Je viens de voir sur France 5 un documentaire de Patrick Jeudy intitulé
« Ce que savait Jackie Kennedy ». Un film remarquable, avec des images rarement vues, un commentaire intelligent, l’élégance de ne pas s’appesantir sur des épisodes archi-connus. Il raconte la vie de Jackie avec John Kennedy, et s’arrête, toujours avec beaucoup de bon goût, à Dallas en Novembre 1963. A partir de cette date-là, les choses se sont beaucoup gâtées pour Jackie.
Ces images m’ont fait penser aux films de notre enfance que ma maman a fait mettre sur DVD et que l’on a découverts à Noël. Il s’agit de vieux films Super 8 de 3 minutes et quelques, qu’il était infernal de visionner un par un. Quoi que le cliquetis du projecteur, son odeur quand il chauffait, et les petits trous de lumière dansant sur l’écran au début et à la fin du film sont pour moi inoubliables, tout comme le cri « lumière ! » que nous gueulions tous quand, la bobine de film, sortie de son enveloppe jaune Kodak était correctement enclenchée et que la projection pouvait enfin commencer.
J’ai retrouvé dans les films de la famille Kennedy des images d’une époque où tout le monde était incroyablement élégant, propre, « correct » finalement. Les femmes étaient habillées en robes unies aux lignes simples, se promenaient en bandes, souriant à la caméra, dodelinant dignement sur de hauts talons. La coiffure, à la Jackie (justement) ou à la Brigitte Bardot avec ou sans couettes, parfois des chignons travaillés, était toujours impeccable. Les hommes, moins apprêtés que les femmes, portaient costume, lunettes fumées et avaient des coupes de cheveux nettes, parfois des chapeaux, souvent des cigarettes au bec. Dans ces films, tout le monde semble lisse et jeune, même les personnes âgées. Normal, quand on a été petit enfant dans les années 60 on a connu tout ce monde là des années plus tard, un peu plus fatigué, plus fripé. Les voitures étaient noires avec des formes anguleuses. Les villes et les villages étaient incroyablement nets, dépouillés, naturels pour tout dire, sans tout ce fatras de « mobilier urbain », de publicités, d'enseignes, de véhicules en tous genre que nous finissons par trouver normal. JC Decaux je te hais ! (bon, sauf les Vélib’, ça c'est bien, JC).
Contrairement à John-John Kennedy, je n’ai pas d’image de moi montant à 4 pattes l’escalier de l’hélicoptère présidentiel, pas de poney ou de yacht avec mes tontons et tatas éclatant de rire à tout propos avec leurs sourires pleins de dents à Hyannis Port. Non, nous c’était plutôt le manège sur la place de la gare à Souillac, les vélos avec les petites roues, les glaces de "chez Léon tout est bon" et les culottes courtes bouffantes pour accommoder les couches. Comme chez Kennedy, par contre, il y a dans la plupart des scènes des flopées d’enfants qui courent partout, des bébés qui font des trucs de bébé en clignant des yeux parce qu’ils sont éblouis par le soleil. Chez Kennedy, on soignait l’image du bonheur pour la presse, chez nous, on sortait la caméra dans les grandes occasions, pour le nouveau bébé, par exemple, ou quand tous les cousins étaient réunis. Dans les deux cas, j’ai regardé ces images avec attendrissement pour ce monde enchanté où tout n’était qu’enfance, fleurs des champs, pureté et joie de vivre. Dans les deux cas, j’ai regardé ces images le cœur serré, sachant d’avance que tout ça va mal finir.
3 commentaires:
Penses à prendre le DVD dimanche pour refaire un bain dans nos souvenirs d'enfance !
La raie sur le côté et le sourire ravageur exhibant un ratelier d'une blancheur exceptionnelle sont les bienfaits de l'Etat providence, ce n'était pas le cas 10 ans plus tôt, dans les années cinquante, la majorité des gens avaient les dents pourries et mal plantées. Visionne un peu les films de la seconde guerre mondiale et de ses lendemains.Edifiant!
@ Birgit: je ne l'ai pas encore, mais je l'amène dès que possible
@ Anonyme : Etat providence ou bien bonne et belle assurance privée sont les clefs des dents blanches et joilment alignées. Comme tu veux tu choises.
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