Je n’avais jamais vu de marabouts pour de vrai. J’ai été servi.
Arrivé à Kampala après avoir cru mourir 20 fois dans une collision homérique pour cause de travaux sur la route de l’aéroport (on attend la reine Elisabeth sous peu, alors on retape tout ce qu’elle pourrait voir, à la va-vite), je m’émerveillaisd’être encore en vie de voir de grands oiseaux noirs qui tournaient lentement, très haut dans le ciel. Ils volaient en grands cercles, tranquillement, en planant sans un mouvement d’ailes. Ils avaient l’air bien grands pour des vautours. Quand ils descendaient un peu on aurait pu croire des cigognes à cause de leur plumage noir et blanc, et de leurs longues pattes. Là où les choses se sont gâtées c’est quand j’en ai croisé, à pied, au détour d’un bosquet, une bande de 7 ou 8 qui arpentait une pelouse bien pelée. Oh my God, qu’est ce que c’est que ces monstres ? Oh, mais c’est des marabouts, comme dans les livres !!!!. Ce que les livres ne disent pas bien c’est que les marabouts sont de grosses bêtes, hautes comme des gamins de 12 ans. De près ils sont vraiment flippants, à cause de leur bec long et costaud, qui est une arme épouvantable. Les plus vieux ont l’air particulièrement torve, avec leurs crânes pelés, leur plumage grisâtres et leur long jabot rose qui leur pendouille sous le cou. Ils ont des airs de charognards des plus désagréables. Point positif, ils n’étaient pas agressifs, et il n’était pas évident de savoir qui d’entre eux ou moi était le plus angoissé. Je me suis gentiment éloigné, les laissant à leurs petites affaires, ils se sont aussi un peu écartés, tout le monde est resté digne, personne n’a perdu la face.
Arrivé à Kampala après avoir cru mourir 20 fois dans une collision homérique pour cause de travaux sur la route de l’aéroport (on attend la reine Elisabeth sous peu, alors on retape tout ce qu’elle pourrait voir, à la va-vite), je m’émerveillais
Il n’y a pas à dire je n’aime vraiment pas les oiseaux. Ils m’ont toujours fait peur. Les pigeons, les poules, les corbeaux me donnent froid dans le dos, leur regard fixe et inexpressif m’angoisse. Même les jolis poussins jaunes ou les petits canards m’inquiètent, ils me font penser à la mort. Ca doit remonter à la fois où l’on m’a offert un oiseau dans sa cage, je devais avoir 8 ou 9 ans. Dés le début, j’ai eu peur qu’il ne meure. Il faut dire qu’avec moi, même à cet âge précoce, les oiseaux avaient toujours mal fini. Il s’agissait de moineaux avec une aile cassée ou d’oisillons tombés du nid, tout pelés et piaillards, que j’essayais de faire grandir en leur faisant bouffer du pain trempé dans du lait. Le succès n’a jamais été au rendez-vous… Je me levais donc tous les matins en craignant de trouver mon oiseau mort au fond de sa cage. Ca n’a, évidemment, pas loupé. Et je ne m’en suis jamais remis. Je crois que les marabouts de Kampala ont senti de suite que ça ne collait pas entre nous. Ce sont des bêtes bien perspicaces.
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