête exclusive, le scoop international

N'écoutant que mon bon coeur, j’ai recueilli il y a quelque temps le Vélib’ N°15975 pour éviter qu’il ne tombe entre de mauvaises mains, et l’ai casé dans la cour de l’immeuble. J’ai immédiatement rempli en ligne le formulaire qui permet de déclarer un Vélib’ errant. Une première semaine s’est écoulée sans que personne ne vienne le récupérer alors qu’il y a, au bas mot, une douzaine de stations dans le quartier, et donc des équipes qui passent régulièrement alimenter les stations, réparer les vélos endommagés, etc… J’ai, de nouveau rempli un formulaire en ligne, une deuxième semaine s’est passée, sans que rien ne se passe non plus. Le Vélib’ dans la cour de l’immeuble commençait à faire désordre (oui, il s’agit d’un immeuble de standing). Je me suis servi du Vélib’ de temps en temps, histoire de lui faire prendre l’air et de,peut-être, le laisser à une camionnette JC Decaux que je n’ai jamais croisée.
Etant tombé sur l’histoire du type qui s’est retrouvé menotté pour une histoire de Vélib’ du même genre que la mienne, j’ai décidé d’arrêter de courir le risque de prendre un amende ou une peine de prison pour un geste – à la base – tout à fait civique pour lequel on devrait me donner une médaille, oui. Pour en finir, j'ai sorti le N°15975 par un beau dimanche pour pédaler jusqu’au Bois de Vincennes, faire un magnifique pique-nique, puis revenir tranquillement à la base. Toute une après-midi au soleil, pour finir en beauté. J’ai abandonné mon Vélib’ à moi juste à côté d’une station, en enroulant le câble antivol autour d’un poteau métallique. Le câble est cassé, mais ça ne se voit pas facilement. En toute logique, la prochaine tournée JC Decaux l’embarquera, me disais-je dans ma candeur naïve. Je suis repassé ce matin, une semaine plus tard, donc, le Vélib N°15975 est toujours là…. Le mystère est bien épais.
Je viens d’apprendre que la Mairie de Paris rembourse à JC Decaux 400 Euros par Vélib’ volé au-delà d’un seuil de 4% de disparus. Du coup, me demande-je, n’est-il pas dans l’intérêt de JC Decaux de ne pas récupérer les Vélib’ volés pour faire gonfler les statistiques et encaisser le magot payé par le contribuable parisien? Machiavélique, insn’t it ?

dimanche 5 juillet 2009

Ouupps...

C’est aujourd’hui le 74ème anniversaire de Sa Sainteté le Dalai Lama. Joie, tambourins, fifres et vivats. Un énorme char fleuri avance dans les rues de Paris, précédé d’une foule en liesse dansant, tapant dans les mains, bonzes et bonzesses en jolies robes, badauds enchantés, enfants ébahis. C’est beau comme là-bas, dis.
Tout à coup, dans l’allégresse générale, malaise, un échafaudage gène le passage de la haute coupole de toile. On affaisse un peu la coupole (oh ! ah ! fait la foule). On repart d’un bon pas (dansez, fidèles, résonnez clochettes, sonnez tambourins), et patatras, la scoumoune ! La rue est vraiment trop étroite, les terrasses des restaurants plus l’échafaudage c’est vraiment trop. Conciliabule des vieux sages en haut lieu (sur le char, quoi), au milieu des fumées d’encens. Piétinement un bon quart d’heure, rumeurs diverses dans la foule, puis le char fait une habile manœuvre et prend la rue à gauche, suivi de la foule en liesse. Un peu plus, et certains fidèles auraient pu commencer à douter de leur foi. Dansez, fidèles, résonnez clochettes, sonnez tambourins !

