dimanche 9 mai 2010

Je me foutrais des baffes

J’ai eu pendant de nombreuses années, un matelas envers lequel je n’avais aucun grief. Seul problème, un matelas d‘une dizaine d’années, en société, ça ne pose pas. Je ne compte plus les gens qui ont doctement décidé qu’un matelas ça doit se changer « minimum tous les 5 ans », « tu peux pas imaginer comme un matelas se détériore avec le temps », « ils ont fait des progrès pas possible », « t’as vu le reportage sur les acariens ? », « tu vas voir de suite la différence ». Mon matelas avait été acheté il y a donc une dizaine d’années chez Conforama, au hasard, dans un rayon « bas de gamme », ou peut s’en faut. Rien à redire sur ce matelas, aucune récrimination, mais il avait 10 ans (je ne sais pas si j’ai été clair sur ce point). J’ai donc décidé d’être moderne et d’investir dans un matelas neuf (et cher aussi, tiens, histoire d’en mettre plein la vue à mes contemporains. Voilà). De nombreuses et longues recherches plus tard sur Internet, j’étais incollable sur les matières (naturel, synthétique, mousse, latex), les marques, les tailles, les tonique, confortable, ferme, très ferme, le pour et le contre la mémoire de forme, les points d’appui, bref j’étais un expert ès sciences du sommeil. Fort de ce savoir, je jette mon dévolu sur un matelas bien précis, livrable à domicile en 24h. J’aurais pu en trois clics me faire livrer la chose, mais j’ai préféré appeler la hot line d'un fournisseur bien connu, histoire de faire confirmer par un être humain la pertinence de mon choix. Au bout du fil, un jeune homme des plus professionnels à la voix suave quoi que juvénile (j’aurais dû me méfier) m’a félicité pour ma sélection. Mais il m’a aussi indiqué que mon choix était « ultra, ultra ferme » et que dans le même type de « produit » il aurait peut-être opté pour un matelas un poil plus confort, de plus 100% naturel, en latex de la jungle. Ce jeunot avait de suite repéré l’ami de la planète pour qui le suc d’hévéa 100% bio et la survie d’une tribu farouche veulent dire quelque chose. Bien sûr, il y avait un surplus par rapport à mon choix initial mais qui lésinerait pour un matelas cent pour cent NATUREL ? Bref, grand seigneur, j’achète le « produit ». Le dit produit est certainement tout ce qu’il y a de bon pour la planète, mais pas pour mon dos ni pour mon sommeil. Il est recouvert d’une espèce de machin cotonneux, plus mou au centre que sur les côtés, trop chaud l’hiver, il sera sans doute trop froid l’été. Première cerise sur le gâteau : tout à ma joie de goûter à une technologie de pointe, je n’ai rien eu de plus pressé que de balancer le carton d’emballage du précieux produit (pourtant échangeable jusqu’à 30 nuits d’essai). Deuxième cerise : une semaine après le judicieux conseil téléphonique, tout le stock de ce magnifique produit était soldé à -40% par mon aimable fournisseur.
Moralité : le premier indien d’Amazonie que je croise va prendre pour les autres (si j'ai pas trop mal au dos).

4 commentaires:

Bastoche a dit…

Eh bah, j'espère que Raoni est déjà reparti !! ^^

Chroniques de Bretagne a dit…

Des baffes tu peux !
J'ai des amis qui ont une magnifique villa en bord de mer à équiper, ils sont en train d'envisager d'y mettre tous leurs rogatons, tu peux peut-être faire un deal avec eux! Ils te débarrassent sans problème! (entre le vieux canapé et la télé pourrie..un matelas neuf mais merdique ça le fait) ... Se méfier des voix suaves de jeunes hommes mielleux!

sameplayer a dit…

@ Bastoche: je le retrouverai, ce Raoni !!
@ BBGS : mon matelas est mou, OK, mais ce n'est pas un rogaton, qu'est-ce que vous croyez? Sinon, sachez que vos lecteurs sont avides d'en savoir plus sur vos amis qui ont réalisé cette splendide opération immobilière.

dolkorun a dit…

J'ai connu des façons plus subtiles et surtout plus efficaces d'attirer vers sa couche de jeunes amants soucieux de leur confort. Les tendance SM, peut-être...