mercredi 30 avril 2008

Louise Bourgeois ? Get a life !

Suis-je le seul béotien de la blogosphère ? A lire ce que des blogueurs parmi les plus influents écrivent sur l’exposition Louise Bourgeois à Beaubourg, je m’interroge. Au risque d’aggraver mon cas, je ne connaissais pas du tout Louise Bourgeois avant d’aller voir cette expo. Eh bien, elle m’a fait penser à certains stands de Pharmagora, ceux avec les prothèses mammaires, les bandages couleur « chair », les prothèses de membres.
Mais en plus poussiéreux, cafardeux et moche. C’est un univers nombriliste, de cagibis qui sentent le renfermé, de déjections et remugles en tous genres. En dehors de quelques statues minimalistes assez réussies, j’ai trouvé insupportable je n’ai pas trop apprécié ces amoncellements de mochetés sinistres et poussiéreuses. Elle semble avoir passé sa vie dans la contemplation de sa personne, à gratter ses croûtes, à examiner ses lubies les plus inintéressantes. Si encore elle en avait sorti des œuvres qui interpellent, qui émeuvent, qui font grandir, ou tout simplement qui sont belles, je n’aurais rien à dire. Mais, franchement, quel intérêt ? En quoi est-ce que ces petitesses nous font avancer ?
A la sortie de l’expo des téléviseurs diffusent ses interviews, collés de gogos confits de dévotion qui essaient de comprendre le sens profond de la démarche de la dame. On devrait plutôt y accrocher des banderoles qui diraient « Vous venez d’avoir un aperçu de la mort : vivez ! », « Prenez l’air ! Get a life ! ».

mardi 29 avril 2008

Gruyère : remboursez !

J'ai pour la première fois de ma vie acheté du Gruyère AOC. J’ai attrapé le paquet chez Monop’ sans me méfier. Arrivé chez moi j’ai réalisé que ce fromage n’avait pas de trous. J'allais quand meme pas retourner au magasin, mais c’est ignoble de profiter comme ça de la crédulité des gens. La grande distribution c’est rien que des voleurs.

Tunisie, le pays ami

Sarkozy à Tunis : "Vous avez une main d'oeuvre qui ne demande qu'à être formée, nous avons beaucoup d'intelligence et beaucoup de formation."
Après l’historique discours de Dakar et ses fulgurances sur l’homme africain, voilà qui témoigne d’une hauteur de vue et d’une finesse d’analyse qui honore notre pays. Grace à Tintin en Tunisie, nous avons gagné tout plein de nouveaux amis.

samedi 26 avril 2008

Ma rencontre avec Virginie Ledoyen et Kurt Masur

J’ai eu le privilège d’être invité à un concert exceptionnel offert par Amnesty International à ses plus généreux donateurs. Un concert de l’Orchestre National de France sous la direction de Kurt Masur, au Théatre des Champs Elysées, ils ne se moquent pas du monde chez Amnesty !

A l’arrivée dans ce quartier hors de prix ou l’on s’attend à voir débouler Sarko et ses Rolex à chaque coin de limousine, une foule très comme-il-faut, un tapis rouge, des gens à bonne mine, plusieurs avec la tête hilare et bronzée que prennent les gens connus (qui vont par couple, en général, Monsieur a l’air très à l’aise, Madame minaude à son bras), certains qu’on les reconnaîtra (je n’ai reconnu personne), des flashes, bref du beau linge. Il faut aller chercher l'argent là ou il est, rien à dire.

L’invitation disait « 20 heures très précises, mais ça aurait été commun de commencer à l’heure. J’avais un très, très, sale rhume et un avion à prendre le lendemain matin, j’espérais que ça n’allait pas trop durer. L’orchestre se met peu à peu en place, les musiciens accordent leurs instruments (tintamarre discordant, mais ça ne dure pas). On annonce l’arrivée de Virginie Ledoyen (la soirée était placée sous sa « Présidence effective », mazette !). La dite Virginie lit d’une voix monocorde un texte des plus banals sur les droits de l’homme, en relevant sans cesses sa mèche (que l’on vire son coiffeur !), louchant sur son papier, en trébuchant sur le nom de d’Amnesty International (ça la fout très, très mal). La présidente d’Amnesty, dame énergique, la remercie d’être venue pour la deuxième fois ; à en juger par celui-ci, le discours de Virginie l’an dernier a du être un grand moment d’émotion ! C’est tout de meme curieux que les acteurs français ne soient pas d’avantage appréciés par l’Etranger.

