Je n’éprouve aucun intérêt particulier envers Rachida Dati, mais entre la 98e diffusion des Bronzés (de toute façon pas regardable car sur TF1) et la 48e de Tatie Danièle, la soirée télé a été vite décidée. Ce fut donc Arte et son documentaire « Dati l’ambitieuse ». Un portrait qui donne la parole à beaucoup de protagonistes, dont l’intéressée elle-même qui a une chance de plaider sa cause. Elle la plaide sans chaleur, sans conviction, récitant des poncifs maintes fois entendus sur son parcours méritant, d’ascension à la force du poignet, dont on découvre qu’il a surtout consisté à écrire des courriers aux gens importants et à les saoûler jusqu’à ce qu’ils lui donnent un coup de pouce. Elle a sans doute eu tort d‘écouter ses communicants qui pour éviter le pire lui ont conseillé d’être insipide et de sourire, surtout sourire. A ce niveau de responsabilité c’est franchement trop court.
Les témoignages de ceux qui l’ont aidé (visiblement Simone Weil était aux abonnés absents) sont clairs : elle a compris très vite que la fréquentation des puissants est le plus sûr moyen d’arriver au sommet, et tous les moyens sont bons pour rester dans leur champ de vision. Ce qui est dommage et que n’a pas relevé le documentaire est que son parcours est une formidable occasion ratée. Sarkozy a bien joué en faisant appel à un symbole fort de rupture, il faut lui reconnaître ça. Rachida Dati avait la chance unique de pouvoir incarner la France de la 2ème génération d’immigrés. Comprenant en quoi consistait le job, elle aurait pu se comporter d’une façon cohérente avec le statut de Garde des Sceaux, et montrer la dignité, le recul, la profondeur et la droiture qui vont avec un poste aussi majeur. Au lieu de cela, elle a aveuglément essayé d’imiter le style Sarkozy, mais d’une façon tellement primaire qu’elle est tombée dans tous ses travers. Au lieu d’être le symbole des beurs méritants qui réussissent grâce au modèle républicain, elle est une caricature de parvenue péremptoire, superficielle, fascinée par ce qui brille et qui « fait chic ». Elle est sans doute définitivement grillée, ce qui n’est pas grave. Ce qui est grave c’est qu’elle décrédibilise tout un pan de la société qui n’avait pas besoin de ça et qui ne le mérite pas.
4 commentaires:
Elle a imité un style primaire, de façon forcément primaire. La seule différence est que ça n'est pas elle qui a les clefs.
@ Olivier Autissier: nous sommes bien d'accord, nous savons bien qui est à l'origine de toute cette affaire.
Elle est sexy ?
@BBGS: si on aime le style chevalin, elle doit êtrer sexy
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