Quel beau week-end que le week-end dernier ! Un temps magnifique à Londres, deux belles expositions visitées (Hadrian Empire & Conflict et Francis Bacon) et surtout, surtout le séjour dans un univers parallèle. Grâce à mon ami F., aussi connu de certains sous le pseudonyme de « Oscar not so wild », j’ai eu le privilège d’être hébergé dans son club.
J’en tairai le nom car ces endroits, s’ils sont authentiques, tiennent à une certaine discrétion et si je veux être réinvité, mieux rester également discret.
Voilà donc un bien majestueux bâtiment, à deux pas de Buckingham Palace, que rien ne signale de l’extérieur si ce n’est le blason, très discret, de l’Université à laquelle il appartient. Passée la porte, une atmosphère feutrée, un gardien courtois derrière son comptoir lustré, et une vague odeur d’encaustique, de gingembre et de cantine accueille le visiteur. Un escalier monumental mène aux étages et aux bibliothèques, pièces immenses avec de splendides lustres, des fauteuils de cuir rouge, des vieux messieurs qui roupillent, d’autres qui bouquinent sous des lampes en cuivre. Le choix des magazines est absolument extraordinaire, sur pêche à la ligne, sur le vin, sur la « Country Life », l’économie, la littérature, mais également The Lancet, Private Eye et Paris Match (voilà l’idée qu’ils se font de notre belle culture). Des milliers de bouquins sur les étagères, des bureaux avec papier à en-tête du club pour faire sa correspondance, mais aussi des tables à jouer, recouvertes de feutrine verte. J’ai surtout aimé « The silent library », avec son faux feu de cheminée (en activité du soir au matin), ses fauteuils profonds, ses centaines de vieux bouquins d’histoire, ses annuaires d’anciens élèves, ses carafes d’eau et de verres à disposition, et sa pancarte « Silence, please » qui ne tolère pas la rigolade. Les salons sentent très légèrement le tabac, réminiscence d’une époque enchantée où l’on pouvait tirer sur son cigare. Le règlement du club est tolérant, pourvu que l’on se promène en veste et cravate. Le port de la cravate est tout de même optionnel avant 18h pendant les week-ends (on n’est pas des sauvages), mais on se sent tout de même plus à l’aise avec. Quand à la veste il est totalement exclu de l'enlever. Une dérogation peut être demandée dans des circonstances exceptionnelles de canicule, mais le week-end dernier il n’aurait su en être question. Je me suis donc baladé en pantalon sombre avec veste et cravate tout le week-end, mais avec des baskets grises qui me donnaient à n’en pas douter un look légèrement déjanté assez dans le style de la maison.
Voilà donc un bien majestueux bâtiment, à deux pas de Buckingham Palace, que rien ne signale de l’extérieur si ce n’est le blason, très discret, de l’Université à laquelle il appartient. Passée la porte, une atmosphère feutrée, un gardien courtois derrière son comptoir lustré, et une vague odeur d’encaustique, de gingembre et de cantine accueille le visiteur. Un escalier monumental mène aux étages et aux bibliothèques, pièces immenses avec de splendides lustres, des fauteuils de cuir rouge, des vieux messieurs qui roupillent, d’autres qui bouquinent sous des lampes en cuivre. Le choix des magazines est absolument extraordinaire, sur pêche à la ligne, sur le vin, sur la « Country Life », l’économie, la littérature, mais également The Lancet, Private Eye et Paris Match (voilà l’idée qu’ils se font de notre belle culture). Des milliers de bouquins sur les étagères, des bureaux avec papier à en-tête du club pour faire sa correspondance, mais aussi des tables à jouer, recouvertes de feutrine verte. J’ai surtout aimé « The silent library », avec son faux feu de cheminée (en activité du soir au matin), ses fauteuils profonds, ses centaines de vieux bouquins d’histoire, ses annuaires d’anciens élèves, ses carafes d’eau et de verres à disposition, et sa pancarte « Silence, please » qui ne tolère pas la rigolade. Les salons sentent très légèrement le tabac, réminiscence d’une époque enchantée où l’on pouvait tirer sur son cigare. Le règlement du club est tolérant, pourvu que l’on se promène en veste et cravate. Le port de la cravate est tout de même optionnel avant 18h pendant les week-ends (on n’est pas des sauvages), mais on se sent tout de même plus à l’aise avec. Quand à la veste il est totalement exclu de l'enlever. Une dérogation peut être demandée dans des circonstances exceptionnelles de canicule, mais le week-end dernier il n’aurait su en être question. Je me suis donc baladé en pantalon sombre avec veste et cravate tout le week-end, mais avec des baskets grises qui me donnaient à n’en pas douter un look légèrement déjanté assez dans le style de la maison.
