jeudi 6 septembre 2012

La Saint Sépulcre


L'église du Saint Sépulcre de Jérusalem inclut deux des lieux les plus importants de la Chrétienté: le lieu où Jésus de Nazareth est mort sur la croix, et celui où il est ressuscité d'entre les morts. Comme toujours à Jérusalem, un doute plane sur la véracité historique de lieu, mais le symbole est là, c'est ce qui compte.
Tout un chacun peut y entrer, gratuitement, sans même un petit contrôle de sécurité, et monter sur le rocher du Golgotha (bien recouvert d'autels, de balustrades, de marbre et de dorures, mais tout de même, on parle là de l'endroit où la Croix a été plantée, ce n'est pas rien). Ayant fait cela, tout un chacun peut redescendre par un escalier des plus raides, et se vautrer sur la pierre qui aurait servi à poser le corps du Christ, une fois que Pilate eût autorisé Joseph d'Arimathie à récupérer le corps; je dis "se vautrer" car c'est à peu de choses près ce que font certains visiteurs, chrétiens arméniens, je crois bien, pour qui cette pierre, posée en plein milieu de l'entrée de l'église doit être touchée, embrassée, étreinte autant que possible. A quelques mètres de là, se trouve le tombeau du Christ, dans une chapelle très étroite, tout en longueur, dans laquelle on peut pénétrer, après quelques instants de queue, sous le regard inquisiteur de prêtres grecs qui ne sont pas insensibles à un geste symbolique, peut-être, mais pécuniaire et donc beau. Collée, littéralement collèe, à l’arrière du tombeau du Christ, une minuscule chapelle gérée, elle, par des prêtres coptes. Cette chapelle est peut-être à l’arrière du tombeau, mais elle présente l’avantage concurrentiel par rapport aux grecs de l’autre côté de permettre aux visiteurs de placer des bougies qui brûlent ainsi au plus près de l’endroit où le Christ est ressuscité…. Ils sont fûtés ces coptes. Un coin remarquable car il est laissé à l’abandon est le tombeau de Joseph d’Arimathie. On y arrive, juste derrière le tombeau du Christ, en passant dans une chapelle vide, aux murs nus, au sol en terre battue dans laquelle traîne un grand trône en bois massif qui semble abandonné depuis bien longtemps. La tombe de Joseph d’Arimathie est au ras du sol, l’un des deux étroits boyaux horizontaux que l’on trouve en crapahutant à 4 pattes et en s’éclairant comme on le peut à la bougie. L’endroit est sans une décoration, sans une inscription, juste un trou étroit dans la roche, vide. Quand on pense que Joseph d’Arimathie a fait déposer le corps du Christ dans le tombeau qu’il avait fait creuser pour lui-même, on se dit qu’il a été bien mal récompensé de son beau geste. 
On peut passer des heures au Saint Sépulcre à découvrir plein de choses nouvelles: les très vieux grafitti sur certains murs, des bouts de colonnes sans doute romaines, des coins plus ou moins à l’abandon, des murs qui n’ont aucun sens apparent mais sont le résultat des guerres que se livrent les catholiques, les grecs, les coptes et les arméniens pour contrôler le lieu, le couvent éthiopien que l’on découvre au hasard d’un escalier, la citerne souterraine pleine d’eau claire sur laquelle flotte un Zodiac un peu dégonflé, il y a toujours quelque chose d’étonnant à trouver. Un sacré Capharnaüm, somme toute.


2 commentaires:

Chroniques de Bretagne a dit…

Tu ne dis pas que tu t'es vautré, toi aussi, selon l'adage , ça ne peut pas faire de mal!

sameplayer a dit…

Ah bon ? je n'en ai aucun souvenir. Je devais être en transe mystique, sans doute. Si tu as des photos, je suis preneur.