mardi 29 septembre 2009

La rentrée littéraire

De la rentrée littéraire 1848, je retiens les Mémoires d’Outre-tombe de Mr de Châteaubriand, François-René.
Outre un fort beau prénom, l’auteur a un fort beau coup de plume. J’avais dû lire quelques passages de lui dans le Lagarde et Michard au lycée, ce qui collerait assez bien avec le souvenir vague d’un voyage de classe à Combourg et Saint-Malo. De ce voyage, ma mémoire a surtout retenu les hurlements pendant un match de foot avec l’Ajax Amsterdam qu’écoutait à la radio le conducteur du car (« Ayyaaaaaaaaaaaaaxxx ! ») que nous reprenions avec entrain, et, toujours dans le car, le concours de chewing-gums balancés dans les cheveux des filles (« Qui c’est qu’a fait ça ? »). Oui, nous étions fort matures pour notre âge.
Bref, quelques années plus tard, je m’y suis remis, et c’est un enchantement. La surprise est à toutes les pages, le vicomte mêlant la narration des faits marquants de sa vie à de magnifiques envolées pour décrire la nature, la lune, ses réminiscences diverses, et nous plongeant tour à tour et dans le désordre, dans la France de l’Ancien Régime, celle de la Révolution, de l’Empire ou de la Restauration. En dehors de goûter à un style assez rarement égalé sur les blogs, on apprend des tas de choses curieuses. Par exemple, que les parisiens, à l’époque, méprisaient les provinciaux (« Enfin, nous entrâmes dans Paris. Je trouvais à tous les visages un air goguenard : comme le gentilhomme périgourdin, je croyais qu’on me regardait pour se moquer de moi »), que l’on dînait à 3 heures de l’après-midi, que l’adjectif « glauque » signifie « vert marin », que presque tout le patrimoine revenait au fils aîné alors que les cadets de famille étaient voués à l’armée ou au clergé, et que l’on brûlait aux 4 coins des feux de la Saint-Jean des chats enfermés dans des sacs. Des hérétiques, je ne dis pas, mais des chats, tout de même! J’ai trouvé troublant de lire que la rue du Bourg l’Abbé était proche de la rue aux Ours, déjà en ce temps-là. Troublante aussi l’idée qu’ « Il y a un plaisir triste à rencontrer des personnes que l’on a connues à diverses époques de la vie, et à considérer le changement opéré dans leur existence et la nôtre. Comme des jalons laissés en arrière, ils nous tracent le chemin que nous avons suivi dans le désert du passé ».
Que l’on gâtait les petits enfants avec du vin et du sucre, et que, en 1812, les gosses étaient vraiment très mal élevés (parlant de ses parents, F-R nous dit: « Il y a loin de ces parents sévères aux gâte-enfants d’aujourd’hui »).

3 commentaires:

Chroniques de Bretagne a dit…

Tu nous le recommandes ou tu te moques? Ce qui serait un sacrilège ... C'est bien la peine d'emmener les élèves en voyage scolaire si c'est tout ce qu'ils en retiennent!!!

sameplayer a dit…

Comment peux-tu avoir un doute? Un breton talentueux, il n'y en a quand même pas tant que ça. Cours à la librairie !

Anonyme a dit…

Quel est le point commun entre Châteaubriand et Sameplayer?
"Un fort beau prénom et un fort beau coup de plume!"
Tu savais que j'allais mordre à l'hameçon.Colette.