mercredi 1 juillet 2009

Sales bêtes

Intéressant article dans le New York Times sur la vie des lucioles. On y apprend que les lucioles mâles émettent des signaux lumineux avec une fréquence et des intervalles minutés au dixième de seconde près, et différents selon les espèces. Pas question de mésalliance, ah non, dans les familles lucioles on ne rigole pas. Il y a 2000 espèces différentes, alors vous voyez le tableau si tout le monde copule avec le premier venu.
Pendant que les mâles volettent, les femelles lucioles observent, boudeuses, dans l’herbe, et quand elles repèrent un male qui envoie un joli signal, paf ! elles leur envoient, juste à lui, un seul signal bref qui signifie « Oh ben vous alors ! ». Et c’est dans la poche. Il y certains mâles qui virevoltent en l’air pendant des heures, clignotent comme des fous pour rien, ces dames vautrées dans la luzerne le méprisent, ne lui envoient pas un signal, que dalle « Aucun sens du rythme, pouah », « non mais quel naze, pas fichu de faire des signaux un peu jolis, aucun sens artistique", "Aux chiottes ! Remboursez! ». Oui, la femelle luciole peut-être assez ordurière.
En fait, il semble que les femelles ne choisissent pas seulement le mâle qui envoie un signal bien comme il faut. A travers les signaux elles repèrent ceux qui peuvent offrir, en plus de la petite graine, un bon paquet de protéines en même temps (si, si, ça me fait plaisir, ça va avec). Car la pauvre femelle luciole ne mange rien pendant les 2 semaines que dure sa vie adulte, alors pensez un bon paquet de protéines quand on a plein d'oeufs à pondre, ça ne se refuse pas. Comme quoi, il n’y a pas que le sens artistique qui permet d’emballer.
Chose amusante, il y a un genre de luciole, appelé Photuris qui émet des signaux de femelles énamourées pour attirer les mâles concupiscents et se les goinfrer comme des sauvages (je n’invente rien, c’est écrit dans le journal. Alors).
Je n’avais jamais vu de lucioles de ma vie jusqu’au jour où débarquant du bus à St Louis (Missouri) à 20 ans, il y a bien des lunes, je me suis retrouvé avec quelques étudiants allemands. Nous nous sommes retrouvés Dieu sait comment dans une banlieue chic, avec grandes maisons blanches, jardins impeccables et vastes pelouses. Chez Bree Van de Kamp, quoi. C’était la fin d’après-midi, il faisait chaud. Nous nous mîmes en recherche de bière et de saucisses, que nous avons trouvées dans une petite boutique du coin. S’est posée alors la question de la cuisson des saucisses. Ach. Nous avons un peu regardé autour de nous et nous sommes benoîtement installés sur une pelouse, vaguement cachés par des arbres, et avons allumé un beau feu avec du bois mort et des aiguilles de pin. Ce fut une belle flambée, sur la pelouse d’un parfait inconnu, sous de grands pins odorants. On ne nous a pas tiré dessus par le plus grand des hasards. Nous sommes restés là quelques heures à boire de la bière, à chanter du Simon et Garfunkel, à alimenter le feu et à regarder griller les bratwursts. La nuit est tombée, le feu brûlait encore faisant une belle trace noire sur la pelouse du Monsieur et les lucioles se sont mises à voler. Il y en avait des dizaines, je n’avais jamais vu une chose pareille, magie totale, nous étions entourés de mini-hélicoptères clignotants, dans la chaleur moite de cette belle nuit d’été. Il y en avait aussi par terre qui cligontaient de temps en temps, on faisait attention à ne pas marcher dessus. Ignorants que nous étions, nous trouvions ça joli toutes ces petites loupiottes, nous n’avions aucune idée des pratiques dégoûtantes de ces bêtes-là.
On foutait le feu chez de braves gens, peut-être, mais on avait de la moralité nous, à l'époque.

Allez une chanson de l'époque, non pas sur des lucioles lubriques, mais sur une jolie libellule, par Simone et Garfunkèle:


