vendredi 19 août 2011

Midnight Express

De retour de Turquie, j’ai téléchargé Midnight Express, film qui a bouleversé toute une génération à sa sortie (1978, c’était hier) et été une énorme catastrophe pour l’industrie touristique turque. L’histoire est celle de Billy Hayes, jeune touriste américain qui se fait pincer en essayant de sortir du cannabis de Turquie, est envoyé en prison et a beaucoup, beaucoup, beaucoup de mal pour en sortir. J’en avais le souvenir d’un film fort, marquant, avec des scènes bouleversantes et une bande musicale fantastique. Je me souviens bien de la musique, et même du nom de son compositeur, Georgio Moroder, j’ai dû écouter la cassette environ un millier de fois, à l’époque.
En revanche j’avais oublié qu’à l’époque le comble de l’horreur était lorsque le chat du co-détenu se retrouvait pendu à un fil électrique. Que la scène de torture la plus atroce était une bastonnade sous la plante des pieds. Qu’un bisou sur la bouche entre le héros et un co-détenu scandinave sous la douche suffoquait de stupeur la salle de cinéma. Que la vision des minarets au soleil couchant, avec la musique de Georgio Moroder à fond la caisse, nous semblait terriblement effrayante, exotique et pleine de promesses poivrées. Que les jeans moulants étaient aussi moulants devant. Et que la méchanceté des gardiens de prison turcs se manifestait par des regards noirs, des portes claquées et quelques baffes. Il y a bien sûr la scène finale, dont je ne dirai rien de précis parce que c’est la scène finale et qu’elle a scandalisé par son horreur absolue la génération dont je parlais plus haut ; mais, franchement, cette scène aujourd’hui semblerait des plus anodines à une classe de CM2. Le plus beau de l’affaire est que la dite scène finale est une invention pure et simple des scénaristes (Oliver Stone sévissait déjà) et que le film est seulement vaguement basé sur l'histoire vraie de Billy Hayes. Et c’est seulement maintenant qu’on me le dit !

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