Je suis allé jeudi soir à Marseille, en train. Plus d’une heure de retard à cause d’incendies sur la voie. Rien à dire, les TGV c’est fantastique, ils n’y peuvent rien s’il y a des incendies, la sécurité de la clientèle passe avant tout. Bien. Arrivée à Marseille Saint Charles, en travaux, comme toujours, direction les taxis (ben quoi, il est 22 heures, je le vaux bien), dans sous-sol merdeux puant l’essence. Une petite queue de 5-6 personnes, pas un taxi en vue. Je patiente 2 minutes sous les néons blafards, rien du tout à l’horizon, rien que le silence. Je me dis « ah ! mais il y a le métro à Marseille. Je vais au Vieux-Port, c’est sûr qu’il y a une station là-bas ». J’abandonne la file d’attente et reviens sur mes pas en suivant les indications « Métro » dans le chantier susnommé. Je tombe sur un bout de chantier grillagé avec ce qui semble être un escalator et un grand rideau de fer tiré sous le panneau « Métro ». J’avise un mec crasseux qui glande par là avec un brassard « Sécurité » qui me dit « ah oui, il est fermé le métro ». La 2ème ville de France ferme son métro à 21 heures ! On est chez les fous !
Je retourne à la file d’attente des taxis, là c’est l’émeute. Depuis que je l’ai quittée une vingtaine de personnes de tous poils se sont agglutinés, il n’y a plus de file mais un magma de gens plus ou moins excités, et pas de taxi en vue. Un énergumène bedonnant au T-shirt plein de taches se met à agiter son portable en gueulant « il y a 7 taxis qui arrivent en haut au Novotel ». Des crétins se précipitent ; pour ma part je m’interroge « Qui est ce mec ? il a l’air débile léger, est-ce donc un employé de la gare ? un fou ? un chauffeur de taxi ? ».
Je retourne à la file d’attente des taxis, là c’est l’émeute. Depuis que je l’ai quittée une vingtaine de personnes de tous poils se sont agglutinés, il n’y a plus de file mais un magma de gens plus ou moins excités, et pas de taxi en vue. Un énergumène bedonnant au T-shirt plein de taches se met à agiter son portable en gueulant « il y a 7 taxis qui arrivent en haut au Novotel ». Des crétins se précipitent ; pour ma part je m’interroge « Qui est ce mec ? il a l’air débile léger, est-ce donc un employé de la gare ? un fou ? un chauffeur de taxi ? ».
Dans le bordel ambiant je me dis finalement que je n’ai rien à perdre à attendre dans ce coupe-gorge et je remonte donc, digne comme un prince, dans le merdier la gare à la recherche du Novotel. Je le trouve tant bien que mal. Il y a là des bagnoles garées n’importe comment, des taxis avec des mecs patibulaires qui discutent entre eux. Rien de clair, on ne sait pas s’ils sont les chauffeurs des taxis, s’ils ont volées les bagnoles, ou s’ils gardent le taxi à leur pote pendant qu’il fait la sieste. Pas évident de savoir s’ils sont libres, ou occupés, eux ils parlent entre eux, ils ont l’air de s’en foutre complètement. Les clients en détresse se refilent des numéros de taxi-radios qui demandent (quand ils décrochent !) de rappeler dans 10 minutes. Arrive poussivement un taxi dont le chauffeur est un vieil abruti avec des lunettes de soleil énormes (il est maintenant 23 heures) et une grosse perruque à la Elvis, les pattes d’eph, et tout, l’air très content de lui, ce crétin, sûr de son effet. Il prend en charge un mec qui avait soi-disant réservé par téléphone et disparaît dans la nuit avant que j’ai pu lui dire son fait, à cet abruti.
Je fais causette avé une dame du cru qui me dit qu’elle n’a jamais vu ça. On rigole entre naufragés, l’ambiance est bon enfant, mais quand même ça commence à faire long. Je finis par avoir un radio-taxi, une bagnole arrive, je la partage avec un mec qui va à un congrès du MEDEF (il a cru que j’y allais aussi, je me dis : « c’est tout bon, coco, t’as le look ! »). Nous descendons tant bien que mal à travers la circulation désordonnée, les travaux, les paumés qui traversent n’importe comment. Je le laisse le Monsieur du MEDEF payer le taxi (normal), je dépose mon sac à l’hôtel et je sors chercher de quoi bouffer. J’hésite entre des kebabs douteux et des sandwiches qui ne le sont pas moins, et je me rabats sur le Quick du Vieux-Port. Tant qu’à passer une soirée d’abruti, faisons la totale. J’essaie (quand on est au fond, autant se lâcher) le Michalak Burger : de la bidoche trop cuite avec un fromage genre Vache Qui Rit mais en plus épais, dégueu à souhait. Je rentre vers l’hôtel en flânant dans les rues qui sentent la pisse, où glissent des épaves plus ou moins alcoolisées, et foncent des bagnoles déglinguées.
Je pense à Beyrouth et je me dis que j’aurais peut-être dû aller voir Caramel, lorsque j’avise des bornes style Vélib’ (en chantier, bien sûr). Et là je me mets à imaginer la circulation des Vélib’ dans ce merdier de bagnoles, de chantiers à moitié abandonnés, de ruelles sordides et de tarés en tous genres. Ca va être du grand fun !
« Bon, et sinon, vous en pensez quoi, vous, de Marseille ? » me demande le chauffeur de taxi qui me ramène à la gare le lendemain soir, après m’avoir déversé ses torrents de bile sur la Cité Phocéenne, sa mairie impotente, ses embouteillages, ses incivilités, ses flics désabusés, sa violence (et pour finir, mais je le voyais arriver depuis le début, ses arabes et ses noirs). Moi : « oh, il y a du bon et du moins bon à Marseille. En tout cas c’est une ville qui a du caractère ». Lui, un peu surpris, mais pensant à son pourboire « ah, oui, c’est vrai ». Il a dû se dire que les Parisiens sont tous des fêlés, mais qu’importe. L’essentiel est surtout de ne pas encourager le Marseillais à quitter sa ville.
Bon, et sinon, vous en pensez quoi, vous, de Marseille ?
4 commentaires:
J'avais envie d'aller visiter Marseilles ... tu me la coupes ! +
@ Anonyme : meuh, non, voyons, au contraire, c'est a voire !
Je ne m’exprime pas sur le sujet.
Je n’ai pas envie de me faire hacker mon blog. :)
@ Chondre: Attention, il n'y a pas que des Parisiens qui risquent de lire ton commentaire, n'utilise pas trop de mots compliqués ou estrangers. Mercigue.
Sinon, j'aime bien le nouveau louke de ton blogue, ossi, félicitationgues !
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