dimanche 11 avril 2010

Number 1, London

Très beau week-end à Londres, rendu, encore une fois, tout à fait exceptionnel par le séjour au Club dont le nom restera mystérieusement tu.
Une des découvertes de ce séjour est Apsley House, la demeure du Duc de Wellington, située juste au coin de Hyde Park, entourée d’une circulation intense. Cette demeure a longtemps été la première maison (enfin, maison digne de ce nom) que les visiteurs découvraient en entrant dans Londres après la barrière d’octroi, d’où son adresse : Number 1, London. Magnifique demeure, pleine de souvenirs du vainqueur de Waterloo. En particulier, de très beaux services de table et d’argenterie monumentale, que les rois et empereurs d’Europe ont offerts à Wellington, pour avoir fait disparaître la menace que Napoléon faisait planer sur leurs petites affaires familiales. Des pièces somptueuses pour les réceptions, en particuliers les banquets du 18 juin, anniversaire de la bataille de Waterloo, donnés par le Duc jusqu’à la fin de sa longue vie. Intéressant de noter que ce n’est pas une date que l’on a apprise à l’école. Une superbe collection de tableaux, beaucoup des têtes couronnées de l’époque, mais aussi de Napoléon et Joséphine et, surtout, des tableaux du Greco, Vélasquez et Rubens de la collection royale d’Espagne que Wellington avait récupérés après avoir vaincu Joseph, le frère que Napoléon avait nommé roi d’Espagne et qui s’était abondamment servi dans la collection des Bourbons d’Espagne. Les dits Bourbons ont remercié Wellington de son offre de leur rendre les tableaux, mais l’ont prié de les garder. Cela donne une idée de la trouille que Napoléon inspirait à nos aimables voisins.
La pièce maîtresse de la collection n’est pas le sabre de Waterloo ni le décor de table portugais en argent (un quintal ou deux, à vue de nez). C’est la statue de Napoléon par Cannova. Notre Corse rablé, colérique et probablement velu, qui mesurait 168,6 cm, y est représenté tel un athlétique dieu grec de 3m45 de hauteur, dans une magnifique et héroïque nudité, avec juste une petite feuille de vigne. La statue trône au pied de l’escalier monumental, que devaient monter tous les invités du Duc. Une très bonne façon de rendre hommage à l'immortel génie italien de la sculpture.

3 commentaires:

Chroniques de Bretagne a dit…

Une petite bite, donc?

dolkorun a dit…

Je ne sais plus qui (Tristan Bernard ou Alphonse Allais, forcément) disait : c'est étrange cette manie des Anglais de donner à leurs places et à leurs gares des noms de défaites...

sameplayer a dit…

@ BBGS: je ne crois pas que le sculpteur ait travaillé d'après nature. Mais bon.
@ Dolkorun: et l'on dit que les français sont un peuple pessimiste. Tsss....