vendredi 19 mars 2010

L'aveu

Entendu Le Pen, sur France Inter ce matin. Tout va bien au début, il s’exprime de façon mesurée sur les élections régionales, voie onctueuse, petites formules veloutées. Il est ensuite interrogé par un auditeur sur ce qu’il pense de l’entrée de Simone Veil à l’Académie Française.
Tout d’abord, silence. Puis, très hésitant, s’arrêtant longuement entre les phrases "Cela ne m'a pas étonné que cette personnalité de la politique française soit intégrée, bien qu'elle n'ait pas écrit beaucoup de livres, dans l'Académie française ». « C'est un personnage emblématique. Il me paraît qu'elle a sa place. Rien ne me gêne ». « J'ai le même âge que madame Veil. Nous avons subi les mêmes épreuves puisqu'elle a perdu ses parents pendant la guerre, moi j'ai perdu mon père pendant la guerre aussi ». « Par conséquent, j'ai avec elle un certain nombre d'affinités. Par conséquent, je n'ai aucune raison de ne pas me réjouir de la voir accéder à l'Académie française ».
Il y a des silences qui valent tous les aveux.

4 commentaires:

dolkorun a dit…

Je suis d'accord avec toi, c'est scandaleux ! Un homme digne de ce nom ne révèle pas l'âge d'une femme en signalant qu'il a le même ! Quelle honte ! Même de la part d'un orphelin de guerre !

sameplayer a dit…

@ Dolkorun : les manières se perdent, pauvre France.

Tambour Major a dit…

Ce que tu oublies de préciser c'est que dans un premier temps, Le Pen s'est contenté d'un énigmatique "Cela ne m'a pas étonné que cette personnalité de la politique française soit intégrée, bien qu'elle n'ait pas écrit beaucoup de livres, dans l'Académie française ». Phrase troublante par tous ses sous-entendus latents, replis de relents. Ce n'est que sur relance de Nicolas Demorand visiblement mal à l'aise que le politicard a continué ses explications nauséabondes et ses scabreuses comparaisons de souvenirs de guerre.
Un grand moment de malaise radiophonique.

sameplayer a dit…

@ Tambour Major: euh... relis mieux le billet :-) Mais je suis d'accord avec toi, c'est d'abord le grand silence, puis cette phrase tellement fieleuse, qui m'ont fait dresser l'oreille. Puis le poil.