jeudi 20 août 2009

Tout va très bien

Sortant de chez lui hier soir, le plus hystérique des voisins a vu la monstrueuse souris traverser le palier de l’étage. Malgré la dizaine de pièges empoisonnés qu’il avait semés à son intention, elle était toujours vaillante et courrait dans tous les sens. Pris de panique, certainement, par le niveau sonore, le monstre s’est glissé prestement sous la porte des autres voisins (des anglais, c’est moins grave et puis ces gens-là aiment les animaux).
Surmontant sa bien compréhensible frayeur, le voisin s’est installé sur le palier, faisant barrage de son corps devant sa porte d’entré et m’a immédiatement appelé au téléphone. Enervé par un voyage éprouvant, j’ai attendu 4 appels avant de le rappeler. Je n’ai eu que 10 minutes à attendre le 4ème appel. Ses messages chuchotés de plus en plus fort depuis le palier disaient qu’il empêchait la souris de revenir mais que je devais très vite l’aider à recoller « le bout de bois devant la porte ». Le « bout de bois devant la porte » est une barre de seuil que j’avais découpée aux mesures de leur porte d’entrée, peinte en brun pour l’harmonie des couleurs et fixée devant le seuil de leur appartement il y a 2 ou 3 ans lors d’une précédente attaque de souris, supposée venir du palier (le bordel de leur appartement étant, c’est évident, peu propice à la reproduction des rongeurs). Ils n’avaient absolument pas voulu que je perce le sol pour fixer la barre de seuil avec des vis pour na pas laisser de trous dans le carrelage. Ces malheureux vivent avec l’illusion qu’ils reverront un jour leur caution de location et pourront faire des choses formidables avec le magot. Ne voulant pas détruire un si beau rêve, j’ai donc collé, à l’époque, la barre de seuil. Elle n’a pas résisté à 2 jours d’allers et venues, mais la crise du moment était passée, les souris un lointain souvenir, et la barre se balade depuis gentiment aux alentours de leur porte d’entrée, jamais bien loin. C’était avant l’attaque de ces derniers jours, l’époque du bonheur et de l’insouciance. Hier soir, il était urgentissime de re-fixer le « bout de bois devant la porte » avant que le monstre ne revienne dans l’appartement. Pour ces jeunes gens, qui ne savent pas qu’une vis ne se fixe pas dans un mur à coups de talon de chaussure, je suis le gars qui a tout plein d’outils et qui sait quoi faire avec, le Pro à qui on ne la fait pas. Hier soir j’étais crevé, je n’avais pas envie de renégocier le vissage de la barre avec la perceuse, et je n’ai pas trouvé de tube de colle. J’ai donc préparé un peu d’enduit avec un vieux reste de poudre et de l’eau, sous le regard médusé du voisin, très impressionné par tant de savoir-faire, mais visiblement content de voir que la « colle » a été prête en 2 temps 3 mouvements. J’ai donc tartiné la barre de seuil d’enduit et l’ai posé bien comme il faut contre leur porte d’entrée. Le résultat est visible sur les clichés ci-dessous. La 2ème photo permet de mieux voir la qualité des finitions d’angle. Il m’avait bien promis de nettoyer avant que tout soit sec, mais j’ai dû manquer de précision dans ce que j’entendais par « nettoyer ».
Toujours est il que ma mission est accomplie. La barre de seuil est solidement fixée et toute la petite famille de la souris qui est passée aux anglais est maintenant bien enfermée dans l’appartement, avec les 2 voisins.

5 commentaires:

Patrick Cadour a dit…

C'est un feuilleton haletant, j'attends les prochains développements avec impatience!

Chroniques de Bretagne a dit…

Une bonne rigolade au petit matin...

Anonyme a dit…

Tu es plus talentueux avec les souris que Geluck avec les chats
Une confrontaion serait peut-être utile.Colette.

Anonyme a dit…

pouruoi ne pas prendre un chat en pension?

sameplayer a dit…

@ Patrick CdM & BBGS: ces voisins sont une bénédiction en période d'inspiration limitée
@ Colette: effectivement, l'idée a été évoquée. Mais le propriétaire du matou le plus facilement convoquable de l'immeuble nous dit qu'il a l'habitude de couper en 2 les souris qu'il attrape. Ce serait un spectacle trop éprouvant pour les voisins.