La dite maison est peuplée de profs de fac en veste de tweed, d’étudiants plutôt sur le retour, de visiteurs exotiques (car le club a des correspondants dans le monde entier) et de très vieux messieurs qui semblent trouver là un havre de paix et de convivialité assez exceptionnel. Les femmes sont admises depuis 1995 et il y a de jolis salons à leur intention, mais une femme non accompagnée ferait tout de même un peu désordre. En dehors de zones de réception, bar, salons, salles à manger, etc… le bâtiment est un enchevêtrement invraisemblables de couloirs, de passages, d’escaliers, de portes qui donnent sur des culs-de-sac, d’échelles de secours, et autres surprises, toujours très propres, aux murs blancs et au sol moquetté de bleu sombre. Le personnel qui se balade dans les couloirs, alias « flying staff », est disponible à tout moment pour apporter un drink , un sandwich, etc.. la plupart semblent d’origine exotique mais saluent bien poliment «d’un « good afternoon, Sir ». A propos de Sir, le tableau des messages avec ses enveloppes armoriés adressées aux Dr., Prof., Sir, etc… est un dépaysement à lui seul. Le déjeuner a été un très grand moment, dans une vaste salle à manger aux grandes baies vitrées, aux boiseries sombres avec d’immenses portraits de princes et de profs à perruque de toutes les époques. Le « member » remplit la commande pour lui et ses invités et la remet au garçon. Le roastbeef avec son Yorkshire pudding, son jus et sa sauce au raifort a été une plongée dans la britannitude la plus authentique. Le meilleur était, bien sûr, la compagnie : quelques vieux messieurs seuls à leurs tables, avec une grande serviette blanche autour du cou, plusieurs grandes tables, dont une où tous sont invités à s’asseoir s’ils sont d’humeur conviviale. Un original avec la tête d’un hobereau de Hogarth présidait la dite table et la régalait visiblement de sa conversation. Un membre était venu avec sa petite famille, deux petits garçons encravatés, et une Madame plantureuse qui a bien aimé le gâteau aux fruits de la passion qu’elle enfournait à grandes cuillères. A une autre table trois très jeunes étudiants qui se donnaient des airs de vieux (c’est de leur âge), à une autre un type un peu inquiétant avec une longue barge brise en pointe, flanqué d’un grand échalas à lunette et de d’un couple très comme il faut avec un look de vieilles biques bonne famille campagnarde des années 60, comme je pensais qu’on n’en faisait plus.
La chambre donnait sur une petite terrasse avec une échelle (de secours ?) pour monter sur le toit. Vue splendide sur Big Ben, St James Palace tout proche, Westminster Abbey, la roue illuminée du London Eye, rien que du très beau et de très émouvant. Big Ben commence à sonner à 7 heures et son carillon enchante le dormeur d’un « dong, dong, dong, dong » supplémentaire à chaque quart d’heure. Il est de toutes façons prudent de se lever sans tarder pour éviter d’être surpris par l’arrivée d’un membre du « flying staff » qui amène dans la chambre une tasse de thé et le journal du matin. F. m’avait prévenu qu’ils rentrent dans la chambre sans demander leur reste à l’heure convenue. Il y avait le choix entre 5 ou 6 journaux différents, mais pas vraiment le choix du « flying staff ». J’ai préféré m’abstenir des deux. Comme disait Boy George "I'd rather have a cup of tea".
La chambre donnait sur une petite terrasse avec une échelle (de secours ?) pour monter sur le toit. Vue splendide sur Big Ben, St James Palace tout proche, Westminster Abbey, la roue illuminée du London Eye, rien que du très beau et de très émouvant. Big Ben commence à sonner à 7 heures et son carillon enchante le dormeur d’un « dong, dong, dong, dong » supplémentaire à chaque quart d’heure. Il est de toutes façons prudent de se lever sans tarder pour éviter d’être surpris par l’arrivée d’un membre du « flying staff » qui amène dans la chambre une tasse de thé et le journal du matin. F. m’avait prévenu qu’ils rentrent dans la chambre sans demander leur reste à l’heure convenue. Il y avait le choix entre 5 ou 6 journaux différents, mais pas vraiment le choix du « flying staff ». J’ai préféré m’abstenir des deux. Comme disait Boy George "I'd rather have a cup of tea".
3 commentaires:
Tu aurais pu émettre un pet discret dans la " silent library " pour voir!.... Oui je sais après un éloge aussi long du luxe ... un tel commentaire, ça fait tâche.... Je comprendrais qu'il soit censuré !
@ Anonyme : la libre expression est une valeur fondamentale. Bien sûr, il faut rester dans les limites d'une certaine décence. Si vous aviez parlé, par exemple d'organiser des concours de pets flambés (à la cheminée) dans la silent library, j'aurais peut-être sévi, mais là, non.
J'ai préféré garder l'anonymat ...
Enregistrer un commentaire