jeudi 5 avril 2007

L'argent qui sort des murs

A l’époque où je travaillais à Lyon, l’équipe était assez arc-en ciel. Nous avions une black, une beurette, un breton, deux homosexuels (un pied-noir et un auvergnat aux yeux bleus (soupir...)), une anorexique (en rémission) et un mec qui puait les cent mille morts.
Mon équipe actuelle est un peu plus black (deux), il n’y a pas d’anorexique mais nous avons, par contre une maniaco-dépressive (ce qui, finalement, est plus emmerdant au quotidien) il y a moins d’homosexuels (un, enfin, je crois), mais plus de pieds-noirs (deux), une polyglotte surexcitée (mais ça ne compte pas) et une portugaise, ce qui permet, somme toute, de garder un mix intéressant.
Une des collègues africaines revient de faire un tour au pays. Elle a évité au maximum de se faire repérer pour ne pas passer son séjour à faire la tournée des tontons, tatas, cousins, anciens amis d’école et tous les parasites y attenant. Car son problème est que, bien que payée à peine au dessus du smic, elle revient au pays telle Tonton Cristobal lesté de lingots et de munificences. Les invitations pleuvent et qui dit invitation dit petit cadeau, si possible en cash (à défaut d’un appareil électro-ménager, par exemple, toujours bien accueilli). Un de ses cousins à qui elle n’avait rien apporté lui a gentiment fait la remarque qu’il la trouvait quand même un peu près de ses sous. C’est d’autant plus incompréhensible qu’elle vient de France où, parait-il, l’argent sort des murs. On ne la lui fait pas au cousin, il sait bien qu’en France, quand on a besoin d’argent, il suffit de trouver un appareil dans un mur qui donne des billets. C’est quand même pas sorcier.

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