mercredi 11 août 2010

Roumanie 2010: l'essentiel

Vous êtes très nombreux à me demander « alors ces vacances en Roumanie c’était comment ? ».

Merveilleusement organisées par Mme BBGS, ces vacances peuvent se résumer de la façon suivante :
- Les roumains ne sont pas des Roms. C’est important de ne pas confondre. D’autant qu’un « roumain » peut-être, plus souvent que l’on ne le pense, hongrois ou allemand. Il y a aussi des Roumains en Ukraine, en Biélorussie, en Gagaouzie, pas mal ont été exilés en Sibérie, beaucoup travaillent en Espagne, enfin c’est très compliqué à vous expliquer et c'est délicat.
- Le roumain n’est pas super expansif pour un latin, mais il est aimable, et convivial : à la porte de bien des maisons de village, un banc est installé pour deviser entre voisins, regarder passer les gens, dire du mal de son prochain et longuement commenter l’actualité. Il y a même bien des villages où le banc est sous un auvent pour que la conversation ne soit pas arrêtée par une averse, ce qui serait dommage.
- La langue (latine pour l’essentiel) est assez compréhensible, beaucoup de gens parlent le français, mêle si les jeunes parlent plus souvent l’anglais que notre belle langue. Un sabir franco-espagnolo-italien permet de s’en sortir sans problème. Contrairement à une idée reçue, fromage ne se dit pas fromagescu, mais cascaval.
- Les campagnes sont magnifiques, avec de grandes forêts touffues (Brokeback Moutain a été tourné en Roumanie, on ne le sait pas assez), une belle biodiversité avec des tas d’herbes et de fleurs de toutes sortes (je n’hésiterai plus à acheter du miel roumain), et des centaines de milliers de meules de foin entièrement fauchées à la main.
- La nourriture n’est pas, comment le dire charitablement ?, une priorité majeure dans la tradition roumaine. On mange pour se faire plaisir, certes, mais surtout pour avoir plein de calories à dépenser en fauchant le foin entièrement à la main. On n’oublie pas non plus de s’hydrater, la bière est là pour ça. Enfin, pour réchauffer le cœur avant d’aller faire les foins, il y a la palinca, eau de feu dans laquelle on laisse mariner des myrtilles ou des cerises (abusivement appelée Schlovetni dans le « Père Noël est une ordure »).
- La nature, absolument magnifique, je crois l’avoir indiqué, peut être violente. Nous avons essuyé un orage dantesque avec torrents de boue, etc… Du coup, mon retour en train de 294 km a duré 7 heures au lieu de 5 (c’était un train Rapide) pour cause de travaux majeurs sur les voies.
- Le roumain, mais aussi la roumaine, conduit de façon virile. Qu’il roule en R12 (en tant que majorité, pauvre mais honnête), ou en Mercedes (en tant que rare mais odieux trafiquant), le roumain se rit des lignes blanches. Mais il respecte scrupuleusement les passages piétons, et ça c’est très bien !
- Les commerces de proximité abondent. Pas de ces chaînes odieuses qui défigurent et affadissent nos centres-villes, non. En revanche, il y a foison de « Magazin Alimentar », épiceries bordéliques ouvertes en permanence dans lesquelles ont trouve des trucs à boire et à manger (en particulier des gaufrettes) et aussi des "Magazin Mixt" qui vendent des gaufrettes, naturellement, mais aussi plein de trucs utiles pour construire une maison, tuer le cochon, creuser une mine à l’explosif, ou abattre des arbres.
- Les animaux sont toujours les bienvenus. Il y a des chiens partout, des chats idem, des chevaux dans les campagnes pour tirer les nombreuses charrettes et quantité de poules surveillées de près par des coqs magnifiques et soupçonneux. Toutes ces bêtes sont matinales. Ne pas oublier les boules Quiès si l’on aime dormir après 4 heures du matin.
- La religion se porte bien. Ne manquer sous aucun prétexte de visiter les splendides monastères anciens du Neamt et de la Bucovine, et les églises en bois peints du Maramures (prononcer le Maramourèche pour briller en société). Eh bien, en plus de tous ces splendides monuments anciens, toujours utilisés, il y a des dizaines d’églises et de monastères pharaoniques en construction. Le clergé est gras et prospère se porte bien et les fidèles sont généreux.
- L’hébergement est facile : il y a chambres d’hôtes à tous les coins de rue (indiqués par le signe « cazare »), plein de petits hôtels (« pensione ») et les prix sont des plus modérés (25 Euros par nuit en demi-pension dans les cazare haut de gamme). Mais les coqs et les chiens ne sont jamais loin.
- Les billets de banque sont jolis et lavables. Une TVA à 24% explique sans doute pourquoi les échanges en liquide sont appréciés. Mais il n’y a pas d’arnaque organisée, sauf à Bucarest où il faut bien regarder sur la portière le tarif du taxi au kilomètre qui peut varier du simple au double pour exactement le même genre de voiture: la plupart sont à 1,30 lei/km, celui que j’avais hélé était à 3,50 lei/km, mais nous avions convenu d’un prix d’ami avant la course « Good price for you, good money for me, my friend ». Vive l’amitié franco-roumaine !

3 commentaires:

Chroniques de Bretagne a dit…

Je dois reconnaître que le billet est bien troussé, il résume à merveille un pays à découvrir .... et qu'il me reste un tas d'anecdotes fameuses à raconter!

pigiconi a dit…

Ce qui me donne un avannt goût de ma prochain séjour roumain, en septembre... merci

Anonyme a dit…

oDécidément,les coqs t'en veulent,après les andalous ,les roumains.Le coq gaulois trouverait-il grâce à tes ouÏes?
AVE GALLUS GALLUS!!!
Colette