J’attendais Kurt Masur, on annonce un « jeune chef » en première partie. Caramba, encore raté ! Il va diriger « The shadows of time » de Dutilleux. Je n’avais aucune idée de qui était ce Monsieur Dutilleux mais il était dans la salle, salle évidemment émue aux larmes de la présence d’une telle sommité. Eh bien, les « Shadows of time » c’est grosso modo comme quand un orchestre symphonique accorde ses instruments, sauf que c’est plus bruyant et beaucoup plus long ! En cours de route est intervenue « l’immense soprano Amel Brahim-Djelloul », qui a poussé trois notes monocordes pendant – maximum, je le jure – deux minutes sur la bonne demi-heure qu’a duré l’œuvre de Monsieur Dutilleux. Elle a quand même recueilli plein d’applaudissements et un énorme bouquet à la fin, c’est à n’y rien comprendre. Les deux notes qu’elle a poussées devaient etre de vraies raretés. Je devais être le seul ignare à ne pas apprécier la performance, mais je me demande si la musique française contemporaine est très appréciée hors de nos frontières.
J’ai failli attendre Kurt Masur et la 5eme de Tchaikovski, mais je n’arretais pas de tousser et de frissonner, l'entracte s'aoonoçait interminable, j’ai décider de rentrer en reniflant dans le métro. Voilà comment j’ai raté ma rencontre avec Kurt Masur. J’espère que je vais trouver la 5e de Tchaikovski sur e-mule, ça me consolera.

PS : Amnesty International fait des choses très, très bien, ça vaut le coup de les aider, « Shadows of time » ou pas. Sans rancune.

mercredi 16 avril 2008

Pon anniverzaire, Penoît !

Sa Papauté Benoît XVI visite les Etats-Unis et y fête son 81e anniversaire. Certains médias ressortent son surnom de « Berger Allemand ». C'est assez drôle, surtout dans les langues qui utilisent un meme mot pour dire "berger" et "pasteur", mais ce n’est pas gentil pour nos amis d’Outre-Rhin qui n’y sont pour rien.

A propos d’Allemands, j’ai relevé ce passage intéressant dans « Les Bienveillantes » (p 253) :
« Le Deutschland est le seul pays d’Europe qui ne se désigne pas géographiquement, qui ne porte pas le nom d’un lieu ou d’un peuple comme les Angles ou les Francs, c’est le pays du « peuple en soi » ; deutsch est une forme adjectivale du vieil allemand Tuits, « peuple ». C’est bien pour cela qu’aucun de nos voisins ne nous appelle de la meme façon : Allemands, Germans, Duits, Tedeschi en italien qui dérive aussi de Tuits, ou Niemtsy en Russie qui veut dire « les Muets », ceux qui ne savent pas parler, tout comme Barbaros en grec ».
Les étrangers sont décidément des gens bien curieux.

Interlude musical

Danse indienne de la plus grande authenticité. C'est très curieux et très mystérieux, l'Asie.

vendredi 11 avril 2008

Tire-larigot

Dans la série « je suis pas très inspiré, mais faut quand même que je laisse pas ce blog trop en jachère », l’expression « tire-larigot ». Eh bien comme n’importe quel imbécile qui connaît Gooogle je peux vous le révéler, cette expression vient du mot « larigot » qui signifiait flûte (flûtiau, flûtiau, diront certains, qui ont été apprentis pastouriaux dans leur jeunesse).
Boire à tire-larigot signifiait « boire comme un ouf grave en abondance », le geste du flûtiste et celui du buveur étant assez proches, un peu comme dans l’expression « siffler un verre ». Le verre à champagne, d’ailleurs ne s’appelle t’il pas une flûte ?
Cette expression s’est généralisée au point de ne plus vouloir dire simplement « boire comme un trou », mais faire quelque chose en abondance. Comme, par exemple, dans l’expression « Sameplayer il nous balance des posts nuls à tire-larigot ». Ce n’est qu’un exemple.

