Depuis pas mal d’années, lorsque je tombe sur quelqu’un qui fait la manche et qui, pour une raison ou une autre, me touche, je donne le maximum de ce que je peux. Je me dis que tant qu’à donner, autant donner quelque chose qui vaille le coup. Un billet de 20 Euros n’a aucune importance pour moi, alors que pour quelqu’un dans la galère ça peut changer la journée. Je n’ai absolument aucun mérite à faire ça, je peux me le permettre. Ce qui est intéressant est la réaction des gens qui demandent une pièce et se retrouvent avec un billet ou deux.
Ca m’est encore arrivé ce soir. Un type avec un gros sac à dos m’aborde près de Beaubourg, plutôt jeune, l’air crevé. Il me dit qu’il est en « galère de Grenoble ». Je sors mon portefeuille et je lui donne 30 Euros (j’en avais 40). Son premier réflexe a été de me dire « oh non, quand même pas ! ». C’est dingue, non ? Ce type est à la rue et il se sent obligé de faire des politesses, d’être élégant ?!
Ce n’est pas la première fois que je vois cette réaction. Les gens sont toujours surpris, parfois émus, mais pourquoi est-ce que leur premier geste est de refuser (pour se raviser bien vite, mais quand même) ? Est-ce une trace de notre culture franco-catholique ? Est-ce que la « bonne éducation » revient comme un réflexe, même chez les gens les plus malmenés ? Est-ce qu'ils voient dans 20 Euros une valeur que je n’y vois plus ?
Question subsidiaire : pourquoi ai-je voulu garder 10 Euros dans mon portefeuille ? Réflexe paysan venu du fonds des âges ? Radinerie atavique ?
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3 commentaires:
Les vingt des uns sont les mille des autres et être dans le besoin n'enlève rien à la pudeur, pudeur aussi de ne pas trop donner afin que la main tendue ne perde pas toute sa valeur...
Bel article...
@ wildangel : de bonnes pistes de réflexion, tout ça. D'où vient autant de sagesse... ?
D'avoir donné et reçu...
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