Simon & Garfunkel - April come she will

dimanche 28 juin 2009

Michel m'a rater

Pour faire refaire ma salle de bains il y a 2 ans j’ai fait appel à un ami d’amie, Michel et sa société Parallèle*. Le chantier a – bien sûr –duré nettement plus longtemps que prévu. J’avais naïvement pris 2 semaines de vacances pour la durée des travaux promise par Michel. J’ai reposé mes palmes et mes valises dans un chantier en souffrance et j’ai dû faire appel à la charité du voisinage pour bénéficier des services que l’on trouve en général dans les salles d’eau modernes. En pleine canicule, cela va de soi. Mais bon, entre amis on ne va pas se fâcher. J’ai fini par être à tu et à toi avec tous les ouvriers, contremaîtres, etc. une joyeuse communauté de spécialistes ès installations de salle de bains haut de gamme.
Il a fallu à moment donné choisir un radiateur mural, sèche-serviette. Coup de bol inouï, il y en avait un, pile de la bonne taille, en exposition dans un des magasins de Parallèle, à Bastille. Je l’ai payé au prix du neuf, avec l’avantage de ne pas avoir de mode d’emploi, de garantie et toutes ces paperasseries inutiles entre amis. Las, le dis radiateur a cessé de fonctionner au bout de quelques mois. La société Parallèle a diligenté après une série de coups de fils de moins en moins amicaux un de ses nouveaux contremaîtres qui a trouvé que, effectivement, le radiateur ne fonctionnait plus et que, de plus, le boîtier de commandes était dangereusement proche de l’eau coulant de la douche. Avec l’aplomb de l’inspecteur des travaux finis, le Monsieur m’a annoncé qu’il y avait risque d’électrocution. Ceci n’a pas fait plaisir à Boris*, l’ouvrier qui avait réalisé l’installation et qui était devenu, depuis ces longs mois, un bon ami. Boris m’a regardé avec des yeux qui disaient clairement qu’il exagérait le nouveau avec ses histoires de normes, de pas moins d’un mètre de distance avec l’eau et tous ces trucs insensés que c’est la faute de Bruxelles. Mais, bien sûr, ce n’était rien à changer, on avait la pièce nécessaire au magasin et on déplacerait le boîtier de l’autre côté du radiateur pour éviter l’effet Claude François. Nous nous sommes quittés sur des paroles des plus amicales, sûrs de se revoir bientôt pour régler cette broutille.
Deux ans plus tard, après fax, messages, coup de fil, puis lettre recommandée, aucun signe concret de Parallèle. Un porte serviette métallique et froid de 700 Euros orne ma salle de bains. J’ai pensé bricoler le truc moi-même ou faire appel à un plombier du coin, mais n’ayant pas de mode d’emploi, de référence, etc… j’ai laissé traîner, comptant vaguement sur mon ami Michel pour, un jour, agir enfin et soulager sa conscience certainement bien agitée. Pas de chauffage dans ma salle de bains, les serviettes sèchent comme elles peuvent, à la naturelle, mais avec les beaux jours, on relativise le désagrément.
Jusqu’à la nuit dernière où j’ai été réveillé par des crépitements violents, des flammes, de la fumée : le boîtier du radiateur était en flammes. Tout benoîtement, sans rien demander à personne, il s’est mis à court-circuiter, à noircir et à fumer avec entrain. Une veine qu’il n’y ait pas eu de serviette suspendue pour prendre feu et incendier l’immeuble. Une veine aussi que cela ne se soit pas passé pendant que j’étais sous la douche, j’aurais retrouvé fissa Cloclo et ses clodettes les plus chevronnées, dans des éclairs et des fulgurances dignes de Michael Jackson en pleine gloire. Remarque, j’aurais pu passer voir Michael au purgatoire et lui demander comment il avait trépassé. Je me demande si Parallèle n’a pas une succursale à Los Angeles. On aurait un début d’explication à ce drame soudain et mystérieux. Je vais appeler le répondeur portable de Michel pour m’enquérir.
* Toute ressemblance, etc.., bien sûr.

jeudi 25 juin 2009

Erratum

Suite au message d'hier, énormément de lecteurs m’ont signalé que Rama Yade a été nommée au secrétariat aux Sports lors du remaniement ministériel. On a donc pensé à une black, et non pas un black, mea culpa.
A propos de clichés, lisez ce fumant article sur deux étudiants qui ont remporté le Grand Prix Paris Match de photojournalisme avec un pseudo-reportage sur la précarité estudiantine. Les clichés sont une valeur sûre dans notre époque troublée.

mercredi 24 juin 2009

Fred à la Culture

Sarkozy a encore donné de la matière à tout un tas de numéros magnifiques de Paris Match avec son remaniement, dont la pièce de résistance est Frédéric Mitterrand à la Culture. Un homo à la Culture, oui c’est bien, c’est dans l’ordre des choses ; on avait aussi pensé à un black pour le secrétariat d’Etat aux sports, mais, là, les sondages étaient moins unanimes. Et puis, on a sorti Karoutchi, on avait un petit problème de quota. Il y a des teigneux qui auraient fait des réflexions sournoises et acides, c’est sûr.
Ce qui est bien, avec F Mitterrand, c'est qu'on sort des apparatchiks de l’UMP engoncés dans leurs costumes noirs qui ont tous des têtes qu’on oublie sans problème (qui est capable de reconnaître Yves Jégo, Eric Woerth ou Yves Chatel en photo ?).
FM est clairement un homme de la « société civile », qui a connu des hauts et des bas. Surtout des bas, si on en croit sa biographie « La mauvaise vie », maintenant disponible en poche (pas cher). On découvre dans ce livre à quel point FM, qui est intelligent, cultivé, populaire, et pas aussi horrible que Roger Karoutchi, a une incroyablement pauvre opinion de lui-même. Un ministre qui dit publiquement qu’il pense être un minable, c’est également une première. Il est trop fort, ce Sarko.