mardi 8 avril 2008

Un coeur simple

J’aurais pu écrire sur les violences policières inacceptables qui ont accompagné les protestations contre le passage de la flamme olympique à Paris (qui est le crétin qui a donné l’ordre aux CRS d’arracher les drapeaux tibétains ?!!?), mais d’autres l’ont déjà fait. Non, je vais plutôt écrire un mot sur Un Cœur Simple, film de Marion Laine avec Sandrine Bonnaire, Marina Foïs. Parce que la flamme olympique vous en avez entendu parler, mais ce film-là c’est moins sûr.
Ca ne commence pas très bien. Une impression de téléfilm, une Sandrine Bonnaire qui a du mal à être crédible en jouvencelle effarouchée (ça lui fait combien, à la Sandrine, déjà ?). Et puis, très vite, on se laisse prendre par cette histoire d’une bonne Normande du XIXe siècle pas bien futée, mais qui ne peut pas vivre sans amour. N’est-ce pas notre lot à tous, pauvres pécheurs ? Une belle histoire, sur un beau scénario de Flaubert, Gustave.
Les jeunes lecteurs qui n’ont pas encore lu ce conte (et ceux qui, comme moi, sont un tout petit peu moins jeunes, mais sont pré-Alzheimer et ne savent plus à qui ils ont bien pu passer ce bouquin), pourront se référer au livre « Trois Contes » qui inclut, en plus de l’inoubliable « Légende de saint Julien l’Hospitalier », le conte « Un coeur simple ». Pas cher, existe en poche. Note (du film): 3,5/5.

dimanche 6 avril 2008

Basta, Ingrid

Le battage médiatique autour d’Ingrid Betancourt est insupportable. Evidemment, son drame personnel est épouvantable, comme l’est celui des près de 800 autres prisonniers des FARC. Evidemment qu’il faut essayer de les sauver, mais que vient faire la France dans cette situation inextricable qui dure depuis 40 ans ?
Cette affaire est une occasion idéale pour Sarkozy de réaliser ses rêves infantiles d’héroïsme. Il aurait tellement aimé vivre sous l’Occupation et être un super résistant qui sauve plein de juifs! Oh oui, il aurait été super bien, bousillant tous les méchants et sauvant les gentils. Ou alors (comme Charlton Heston a juste abandonné le rôle), Moise guidant les Hébreux hors d’Egypte, ça, ça aurait été bien, avec musique tonitruante, foule en liesse, kleenex à gogo, et tout.
Ingrid Betancourt est aussi pour lui et ses services de Communication un moyen d’occuper les médias avec autre chose que les sujets importants pour la France sur lesquels il ne brille pas. C’est une aubaine pour les experts et spécialistes de tout poil de pérorer sur les radios et télés, de vendre des bouquins et des articles, alors qu’ils n’ont rigoureusement aucune information précise sur la situation et rien à nous apprendre.
A qui veut-on faire croire que défiler dans les rues de Paris va aider à quelque chose? On va simplement convaincre encore plus les FARC qu’ils ont avec Ingrid Betancourt, et d’autres otages demain, une carte maîtresse dont ils seraient fous de se séparer. Ce sont des spécialistes de la demande de rançon, ils voient les enchères monter, ça n’est pas pour leur déplaire.
Pour des raisons de politique intérieure française, on va légitimer un groupe de criminels de droit commun ? Que se passera t’il après que le sort d’Ingrid Betancourt sera réglé par des concessions plus ou moins avouables? Qui gèrera les conséquences des arrangements trouvés pour régler son cas individuel ? La France ? Sarkozy ? Certainement pas. Le battage autour d’une seule personne, sous prétexte qu’elle est française, est totalement indécent quand des millions de gens, partout dans le monde, et à commencer par les prisons françaises, vivent des situations au moins aussi inhumaines. Que l’on proteste pour tous les otages, que l’on défende les droits de l’homme, qu’Amnesty International se batte pour des disparus, pour des prisonniers obscurs et oubliés, ça c’est un combat indispensable. On attend Sarkozy et Kouchner là-dessus. Le cirque médiatique autour d’Ingrid Betancourt n’existe que pour que parce qu’il sert les intérêts des politiciens français et des vendeurs de magazines. Ingrid Betancourt doit savoir qu’elle n’est pas oubliée, c’est très, très bien, et c’est fait, merci.
Pour la sortir de son enfer, il y a des services diplomatiques, il y a des services secrets dont le métier est de régler ces questions avec les colombiens qui savent mieux que nous ce qui est bon pour eux, aujourd’hui et surtout demain. Préparons le retour d'Ingrid Betancourt discrètement, OK, mais surtout, passons à autre chose.