dimanche 11 février 2007

« Little children » (Emma Bovary sur Wisteria Lane?)



Le film « Little children » de Todd Field a été la surprise du jour. J’y suis allé en traînant la patte (franchement, l’affiche vous donne envie d’y aller, mmm ?). Surtout qu’à côté ils jouaient « Une nuit au Musée » que je n’ai pas encore vu. Grrr !. Mais ce film s’avère être étonnamment prenant, bien construit, avec un très bon suspense, Le décor, celui de Desperate Housewives, est familier, avec ses mères de famille obsédées par l’idée de protéger leurs enfants de tout ce qui dévie un tant soit peu de la norme, mais qui fantasment en douce sur le beau gosse du quartier, un père au foyer bien mis de sa personne (Patrick Wilson). Il y a aussi, les inévitables déviances sexuelles des maris impeccables (bien innocentes petites turpitudes, n’allez pas vous imaginer des trucs vraiment hot), le pervers du quartier pourchassé par les bonnes âmes aux motifs pas très clairs, etc… Tout comme sur Wisteria Lane, il y a une voix off (un peu crispante cette voix de vieux schnock, d’ailleurs. N’est pas Mary-Alice qui veut). Il y a quelques scènes d’anthologie : la brochette de mères de famille sur leur banc avec la Bree Van de Kamp locale, la discussion littéraire sur Madame Bovary, le pervers dans la piscine tel le grand requin blanc de Jaws, etc…. Les petits enfants sont à la fois adorables et inquiétants, tout comme les adultes. On croit comprendre que le propos du film est d’ailleurs de montrer que l’on reste enfant toute sa vie (Patrick Wilson qui se rêve en skateur, l’ex-flic qui aurait bien besoin de sa maman, le pervers qui est un tout petit garçon, etc…).


Le pivot de l’histoire est l’idylle entre une de mères au foyer (Kate Winslet, celle qui-est-un-peu différente-des autres, bien sûr) et le père au foyer (Patrick Wilson). Tous deux passionnément amoureux mais aussi coincés par leur dépendance vis-à-vis de leur conjoint qui gagne l’argent du ménage. Il y a plein de personnages secondaires intéressants (la mère du pervers, le copain ex-flic, les footballeurs inquiétants). Le film est long, mais le suspense tient vraiment jusqu’au bout. Mes co-spectateurs n’ont pas aimé la fin. Je ne suis pas du même avis. Je la trouve totalement cohérente avec la réalité : le poids des conventions sociales, le souci du qu’en dira t’on, et le conformisme des banlieues blanches américaines. C’est la fin la plus crédible qui soit, tel est mon avis (OK, sauf peut-être pour le pervers. Je n’en dis pas plus).


Séquence nostalgie : les scènes de la piscine m’ont ramené à ces beaux et chauds étés passés sur les pelouses au bord de l’eau sous les arbres gigantesques à la YMCA de la Upper Main Line en Pennsylvanie,. Ah (m’exclame-je) la lumière et la chaleur des étés américains, quel bonheur ! Je n’ai pas de photos de ces après-midis à la piscine et le site Web de la Y n’en montre que de minuscules alors que l’endroit est spectaculaire. Mais leur choix de photos et leur slogan « We Build Strong Kids, Strong Families, Strong Communities” en disent quand même assez long sur l’ambiance de ces banlieues paradisiaques.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un an plus tard , je viens enfin de voir ce film et il est vraiment bien! La fin est effectivement cohérente !