dimanche 15 juillet 2007

Les recluses

Au décours de la lecture du très bon livre de Jean Teulé
« Je, François Villon », j’ai découvert la notion de « recluses ». Je connaissais l’existence, il y a bien longtemps, d’ermites, d'anachorètes ou de stylites qui vivaient, en général, dans des endroits reculés. On les imagine bien, comme dans La Vie de Brian comme de vieux barbus irascibles vivotant dans le désert. Mais là, il s’agit de tout autre chose !
Les recluses, au Moyen-âge, étaient des femmes ayant décidé de se retrancher de la vie et de passer leur existence, murées dans des cellules ; non pas dans des endroits reculés, mais en pleine ville. Leurs cellules, qui s’appelaient « reclusoirs » étaient des petites structures verticales où elles ne pouvaient tenir que debout ou assises. La gravure tout en bas, tirée du bouquin de Jean Teulé, montre la pose des dernières pierres d’une telle cellule (la dame est dedans). Elles étaient souvent accolées à des églises ou des chapelles, et percées de deux minuscules fenêtres, bien au dessus de leur taille pour les empêcher de voir au dehors : l’une donnant dans l’église pour qu’elles puissent suivre l’office, l’autre côté rue pour que les passants y posent (ou jettent ?) eau et nourriture. On dit que certaines recluses survécurent plus de 40 ans dans ces conditions, mais on imagine que le plus grand nombre ne vivait pas bien longtemps.
Le Cimetière des Saints Innocents à Paris, qui occupait une partie de ce qui est le Forum des Halles, a abrité au cours des siècles plusieurs reclusoirs dont les habitantes étaient bien connues de leurs contemporains qui leur déposaient de quoi manger de temps à autre. Le Cimetière des Innocents était un des endroits les plus animés et bigarrés de la capitale, repère d’une faune variée de marchands, de prostituées et de trafiquants de tout poil. Comme le Forum aujourd’hui, quoi. Bien que, sauf erreur de ma part, de la même façon qu’il n’y a plus de bon pain, il n’y a plus de recluses. J’ai pas trouvé plus drôle comme chute. N’est pas François Villon qui veut.

Hommes, ici n'a point de moquerie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est très intéressant! Est-ce une décision religieuse et pourquoi en préféraient-elles pas des nonastères?
PS: je me suis remis à bloguer, India Song continue...

sameplayer a dit…

@ Alex: oui, à la base, c'est pour se consacrer à Dieu, les monastères étaient sans doute trop olé-olé à l'époque. Mais il y a aussi des explications psychologiques possibles à ce genre de comportement. Faut quand même être très motivée, par le Seigneur ou par autre chose pour décider de vivre (?) dans des ccnditions pareilles. Comme tu le sais, tout ce qui est de l'ordre du mysticisme me dépasse, mais j'imagine qu'il y a des gens pour qui celà n'est pas insensé.

étoile a dit…

je fais des recherches sur les recluses du moyen âge car j'aimerai regrouper certaines informations et vérifier leurs authenticitées
merci à toute personne qui aurait la gentillesse de m'aider dans mes recherches

Anonyme a dit…

tu as plusieurs écrits ou règles instituées au moyen-âge. Notamment: "La vie de Recluse" de l'Abbé cistercien Aelred de rievaulx(XII°) ce texte était destinée à sa propre soeur. et bien d'autres encore surtout en Angleterre et en Belgique et Hollande. Il y aura 20ans le 6 fév; décédait la dernière recluse, au coeur de Rome, Sr. Nazarena, après 44ans de réclusion, à l'intérieur du monastère camaldule de l'Aventin. J'ai pu visiter ce qui fut son réclusoir, l'an dernier." Pour l'amour de la liberté d'en-haut." st pierre damien, op.XI