mercredi 11 juillet 2007

La Fascination du Pire

Dans la série "Je lis les bouquins des années après toute le monde", voici le Prix Interallié 2004.
Je dois bien l’avouer, j’ai choisi ce bouquin parce que l’auteur a une jolie gueule. Y’a pas de quoi être fier. Le résumé du livre est ci-dessous:
Un jeune écrivain français est convié à l'Ambassade de France en Égypte pour donner une conférence. Passionné de Flaubert, il s'imagine découvrir l'Orient tel que celui-ci l'avait décrit dans sa correspondance en 1847. Le suisse Martin Millet tente en vain la débauche lors d'une tournée dans les bars louches du Caire, mais même les prostituées les plus ignobles ne veulent pas de lui !

J’ai coupé la dernière phrase* car elle raconte la chute du bouquin. Il est un peu crétin de raconter la chute du livre dans le résumé, alors que c’est dans cette chute inattendue (pour moi, ben quoi, je suis bon public) que réside une bonne part de l’intérêt d’un bouquin plutôt tristounet, narcissique et sans grand style.

Une chose quand même que j’ai retenue de ce livre, est un passage sur les origines du roman. L’idée est que le roman se fonde sur "la liberté, la fantaisie, la complexité, l’ambiguïté de toutes les vérités et la suspension du jugement moral". Le narrateur pousse le raisonnement jusqu’à dire que, le monde islamique vivant dans un univers incompatible avec ces valeurs, il est imperméable au roman, d’où le choc de nos civilisations. C’est peut-être forcer le trait (!), mais je dois dire que cette idée éclaire ce que j’ai souvent observé dans les librairies de pays en développement (je ne cite personne pour ne vexer personne): l’absence de vrais romans. On y trouve des bouquins d’ésotérisme un peu partout, des livres religieux dans les pays islamiques, des livres pseudo historiques de conspirations débiles (du régime hitlérien aux templiers, en passant par la CIA) et des bouquins du style « les 27 secrets des gens efficaces et qui ont des femmes blondes à gros seins». Ce qui s’approcherait le plus d’un vrai ouvrage de fiction dans ce genre de librairie serait une sélection des œuvres de Robert Ludlum. Bien souvent, lorqu'il y a des romans, ce sont des "classiques", hors de prix, destinés aux touristes ou aux expatriés, et pas aux gens du cru.
Voilà ce que j’ai retenu de ce bouquin pas inoubliable. Je trouve plaisante l’idée que ce qui fait le sel de notre civilisation est la fantaisie.

* Le résumé entier est sur ce site pour connaître la fin de l'histoire.

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