dimanche 14 octobre 2007

Vu du ciel

J’ai longtemps préféré voyager en avion côté couloir, histoire de pouvoir me lever quand j’en avais envie, et de sortir plus vite à l’arrivée. Et puis j’ai réalisé que c’était totalement idiot puisqu’on peut toujours déranger son voisin pour aller pisser et la sortie se fait, sauf quand on se trouve à voyager au milieu de gros boeufs, une rangée après l’autre. Depuis, je prends systématiquement des sièges côté hublot. L’avantage est que l’on est au moins tranquille sur un côté, alors qu’en siège couloir le danger peut arriver de la gauche comme de la droite (du voisin agité ou de la cafetière des hôtesses). C’est aussi évidemment l’occasion de regarder ce qui se passe dehors et de rêvasser. Même si l’émotion n’est pas aussi intense que la première fois que l’on passe au dessus des nuages, regarder par le hublot est quand même souvent un sujet d’émerveillement. D’abord celui de voler, qui reste pour moi totalement miraculeux. Traverser les nuages puis voler au dessus d’eux. Le spectacle du soleil rasant sur des mers de nuages moutonneux, de l’océan avec ses toutes petites vagues d’écume loin en bas, les déserts ou les Alpes vues du ciel.


Je me souviens de ce vol au dessus de la Sibérie, en revenant de Corée, il faisait nuit mais une nuit très claire, de pleine lune. On distinguait à perte de vue des reliefs, des zones sombres, des cours d’eau, et juste une petite loupiote dans toute cette immensité.


Récemment, en arrivant sur la Hollande en pleine nuit, j’ai été étonné de voir au sol des séries de grands quadrilatères bien alignés qui diffusaient une lumière orangée très vive. J’imagine qu’il s’agit de serres pour l’horticulture toutes illuminées. Il y en a des quantités invraisemblables sur des surfaces très étendues et elles éclairent la nuit et le ciel à des kilomètres à la ronde. Je n’avais malheureusement pas de quoi photographier la scène.


Autre regret : sur le même vol, revenant d’Ouganda, le dîner allait être servi dans l’ambiance paisible et douillette qui annonçait la nuit à venir. J’ai regardé l’écran indicateur de position de l’avion: nous survolions l’Ouest du Soudan, autrement dit, le Darfour. A travers le hublot, impossible de distinguer quoi que ce soit, la nuit noire, rien à voir. J’ai laissé tomber le dîner. Il y a des moments où le progrès conduit à des situations obscènes. Retour le 20 octobre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Il y a des moments où le progrès conduit à des situations obscènes."

Merci pour cette réflexion, que je me fais régulièrement qd je lis certains livres dans le RER, bien au chaud en allant au bureau (genre le ghetto de Varsovie, etc).